Le 2nd rappel du vaccin Covid a moins bien protégé que le premier, révèle une étude

Par Zachary Stieber
22 janvier 2023 04:43 Mis à jour: 22 janvier 2023 05:24

Selon une étude récente, la protection offerte par une deuxième dose de rappel du vaccin Covid-19 a été moins bonne que celle conférée par le premier rappel, une tendance négative se dégageant même au bout d’un certain temps.

Selon des chercheurs français, la protection conférée par un premier rappel Pfizer ou Moderna apportait 64 % d’efficacité en plus que si la personne n’avait reçu qu’une seule dose. Cette mesure est connue sous le nom d’efficacité relative.

Mais l’efficacité relative des rappels à prévenir une infection symptomatique a rapidement chuté, pour n’atteindre que 33 % entre le 90e et 120e jour consécutif à l’injection, et 8,8 % entre le 150e et le 180e jour. 

Le deuxième rappel a permis une protection supplémentaire de 39 %, mais cette différence devient négative après 120 jours, n’atteignant plus que 32,6 % à 210 jours.

« Bien qu’une protection supplémentaire ait été obtenue avec la deuxième dose de rappel, elle a diminué au fil du temps pour atteindre des niveaux inférieurs à 10 % à plus de 90 jours après l’administration du vaccin », ont déclaré Cynthia Tamandjou et les autres chercheurs, tous de l’agence nationale de santé publique, dans leur étude, qui a été publiée sous forme de préimpression par medRxiv.

La protection moindre de la deuxième dose pourrait venir de l’empreinte immunitaire, c’est-à-dire de la stimulation répétée du système immunitaire par des vaccins visant la variante de Wuhan. 

Cette approche a permis de protéger les gens contre cette variante en particulier mais celle-ci ne circule plus depuis 2020. Omicron et ses sous-variantes ont gagné en dominance dès la fin 2021, pourtant les vaccins, hormis les rappels autorisés à l’automne 2022, n’ont pas évolués.

« L’exposition fréquente au même antigène se fait au détriment de nouvelles réponses propres à neutraliser des antigènes variants », ont déclaré les chercheurs. Ils ont appelé à des études cliniques afin de déterminer l’impact qu’a pu avoir l’empreinte immunitaire sur cette situation.

Les chercheurs sont parvenus à ces résultats après avoir analysé les tests Covid-19 enregistrés par les systèmes de surveillance gouvernementaux et effectués sur des personnes ayant signalé des symptômes similaires à ceux du Covid-19, que les personnes aient testé positives ou non. Seules les personnes âgées de 60 ans et plus, testées entre le 21 mars 2022 et le 20 octobre 2022, ont été incluses. Les personnes étaient considérées comme vaccinées si elles avaient reçu un rappel au moins sept jours avant le test. Les chercheurs ont travaillé sur 456.657 cas et 476.834 témoins.

Certains facteurs peuvent nuancer les résultats de l’étude, tels que d’éventuelles variables contradictoires non mesurées ou le fait que certaines personnes, selon leur degré de vaccination, acceptent ou non de se faire tester. 

L’article a été rédigé « dans le cadre des travaux de routine de Santé publique », ont indiqué les auteurs dans la section consacrée à la divulgation des financements. Ils n’ont fait état d’aucun autre financement.

Des recherches antérieures ont montré que les séries à deux doses des vaccins Moderna et Pfizer sont nettement moins efficaces contre Omicron et ses sous-variantes, la protection contre l’infection étant proche de zéro, voire négative après un certain temps. La protection contre les maladies graves est estimée meilleure, mais elle est plus faible que contre les souches antérieures.

D’après les chercheurs, la protection conférée par la dose de rappel diminue rapidement. Une étude récente indique qu’un deuxième rappel n’apporte qu’une protection négligeable par rapport à un seul rappel.

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Micrographie électronique à balayage colorisée d’une cellule (en violet) infectée par une souche variante des particules virales du SRAS-CoV-2 (en rose), isolée d’un échantillon de patient. (NIAID via Epoch Times)

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Un autre article récent sur l’efficacité des vaccins, provenant des Pays-Bas, a conclu que l’efficacité d’une série primaire contre l’infection pendant l’ère Delta était de 47 %, mais qu’elle a chuté après l’apparition d’Omicron à la fin de 2021 pour atteindre un taux négatif de 36 %. La protection conférée par un rappel a été estimée à -30 %.

Les chercheurs, de l’Institut national de la santé publique et de l’environnement, se sont appuyés sur des enquêtes menées auprès de personnes testées positives au Covid-19 qui participent à une étude de cinq ans sur l’efficacité du vaccin.

« Pendant la période Omicron, aucune protection directe contre l’infection n’a été constatée », ont déclaré les chercheurs.

Ils ont déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure d’estimer la protection conférée par un deuxième rappel parce que la plupart des personnes qui n’ont pas été vaccinées avaient moins de 60 ans et que la plupart des personnes qui ont reçu un autre rappel avaient plus de 60 ans, « ce qui donnerait lieu à une comparaison erronée ».

Le groupe s’est également penché sur ce qu’ils appellent l’efficacité contre l’infectiosité, ou la transmission, et ont constaté qu’elle était moins bonne pendant l’ère Omicron. L’efficacité a été estimée à 45 % pour les cas index avec une série primaire et à 64 % pour les cas index avec premier rappel. Les cas index représentent le cas de personnes ayant été les premières à être testées positives dans leur famille. Les personnes ayant déjà été infectées ont été exclues des résultats.

Si l’on tient compte du temps écoulé depuis la vaccination, l’efficacité des vaccins contre l’infectiosité était à son maximum au cours des trois premiers mois et tombait à 32 pour cent pour la série primaire et à 58 pour cent pour un rappel après trois mois.

La période d’étude court du 23 juillet 2021 au 7 août 2022.

L’article a été publié sur le serveur de préimpression medRxiv. Les limites de l’étude tiennent au fait que certaines des infections pouvaient provenir d’une source autre que le cas index.

Un troisième article, également rédigé par des chercheurs néerlandais et publié avant examen par pairs, estime que les personnes bénéficiant d’une combinaison de vaccination et d’immunité naturelle sont mieux protégées contre l’infection, mais que des doses supplémentaires de vaccin n’augmentent pas la protection.

« Cela indique que parmi les populations présentant des niveaux élevés d’immunité, des doses supplémentaires de vaccin ne peuvent réduire le risque d’infection que de façon temporaire », ont déclaré les chercheurs, qui se sont appuyés sur la même étude de cinq ans.

L’étude sur la vaccination contre le coronavirus, ou VASCO, est financée par le gouvernement national.

Pfizer et Moderna n’ont pas répondu aux demandes de commentaires sur ces articles. 

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