Le FEM et les dangers de l’économie circulaire

Les élites de Davos veulent nous vendre l'idée d'une nouvelle "économie circulaire". Faut-il s'en inquiéter ?

Par John Mac Ghlionn
9 novembre 2023 23:46 Mis à jour: 13 novembre 2023 18:06

Comme l’a dit l’ancien premier ministre britannique David Cameron à l’époque, « l’économie est le début et la fin de toute chose ».

Contrôler l’économie, c’est, à bien des égards, contrôler le monde.

Aucun gouvernement ni aucune organisation ne contrôle vraiment l’économie mondiale, mais certains acteurs majeurs y contribuent.

L’un d’eux, comme beaucoup d’entre nous le savent, est le Forum économique mondial (FEM). Ces derniers temps, les élites de Davos veulent nous vendre l’idée d’une nouvelle économie, circulaire par nature. Faut-il s’en inquiéter ?

Certains disent que ce concept d’économie circulaire est un « agenda ». Comme le montre un récent rapport publié par le FEM et Accenture, c’est effectivement le cas. Les auteurs du rapport expliquent qu’il s’agit d’un « programme » et que les directives doivent « venir d’en haut ». L’économie circulaire est l’antithèse de l’économie actuelle – ou, comme l’appellent les auteurs du rapport, de l’« économie linéaire ».

La transition vers des modèles d’entreprise circulaires est, nous disent-ils, « un levier essentiel permettant aux organisations de respecter leurs engagements en matière de climat et d’atteindre des émissions nettes nulles. »

Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le FEM et Accenture suggèrent de « changer la façon dont les biens sont produits et consommés ». La circularité, selon eux, « joue un rôle essentiel à cet égard ».

Le rapport poursuit en affirmant que le modèle existant « prendre-faire-jeter », qui est « extractif et gourmand en ressources », doit être remplacé. La clé du remplacement du modèle existant consiste à intégrer « la circularité dans la prise de décision tout au long de la chaîne de valeur ». En d’autres termes, une approche descendante, supervisée en partie par des mondialistes non élus. La véritable démocratie repose sur une approche ascendante, alors que dire de ce récent rapport ?

Cette transition « systémique », notent les auteurs, « exige des entreprises qu’elles intègrent la circularité à tous les niveaux et dans toutes les fonctions de l’organisation. En commençant par le sommet, il doit y avoir une gouvernance, un leadership et une responsabilité clairs. »

Quel est l’objectif ? L’économie circulaire semble être associée à l’idée que tous les produits deviennent des services. Ceux qui se trouvent tout en haut de la montagne restent propriétaires des produits que les gens ordinaires ne peuvent que louer. Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, le FEM déclarait : « Vous ne posséderez rien. Et vous serez heureux ».

En août, Sean Mowbray, du Forum économique mondial, a expliqué comment l’économie circulaire pouvait remédier à la « surconsommation galopante », au « changement climatique, à la perte de biodiversité et à la pollution des sols, de l’air et des océans ».

Cette crise, a-t-il suggéré, nécessite des « cycles de production durables » qui « réduiront l’utilisation des ressources, les déchets et les dommages écologiques ».

Selon lui, l’économie circulaire s’articule autour des trois R : réduction, réutilisation et recyclage des matériaux. Le modèle d’économie circulaire, a-t-il indiqué, « vise à éliminer les déchets et la pollution, à recycler les produits et les matériaux et à régénérer la nature ».

Il est évident que la nature doit être protégée et que l’idée de gaspiller les ressources n’est pas défendable, mais comment ne pas ressentir un sentiment d’effroi à la lecture de tels propos? Les références constantes au « changement climatique » et à la « décarbonisation », ainsi que les appels à modifier radicalement les pratiques agricoles, sont dites sur un ton impersonnel et quelque peu réprobateur.

Réduire les déchets à un minimum absolu, nous dit-on, est une nécessité. Mais la question à se poser est de savoir qui dicte la quantité de déchets à ne pas dépasser ? Qui est habilité à déterminer ce qui est considéré comme un déchet ou comme un dommage ?

Prenons l’exemple de la viande. Pour de nombreux lecteurs, consommer du poulet, du porc ou du bœuf est important. Pourtant, dans une économie circulaire, la viande pourrait ne plus avoir sa place. Après tout, c’est du gaspillage et c’est mauvais pour l’environnement, disent les experts. La viande cultivée en laboratoire, dont on estime que l’empreinte carbone est considérablement plus importante que celle de la viande de bœuf habituellement découpée, est une alternative viable, nous disent-ils. Si le FEM parvient à ses fins, tout le monde mangera de la viande cultivée en laboratoire très rapidement.

Très souvent les problèmes sont correctement identifiés mais les propositions de solutions sont totalement déraisonnables. Le capitalisme, dans sa forme actuelle, est destructeur? Le socialisme sera donc la solution. Les méthodes d’élevage traditionnelles sont nocives? La solution est donc la viande cultivée en laboratoire. Les États-Unis étaient autrefois particulièrement racistes? Il faut donc procéder à des réparations financières. Etc.

Dans une même veine, le WEF insiste sur le fait que leur nouvelle économie circulaire, qui est étroitement liée à l’idée destructrice de justice sociale, est la seule alternative viable au modèle actuel. Selon les décideurs de Davos, l’économie circulaire représenterait « un changement sismique dans la façon dont nous conceptualisons l’ensemble du cycle de vie d’un produit, conçu pour bénéficier aux entreprises, à la société et à l’environnement ».

Bien-sûr, ce « changement sismique » risque d’impliquer une surveillance plus étroite de nos actions et de nos comportements, ainsi que l’introduction de passeports carbone, par exemple. Un nouveau rapport d’Intrepid Travel examine le concept de « quotas personnels de carbone » qui sera introduit d’ici 2040.

Le gouvernement amércain semble vouloir s’engager pleinement dans la transition vers une économie circulaire. Au début de l’année, le Bureau de la politique scientifique et technologique de la Maison Blanche a organisé une table ronde conçue pour discuter de la manière dont les diverses innovations de l’économie circulaire peuvent contribuer, par exemple, à la « décarbonisation et aux objectifs nets zéro ».

Une fois encore, même si l’environnement doit être protégé et le gaspillage systématiquement contrôlé, on peut se demander dans quelle mesure les citoyens ordinaires que nous sommes auront leur mot à dire dans l’économie circulaire. Si l’on considère que le « programme » est imposé d’en haut, j’imagine que très peu d’entre nous seront concertés.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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