Le journaliste chinois disparu qui avait couvert l’épidémie de Wuhan est actuellement détenu, de source sûre

Disparu depuis le début de l'année dernière, le journaliste citoyen Fang Bin est toujours détenu à Wuhan en attendant son procès

Par Nicole Hao
26 novembre 2021 21:27 Mis à jour: 26 novembre 2021 21:27

Fang Bin, le premier journaliste citoyen chinois qui a fait un reportage sur les débuts de la pandémie de Covid-19 dans le centre de la Chine, est détenu au centre de détention de Jiang’an, dans la ville de Wuhan, a affirmé un responsable local le 24 novembre.

Le fonctionnaire a fait savoir à EpochTimes que l’affaire Fang Bin était entre les mains du tribunal du district de Jiang’an.

C’est la première fois que le monde extérieur est informé de l’endroit où se trouve Fang Bin depuis son arrestation le 9 février 2020.

En tant qu’homme d’affaires dans la ville de Wuhan, où a commencé la pandémie de Covid-19, Fang Bin a vu des hôpitaux bondés et des personnes mourant de la maladie en janvier 2020. Il a également vu comment les autorités communistes mentaient sur la pandémie.

Malgré ses craintes d’être infecté ou de subir les foudres des autorités, Fang Bin a tourné des séquences vidéo dans les hôpitaux de Wuhan, puis, le 25 janvier 2020, il a réussi à les publier sur YouTube (là où les censeurs chinois n’avaient pas prise).

Les vidéos de Fang Bin ont rapidement attiré l’attention du monde entier, permettant aux gens de comprendre la gravité du Covid-19. Son courage a également incité plusieurs journalistes citoyens chinois à faire de même.

En réponse à ses efforts, le régime chinois a arrêté Fang Bin à plusieurs reprises entre le 1er et le 9 février 2020.

Le 9 février 2020, Fang Bin a publié sa dernière vidéo, dans laquelle il exhortait tous les Chinois à résister au régime communiste.

« Rendez le pouvoir que détient le régime au peuple », clamait Fang Bin dans la vidéo.

Depuis lors, Fang Bin a disparu et les membres de sa famille refusent de dire quoi que ce soit à son sujet par crainte des autorités.

L’année dernière, trois autres journalistes citoyens – Chen Qiushi, Li Zehua et Zhang Zhan – ont été détenus à Wuhan à différents moments. Li Zehua a été libérée en mars 2020, Zhang Zhan a rencontré son avocat le 8 juin 2020 et a été condamnée à 4 ans de prison, tandis que Chen Qiushi a été confirmé vivant et en sécurité en septembre 2020.

Depuis son arrestation, les autorités n’ont publié aucune information à son sujet.

Une militante pro-démocratie (C) de HK Alliance tient une pancarte du journaliste citoyen disparu Fang Bin, alors qu’elle proteste devant le bureau de liaison chinois à Hong Kong, le 19 février 2020. (Isaac Lawrence/AFP via Getty Images)

Fang Bin est en vie

Le 24 novembre, un fonctionnaire de confiance de Wuhan a fait savoir à Epoch Times par téléphone que Fang Bin était en vie et que son dossier avait besoin de plus de temps pour passer par les procédures légales.

Le nom et la fonction du fonctionnaire n’ont pas été divulgués pour des raisons de sécurité.

« Le cas de Fang Bin est lié à la pandémie, donc c’est compliqué. Nous [le tribunal de district et le parquet de district de Jiang’an] devons effectuer des recherches supplémentaires avant de pouvoir soumettre notre rapport [au tribunal intermédiaire de Wuhan]. Nous allons demander un report de l’audience », a déclaré le fonctionnaire.

L’avocat chinois des droits de l’homme basé aux États-Unis, Wu Shaoping, qui dirigeait un cabinet d’avocats à Shanghai et représentait des dissidents et des prisonniers d’opinion dans les années 2010, a suivi la situation de Fang Bin.

« Le tribunal et le procureur sont en train de concevoir des crimes à imputer à Fang Bi. Ensuite ils pourront le condamner à la prison sur la base de ces raisons », a expliqué Me Wu à Epoch Times le 24 novembre.

Me Wu a déclaré que Fang Bin n’avait enfreint aucune loi chinoise.

Un habitant de Wuhan, qui soutient Fang Bin, a confié à Epoch Times par téléphone que la famille de Fang Bin n’a pas pu engager d’avocat et qu’elle n’a reçu aucun document juridique du tribunal ou du ministère public.

« La loi chinoise accorde à Fang Bin, un citoyen, le droit de rendre compte de la situation à Wuhan pendant la pandémie en tant que journaliste citoyen. Il est innocent », affirme l’habitant qui a souhaité garder l’anonymat.

La famille de Fang Bin a trop peur pour accepter l’aide de quiconque en raison des menaces des autorités, explique l’habitant. Ils risquent de perdre leur emploi ou leur argent s’ils dérangent le régime et révèlent le statut de Fang Bin à l’extérieur. Le pire scénario est qu’ils soient détenus et condamnés pour un crime spécifique.

Epoch Times n’a pas pu joindre les membres de la famille de Fang Bin.

Des agents hospitaliers portent des vêtements de protection près d’un patient atteint du virus PCC à l’hôpital de la Croix-Rouge de Wuhan, en Chine, le 25 janvier 2020. (Hector Retamal/AFP via Getty Images)

Qin Jin, titulaire d’un doctorat en sociologie à l’Université de Sydney, a exhorté la communauté internationale à prendre la défense de Fang Bin.

« Nous avons besoin du soutien des gouvernements des pays occidentaux, des responsables politiques, des Nations unies, des ONG et des militants. Ils doivent exhorter le régime chinois à libérer Fang Bin », indique Qin Jin à Epoch Times.

Me Wu, avocat spécialiste des droits de l’homme, a salué la bravoure de Fang Bin qui a risqué sa vie pour rendre compte de la pandémie.

« Fang Bin nous a montré à quel point le Covid-19 était grave, et ce dès les premiers stades. Le monde devrait parler en sa faveur », estime Me Wu.

Le Covid-19 est la maladie causée par le virus du PCC (virus duParti communiste chinois), communément appelé nouveau coronavirus.


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