EUROPE

Le PDG de Pfizer poursuivi pour ses déclarations trompeuses sur la vaccination des enfants par un organisme de surveillance britannique

février 3, 2023 12:47, Last Updated: février 4, 2023 20:41
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Albert Bourla, PDG de Pfizer, a fait des déclarations « trompeuses » et non fondées sur la pertinence de l’administration des vaccins Covid-19 aux jeunes enfants. C’est ce qui ressort d’une plainte publiée le 27 janvier par un organisme de surveillance pharmaceutique britannique.

Albert Bourla a fait une interview pour la BBC diffusée le 2 décembre 2021. Lors de cette interview, il a été interrogé sur la probabilité que les enfants de 5 à 11 ans au Royaume-Uni et en Europe soient vaccinés contre le Covid. On lui a également demandé s’il était favorable à une telle mesure.

L’interview survenait peu après l’autorisation d’urgence de l’U.S. Food and Drug Administration (FDA) du vaccin Covid-19 Pfizer-BioNTech destiné aux jeunes enfants.

Contrairement à l’organisme américain de réglementation des médicaments, l’organisme britannique, la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA), n’avait pas encore approuvé le produit pour ce groupe d’âge. Ce n’est que le 22 décembre 2021 que la MHRA l’a finalement approuvé.

Tout en reconnaissant que c’était aux autorités britanniques de décider d’approuver ou non le déploiement de ces vaccins pour les enfants, Albert Bourla a répondu : « Je pense que c’est une très bonne idée. »

Parmi ses arguments, le fait de soulager l’éducation nationale et d’épargner aux enfants la possibilité de développer le Covid long. Albert Bourla a donc conclu : « Il ne fait donc aucun doute dans mon esprit que les avantages sont entièrement en faveur de cette mesure. »

(JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

À la suite des plaintes déposées par UsForThem, un collectif pour le bien-être des enfants fondé en réaction aux confinements, un jury du Prescription Medicines Code of Practice Authority (PMCPA) a jugé que les déclarations d’Albert Bourla enfreignaient un certain nombre de règles du code de l’Association of the British Pharmaceutical Industry (ABPI).

Pfizer a fait appel de cette décision. Finalement, un comité d’appel a retenu cinq chefs d’accusation dans lesquels le laboratoire était en infraction avec trois règles de l’ABPI. Ces règles exigent que les informations des laboratoires pharmaceutiques soient exactes, de même que leurs déclarations. Elles doivent être objectives, susceptibles d’être prouvées, et ne peuvent en aucun cas susciter d’espoir infondés et trompeurs sur la qualité d’un traitement.

La PMCPA a décrit les déclarations d’Albert Bourla comme étant « très inadéquates ». Elles impliquaient qu’il n’y avait « pas lieu de s’inquiéter quant à d’éventuels effets secondaires chez les enfants en bonne santé vaccinés entre 5 à 11 ans ». Cette implication était « trompeuse et ne pouvait pas être prouvée ».

Pfizer s’est engagé auprès de la PMCPA à ne plus commettre ce type d’infractions à l’avenir.

Les infractions au code sont facturées pour les coûts administratifs, mais l’organisme d’autoréglementation n’a pas le pouvoir d’imposer des amendes ou d’autres sanctions légales.

Dans un premier temps, Albert Bourla a été reconnu coupable d’avoir enfreint le code pour un motif supplémentaire. Il a fait la promotion du vaccin Pfizer-BioNTech pour les 511 ans alors que ce vaccin n’était pas encore autorisé par la MHRA. Toutefois, le comité d’appel a cassé cette décision, donnant raison à Pfizer. En effet, on avait posé une question spécifique à son PDG et il n’était pas déraisonnable de parler de ce sujet en principe. La commission a également noté que deux autres vaccins Covid-19 faisaient également l’objet d’une enquête pour ce groupe d’âge.

Le comité d’appel a également annulé des décisions antérieures selon lesquelles Pfizer n’a pas respecté des normes élevées et a jeté le discrédit sur l’industrie pharmaceutique.

Les enjeux « les plus graves »

Pfizer n’a pas répondu à une demande de commentaire d’Epoch Times. En novembre 2022, le Telegraph a obtenu le verdict avant qu’il ne soit publié et a interrogé un porte-parole de Pfizer sur la question. Celui-ci a déclaré que la société s’était « engagée à respecter les plus hauts niveaux de déontologie dans toute interaction avec le public ».

« Nous sommes heureux que la cour d’appel de la PMCPA du Royaume-Uni ait jugé que Pfizer avait maintenu des normes élevées et maintenu la confiance dans notre industrie, les deux décisions les plus graves dans cette plainte formulée par un collectif britannique », peut-on lire dans la déclaration.

« Au Royaume-Uni, nous nous sommes toujours efforcés de respecter les principes et la lettre du code de pratique de notre industrie. Nous examinerons la plainte en détail lorsque nous la recevrons, afin de rendre compte de nos activités futures », poursuit la déclaration.

Mardi, Ben Kingsley, responsable de l’équipe juridique de UsForThem, a fait part de ses impressions pour Epoch Times. Il était « content » de voir que l’autorité de réglementation ait finalement convenu tout comme eux que les déclarations du PDG de Pfizer étaient trompeuses et non fondées. Le géant pharmaceutique s’est opposé à leurs revendications « avec toutes les ressources à sa disposition » tout au long du processus.

Néanmoins, le collectif a « trouvé assez surprenant » que Pfizer considère les décisions relatives au maintien de normes élevées et à la préservation de la confiance dans l’industrie comme les plus « graves » de toutes, a-t-il ajouté.

« Je pense que pour le citoyen moyen, c’ est beaucoup plus grave d’induire les gens en erreur sur la sécurité de leurs produits que de ternir la réputation de l’industrie pharmaceutique », a-t-il déclaré.

« Je pense donc que cela en dit long sur l’état d’esprit et les priorités des dirigeants de l’industrie pharmaceutique qui considèrent que le fait de nuire à leur industrie est plus grave que d’induire le public en erreur. »

(De g. à dt.) Le Pr Wei Shen Lim, président du sous-comité Covid-19 du JCVI, le Pr Jonathan Van Tam, médecin en chef adjoint, et le Dr June Raine, directrice générale de la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA), lors d’une conférence de presse à Downing Street, Londres, le 29 novembre 2021. (Stefan Rousseau/WPA Pool/Getty Images)

En juin 2021, l’organe consultatif du gouvernement britannique sur les vaccins, le Joint Committee on Vaccination and Immunisation (JCVI), avait refusé de recommander les vaccins contre le Covid-19 aux enfants en bonne santé âgés de 12 à 15 ans, compte tenu des avantages « marginaux » que les jeunes adolescents tireraient des vaccins et du manque de données à long terme sur les effets secondaires, notamment la myocardite.

Mais les vaccins ont été proposés ultérieurement à ce groupe d’âge après la recommandation des médecins en chef britanniques, fondée sur des considérations plus larges. Ces considérations portaient notamment sur la perturbation de l’éducation des enfants – attribuée par certains au Covid-19 et par d’autres à la décision politique d’exclure de l’école les enfants dont le test est positif.

Le JCVI a ensuite recommandé une « offre ponctuelle non urgente » de vaccination des enfants de 5 à 11 ans. Cette offre a pris fin en août de l’année dernière.

Dans sa recommandation la plus récente, le JCVI a déclaré que les moins de 50 ans, qui présentent un risque moindre de tomber gravement malades du Covid-19, ne pourront bientôt plus recevoir de rappel de vaccin. L’offre de doses primaires prendra également fin pour les personnes à faible risque dans tous les groupes d’âge.

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