Le Premier ministre libanais Saad Hariri à Abou Dhabi

7 novembre 2017 18:49 Mis à jour: 7 novembre 2017 18:49

Le Premier ministre démissionnaire libanais Saad Hariri a effectué mardi une visite à Abou Dhabi, au moment où des spéculations vont bon train au Liban sur une possible interdiction de quitter l’Arabie saoudite d’où il a annoncé sa démission.

Samedi, M. Hariri, un protégé de l’Arabie saoudite, a annoncé à la surprise générale sa démission dans une déclaration télévisée et a accusé le Hezbollah libanais et l’Iran de « mainmise » sur le Liban en disant craindre pour sa vie.

Le fait d’avoir annoncé sa démission de Ryad a fait dire à des médias et responsables au Liban que M. Hariri avait été contraint de prendre cette décision et qu’il n’était pas libre de ses mouvements, surtout que l’annonce a coïncidé avec l’arrestation de dizaines de princes, de ministres et d’hommes d’affaires dans une purge sans précédent en Arabie saoudite.

Mardi, l’agence officielle WAM des Émirats arabes unis a annoncé la visite de M. Hariri dans la capitale Abou Dhabi, où l’homme fort du pays, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, l’a assuré du « soutien » de son pays face « aux ingérences régionales » en allusion à l’Iran.

Les Émirats et l’Arabie saoudite sont des alliés.

La veille, M. Hariri a rencontré à Ryad le roi Salmane.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a accusé dimanche Ryad d’avoir contraint Saad Hariri à la démission et fait part « d’inquiétudes légitimes » sur son sort en demandant: « Est-il assigné à résidence? Va-t-on le laisser retourner (au Liban)? »

En réalité, Saad Hariri s’est toujours opposé au hezbollah et à l’influence de l’Iran au Liban. Déjà en 2009 avant les élections du 7 juin, le leader de la majorité parlementaire libanaise, Saad Hariri, s’était adressé à ses partisans  afin de déterminer si la nation troublée continuera sur sa lancée ou prend inclinaison vers l’Iran. Hariri, le fils de l’ancien Premier ministre Rafiq Hariri, a averti qu’une victoire du Hezbollah transformerait le Liban en un mandataire de l’Iran. La majorité sunnite au parlement avait balayé le pouvoir en 2005 suite à une vague de mécontentement populaire suite au meurtre du père de Hariri lors d’un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. 

M. Hariri, dont l’épouse et les enfants vivent en Arabie saoudite, n’a pas dit s’il reviendrait au Liban, mais plusieurs responsables libanais ont indiqué qu’il pourrait y retourner dans les prochains jours.

Le président libanais Michel Aoun a affirmé qu’il attendait de rencontrer M. Hariri pour décider s’il acceptait ou non sa démission.

Cette démission a fait craindre que le pays, aux équilibres fragiles, ne plonge dans de nouvelles violences.

Elle est intervenue en pleines tensions entre les deux poids lourds de la région, l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite, au sujet de plusieurs questions et conflits au Moyen-Orient.

 

 

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