Le raï, chant populaire d’Algérie, inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco

Par Epoch Times avec AFP
10 décembre 2022 14:01 Mis à jour: 10 décembre 2022 17:58

Le raï, chant populaire d’Algérie, qui a connu une renommée mondiale dans les années 90 grâce à des vedettes comme Cheb Khaled, a été inscrit jeudi au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco.

« Nouvelle inscription sur la Liste du patrimoine immatériel: Le raï, chant populaire d’Algérie », a annoncé l’organisation sur son compte Twitter, ajoutant la mention: « félicitations! ».

Moyen de véhiculer la réalité sociale sans tabou ni censure, le raï aborde des thèmes tels que l’amour, la liberté, le désespoir et la lutte contre les pressions sociales.

Apparu dans les années 30, il était à l’origine pratiqué en milieu rural par des doyens qui chantaient des textes poétiques en arabe vernaculaire, accompagnés d’un orchestre traditionnel, selon l’Unesco. C’est au milieu des années 80 que le raï explose: sous l’influence de « Chebs » (jeunes), cette musique traditionnelle algérienne de la région d’Oran (ouest) se modernise.

Après un premier festival raï à Oran en 1985, ce genre musical débarque en France à l’occasion d’un festival à Bobigny, en région parisienne, en janvier 1986.

Avec ce festival, le public français découvre aussi la voix de Cheb Mami, qui, aux côtés de Cheb Khaled ou de Cheikha Rimitti, deviendront par la suite des stars mondiales.

En quelques années, le raï élargit son public, intéresse les grandes maisons de disques. Cheb Khaled devient le premier maghrébin à entrer au Top 50 au début des années 90 avec son tube « Didi ».

Durant la décennie noire (1992-2002), plusieurs chanteurs de raï ont été assassinés dont le plus célèbre d’entre-eux, Cheb Hasni, considéré comme le roi du « raï sentimental », tué à Oran en septembre 1994 à Oran par des islamistes armés.

Au cours des années 2000, le raï a peu à peu disparu des grands plateaux de télévision et retrouvé son public confidentiel des débuts.

Il a été victime aussi de sorties de routes, comme la condamnation de Cheb Mami pour violences envers son ex-compagne, et de la montée en puissance des musiques urbaines (rap et Rythm’n’Blues).

Le raï a été remis au goût du jour cet été par le succès phénoménal du dernier titre de la star planétaire franco-algérienne, DJ Snake, « Disco Maghreb », du nom de l’emblématique maison de disques oranaise, à laquelle le titre de la chanson rend hommage.

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