Cinq puissances mondiales s’affrontent et oppressent le monde

Aujourd'hui, le monde compte cinq élites mondialistes aux aspirations planétaires qui coopèrent dans de nombreux domaines, souvent pour écraser toute opposition de leurs propres peuples

Par Patricia Adams & Lawrence Solomon
7 février 2024 18:02 Mis à jour: 9 février 2024 06:13

Dans les années 1930, trois puissances aspiraient à dominer le monde : les communistes de l’Union soviétique sous Staline, qui cherchaient à instaurer une révolution prolétarienne mondiale redistribuant les richesses aux masses ; les nazis de l’Allemagne dirigée par Hitler, qui voulaient établir un régime fasciste international imposé par le haut ; et les États-Unis dirigés par le président américain Franklin Delano Roosevelt, qui entendaient répandre le capitalisme de libre-échange à travers le monde.

En dépit du fait que ces trois puissances rivalisaient entre elles pour dominer le monde, elles ont cherché à former des alliances de complaisance lorsque cela servait leurs intérêts. Staline a tenté de former une alliance avec l’Occident pour contrer la montée en puissance d’Hitler et, après avoir été repoussé, a conclu un pacte de non-agression avec Hitler. Plus tard, l’Occident capitaliste et la Russie communiste se sont alliés contre l’Allemagne fasciste.

Aujourd’hui, le monde compte cinq élites mondialistes aux aspirations planétaires – la Chine communiste et les islamistes ont rejoint les successeurs remodelés des trois élites des années 1930. Comme dans les années 1930, les élites forment des alliances et coopèrent dans de nombreux domaines, souvent pour briser la contestation de leurs propres sujets.

Les socialistes d’aujourd’hui

La chute de l’Union soviétique n’a pas éteint l’aspiration de Karl Marx à abolir la propriété privée et la famille au profit d’un modèle économique égalitaire : « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ! » Ses partisans les plus en vue se trouvent aujourd’hui dans l’aile progressiste du Parti démocrate américain, défendue par Bernie Sanders, Alexandria Ocasio-Cortez et les Socialistes démocrates d’Amérique.

Les socialistes d’aujourd’hui, fidèles au marxisme culturel et à la politique de l’identité, ont conquis le monde universitaire, une grande partie de la bureaucratie gouvernementale et une grande partie de la presse. Ils sont anti-famille, anti-capitalistes, et veulent que les travailleurs prennent le contrôle, et que les gouvernements soient propriétaires des services publics et d’autres industries majeures. Leur succès dans la transformation de la culture américaine pour l’intersectionnalité, la fluidité des genres et la politique de l’identité peut être constaté dans de nombreux sondages d’opinion publique, comme un récent sondage Harvard Harris sur les attitudes de la génération montante : 79% des jeunes de 18 à 24 ans soutiennent « l’idéologie prônant que les Blancs sont des oppresseurs et que les non-Blancs ainsi que les personnes appartenant à certains groupes ont été opprimés, et par conséquent devraient être favorisés aujourd’hui dans les universités et pour l’accès à l’emploi ».

Les fascistes d’aujourd’hui

Le modèle économique fasciste était une forme hybride de capitalisme, avec un marché libre concurrentiel pour les commerçants et des cartels et oligopoles soutenus par le gouvernement pour les principales industries – l’Allemagne nazie comptait à elle seule 2100 accords de cartel, dont les plus célèbres impliquaient des géants tels que I.G. Farben dans le secteur chimique, Siemens et AEG dans le secteur électrique, et Krupp dans le secteur de l’armement.

Cette concentration de l’industrie, qui plaçait les grandes entreprises au sommet de l’économie fasciste, avait également les faveurs des industriels américains. En 1931, le président de General Electric, Gerard Swope, avec l’appui de la Chambre de commerce des États-Unis, a appelé à la cartellisation forcée de toutes les grandes entreprises américaines dans des associations commerciales contrôlées par le gouvernement fédéral pour chaque secteur d’activité. Le président de General Motors, William Knudsen, après avoir rencontré Goering, a parlé de l’Allemagne comme du « miracle du XXe siècle ».

Aujourd’hui, les partisans d’une économie de type fasciste, ou corporatisme, sont organisés sous la bannière du Forum économique mondial (FEM), financé par 1000 entreprises membres – principalement des multinationales dont le chiffre d’affaires s’élève à 5 milliards de dollars ou plus – et par des gouvernements sympathisants. Le Forum cherche à mettre en place un nouveau modèle de gouvernance appelé « capitalisme des parties prenantes », qui réduirait l’influence de l’électorat au profit d’un plan de « Grande Réinitialisation » appelé « Redéfinition globale » (ndt. « FEM, Engagé à améliorer l’état du monde ; Programme de réorganisation mondiale – L’affaire de tous: renforcer la coopération internationale dans un monde plus interdépendant »), en vertu duquel une coalition d’entreprises multinationales, de concert avec les gouvernements, jouerait un rôle prépondérant dans la gestion de l’économie mondiale. Les élus travailleraient avec les entreprises et les financeraient pour obtenir des résultats souhaitables sans être les décideurs ultimes.

Dans le cadre de la structure de pouvoir paternaliste qu’il préconise, le mandat des entreprises serait élargi pour inclure la responsabilité sociale des entreprises, et ne serait plus étroitement limité à la réalisation de profits pour les actionnaires. La propriété serait contrôlée par les élites managériales. Le slogan « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux » cristallise le sentiment du WEF. Parmi les dirigeants du WEF figurent Bill Gates, Larry Fink de BlackRock et les dirigeants de Big Pharma et Big Tech, qui ont tous démontré leur capacité à mettre en place des politiques publiques qui récompensent leurs organisations.

Les faucons de la politique étrangère américaine

Après la débâcle de John F. Kennedy à Cuba avec la Baie des Cochons, et la guerre impopulaire de Lyndon B. Johnson au Viêt Nam, le mouvement pacifiste des États-Unis a poussé le parti démocrate à renoncer à son recours traditionnel à la force militaire pour contrer l’expansion du communisme et promouvoir la démocratie à l’étranger. En réaction, les démocrates libéraux faucons et les républicains traditionnels ont trouvé une cause commune en plaidant en faveur d’une armée forte et interventionniste. Connus sous le nom de néo-conservateurs, ils sont intervenus par l’intermédiaire de la CIA, de l’armée américaine et de l’OTAN pour contrer l’anti-américanisme dans le monde entier. La présence musclée des faucons de la politique étrangère d’aujourd’hui se manifeste en Ukraine, au Moyen-Orient et en Asie de l’Est.

Bien que les néoconservateurs se soient principalement fait connaître pour leur position en matière de politique étrangère – l’expression « la paix par la force » de Reagan résume leur idéologie – ils ont été mieux décrits comme des centristes de l’establishment qui se sont d’abord rassemblés pour s’opposer à la contre-culture de gauche, qui comprenait des hippies, des pacifistes et des programmes sociaux radicaux tels que la Grande Société de LBJ (ndt. Lyndon B.Johnson, vice-président devenu président des États-Unis le jour de l’assassinat de Kennedy). L’opposition à Donald Trump au sein du Parti républicain a été largement menée par les faucons de la politique étrangère, qui s’opposaient à son style effronté ainsi qu’à son ambivalence à l’égard de l’OTAN et à son intention de retirer les troupes américaines des bases installées à l’étranger.

Islamistes

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Turquie musulmane était alliée à l’Allemagne nazie, tout comme les Arabes sous le commandement du Grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin al-Husseini, qui, en 1941, rencontra Hitler en Allemagne et tenta de former une légion arabe alliée aux puissances de l’Axe. Les pays musulmans, stimulés par le renouveau du nationalisme arabe et du fondamentalisme islamique, se sont concentrés sur leurs aspirations régionales pendant la Seconde Guerre mondiale.

La dernière moitié du XXe siècle a vu le djihadisme passer d’un phénomène régional à un phénomène mondial, dans un premier temps sous l’impulsion de l’Union soviétique qui, dans les années 1960, a inventé le « sionisme impérial » américain et a parrainé l’Organisation de libération de la Palestine de Yasser Arafat pour contrer l’Occident au Proche-Orient. Les années 1970 ont vu le renversement du Shah d’Iran par la révolution iranienne de Khomeini, les années 1980 les attentats de Beyrouth et la défaite des Russes en Afghanistan, et les années 1990 le premier attentat contre le World Trade Center et le début de l’immigration à grande échelle de musulmans aux États-Unis. L’objectif djihadiste de domination mondiale s’est précisé et a gagné en crédibilité aux yeux de l’Occident après les attentats perpétrés par Al-Qaïda le 11 septembre 2001.

Chine communiste

Au cours des millénaires, la Chine était une puissance régionale, souvent en guerre avec ses voisins immédiats – la Russie et l’Asie – et souvent repliée sur elle-même. Au début du XXIe siècle, la Chine a commencé à dominer le monde en adhérant à l’Organisation mondiale du commerce, donnant naissance à un géant industriel qui a entraîné la désindustrialisation d’une grande partie de l’Occident. À mesure que la Chine multipliait ses prouesses, elle s’est infiltrée dans les économies occidentales en rachetant des entreprises occidentales, en intégrant et en finançant des universités, et en influençant l’élection de responsables gouvernementaux dans d’autres pays.

La nouvelle Chine aux ambitions mondiales s’est particulièrement imposée avec l’initiative Belt and Road (BRI) lancée par Xi Jinping en 2013, qui implique quelque 150 pays représentant les deux tiers de la population mondiale, et le souhait exprimé par la Chine de devenir la première économie mondiale d’ici 2049, année du 100e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine par Mao.

La Chine n’est plus considérée comme un géant bienveillant. Pour Emmanuel Macron, la BRI pourrait faire des pays partenaires des « États vassaux » et, aux États-Unis, nombreux sont ceux qui considèrent désormais la Chine comme la première menace militaire et géopolitique de l’Amérique.

Coopération entre partenaires étranges

Les cinq groupes mondialistes sont idéologiquement incompatibles, chacun cherchant à vaincre les quatre autres. Aux États-Unis, chacun d’entre eux exerce une certaine influence par ses activités de lobbying et de relations publiques, mais aucun n’a le poids nécessaire pour imposer unilatéralement sa volonté à un électorat sceptique. En réponse, les mondialistes s’allient au sein de groupements étranges pour infléchir la politique dans le sens de leurs objectifs.

Par exemple, la politique d’immigration ouverte de facto promue par l’aile progressiste des socialistes américains d’aujourd’hui est extrêmement impopulaire auprès du public américain et de l’élite américaine en matière de politique étrangère car elle menace la sécurité nationale, augmente la criminalité et sape le tissu social du pays. Pourtant, l’immigration ouverte persiste parce qu’elle sert les intérêts de diverses élites mondialistes.

Les grandes entreprises corporatistes en profitent puisque le grand nombre d’immigrants qui inondent le marché du travail réduit le coût de la main-d’œuvre. Les islamistes en profitent parce que l’immigration ouverte permet l’infiltration de terroristes et d’un grand nombre de musulmans qui peuvent influencer la politique intérieure en manifestant. La Chine communiste en profite parce que l’immigration ouverte permet l’espionnage – selon le président de la commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, la majorité des immigrés chinois illégaux sont des hommes en âge de servir dans l’armée qui ont des liens avec le parti communiste chinois et son armée.

De même, les politiques relatives au climat nuisent au grand public mais profitent à la plupart des élites mondiales, pour des raisons différentes. Les socialistes et les fascistes/corporatistes, qui ont chacun leur propre modèle de gouvernement mondial, promeuvent les politiques climatiques parce qu’elles se prêtent à des critères mondiaux de régulation de l’industrie et du comportement humain. La Chine communiste, principal fournisseur d’équipements pour les énergies renouvelables, en profite économiquement. Les islamistes en tirent également des avantages économiques, car les pays occidentaux réduisent leur propre production et perdent des parts de marché au profit des pays musulmans exportateurs de combustibles fossiles qui financent les islamistes. Et tout le monde, ou presque, est favorable aux politiques climatiques pour le mérite qu’elles confèrent en se voulant vertueuses.

De même, la théorie critique de la race nuit au grand public mais profite aux socialistes, en leur procurant une ‘raison d’être’, aux islamistes, en justifiant l’accusation d’islamophobie, et à la Chine communiste, en lui permettant de pointer du doigt les manquements moraux des États-Unis chaque fois qu’elle est accusée de violer les droits de l’homme sur ses propres minorités ethniques.

Puisque les innovations sociales radicales apparues en Occident – qu’il s’agisse de la fluidité des genres, de Black Lives Matter ou des théories raciales critiques – compromettent sa cohésion, leur infiltration dans la société occidentale est soutenue par la totalité de ses ennemis. En plus de cela, est répandue une notion de dégoût pour les citoyens qui exercent leurs libertés individuelles. C’est là en résumé ce que les cinq élites mondialistes ont en commun.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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