Les cinq plus grands mensonges enseignés officiellement aux élèves des écoles chinoises

Par Jocelyn Neo
17 mai 2020 23:50 Mis à jour: 3 août 2020 03:38

Depuis l’apparition du virus du PCC* (Parti communiste chinois), communément appelé le nouveau coronavirus, le monde entier exprime des réserves quant aux estimations du nombre de cas confirmés et de décès survenus en Chine. En fait, ce n’est pas la première fois que le régime totalitaire fait l’objet de critiques de la part du monde entier pour avoir diffusé de mauvaises informations sur des questions relatives aux urgences sanitaires : en 2003, il s’agissait de la dissimulation du SRAS.

Mais combien sont conscients du fait que même les manuels scolaires chinois contiennent de fausses informations sur l’histoire, aussi bien la leur que celle du reste du monde ? Voici cinq des plus grands mensonges que l’on enseigne aux enfants chinois à l’école.

Mensonge n° 1 : la guerre sino-japonaise

Depuis des décennies, le régime communiste chinois affirme qu’il a mené la Chine à la victoire et a vaincu le Japon pendant la guerre sino-japonaise. Toutefois, cette affirmation est loin d’être exacte, et l’histoire de cette victoire, revendiquée par le PCC, ne plaît pas du tout aux soldats du Kuomintang qui ont participé à cette guerre.

Les troupes communistes brandissent le drapeau nationaliste chinois lors de l’offensive des cent régiments. (Domaine public)

« Le Parti communiste chinois n’a pas vaincu le Japon », a déclaré le vétéran Tao Shin-jun au Los Angeles Times en 2015. « Pendant ces huit années, c’est nous, les nationalistes, qui nous sommes battus – les communistes ne se battaient pas avec les Japonais. Ils essayaient de convaincre les nationalistes pour qu’ils se rangent de leur côté. »

Selon la série éditoriale Neuf Commentaires sur le Parti communiste du journal Epoch Times, des preuves historiques ont montré que le PCC « a intentionnellement évité les batailles dans la guerre sino-japonaise ». La série mentionne également qu’en 1972, Mao Zedong a déclaré au Premier ministre japonais Kakuei Tanaka que « le PCC n’aurait pas pris le pouvoir en Chine » si la guerre n’avait pas eu lieu.

Malgré les preuves et les archives historiques, le régime autoritaire a ordonné aux enseignants chinois en 2017 de remanier les manuels scolaires relatifs à la guerre sino-japonaise. Le New York Times a rapporté que, au lieu de parler de la « guerre de huit ans de résistance contre l’agression japonaise », qui a duré de 1937 à 1945, les enseignants ont été priés de la transformer en « guerre de quatorze ans de résistance contre l’agression japonaise » pour inclure les années comprises entre 1931 et 1936, lorsque l’armée impériale japonaise a envahi la Mandchourie.

Un homme dont les côtes sont visibles mange du riz accroupi devant les affiches de propagande du gouvernement chinois pendant la guerre sino-japonaise. (Hulton Archive/Getty Images)

Le ministère chinois de l’Éducation a déclaré que les manuels avaient été remaniés pour souligner le « rôle central » du Parti communiste pendant la guerre et pour promouvoir une « éducation patriotique », selon le New York Times. Cependant, Kerry Brown, professeur de politique chinoise au King’s College de Londres, pense que cette déformation historique révèle le manque de confiance du Parti communiste.

« Le Parti continue à rechercher des sources de légitimité partout où il le peut et révèle plus d’insécurité que de force réelle », a-t-il déclaré au New York Times.

Mensonge n° 2 : la grande famine

La grande famine, qui a duré trois ans, de 1959 à 1961, a été qualifiée par le régime chinois de « trois années de catastrophes naturelles » ; le régime a rejeté la faute sur le climat.

Yang Jisheng, journaliste chinois chevronné et auteur de Tombstone (pierre tombale), un livre qui retrace la grande famine, a consulté différentes sources et archives de données météorologiques de 1958 à 1961 et n’a trouvé aucune trace de catastrophes naturelles telles que des inondations ou des sécheresses.

En fait, la grande famine a été en réalité un désastre économique majeur causé par le Grand Bond en avant, une campagne qui a obligé toute la population du pays à s’impliquer dans la fabrication de l’acier, forçant même les agriculteurs à abandonner leurs cultures. Elle a entraîné la mort de 40 millions de personnes, selon l’article « Grande Famine » du livre Historical Records of the People’s Republic of China (archives historiques de la République populaire de Chine) (pdf) publié en février 1994 par la maison d’édition Red Flag, expliquent les Neuf Commentaires sur le Parti communiste (pdf).

(JACQUET-FRANCILLON/AFP via Getty Images)

Cependant, Helen Raleigh, une immigrante chinoise et une des principales collaboratrices du magazine en ligne The Federalist, a écrit dans un article publié en 2016 que le livre d’histoire de son lycée ne précisait pas le nombre de personnes décédées. Au lieu de cela, la famine était résumée en « quelques phrases seulement ».

Helen Raleigh a ajouté par ailleurs qu’il n’existait aucun livre officiel décrivant les événements en détail. Mais elle a appris par ses parents qu’elle avait un oncle qui est mort de faim alors qu’il était bébé. Elle a expliqué que sa grand-mère était « trop affamée pour produire du lait, et qu’il n’y avait pas de lait en poudre disponible ».

Dans un article précédent du journal Epoch Times, M. Jiang, du comté de Xie, de la province du Shanxi, a parlé d’une scène horrible : le cannibalisme. « Les gens mangeaient n’importe quoi », disait-il. « Il y a eu des morts dans toutes les familles. Il y avait des cadavres partout. Finalement, les gens ont commencé à manger des êtres humains, y compris des êtres vivants et des parents. »

Mensonge n° 3 : le massacre de la place Tian’anmen

Le monde ne peut pas oublier l’image emblématique de l’ « homme au char » se tenant devant une ligne de chars sur la place Tian’anmen le 5 juin 1989, ainsi que le massacre de la place Tian’anmen, qui s’était produit la veille, le 4 juin 1989. C’est le jour où de nombreux citoyens innocents, dont des étudiants, ont été abattus et écrasés par des chars.

Un manifestant de Pékin bloque le chemin d’un convoi de chars le long de l’avenue de la Paix éternelle près de la place Tian’anmen. Depuis des semaines, les Chinois manifestaient pour la liberté d’expression et de la presse. (©Getty Images | Bettmann)

L’incident a commencé en avril 1989 lorsque des milliers d’étudiants pro-démocratie se sont rassemblés dans les rues de Pékin pour réclamer des réformes politiques et économiques et pour mettre fin à la corruption du gouvernement. Cependant, des soldats et des véhicules militaires chinois ont foncé sur la place Tian’anmen dans la nuit du 3 au 4 juin et ont tué de nombreuses personnes.

Selon des informations déclassifiées divulguées par une source anonyme au sommet du Conseil d’État chinois, 10 454 personnes ont été tuées par des soldats chinois au cours de ce massacre. Bien que cette information ait été largement diffusée dans le monde entier, peu d’étudiants chinois connaissent cette journée tragique.

Eric Fish, l’auteur de La Chine du millénaire : La génération du désir, a raconté sur TIME qu’il avait rencontré une jeune Chinoise étudiante en journalisme à l’université de Columbia qui n’a appris l’existence du massacre que lorsqu’un professeur a fait passer la vidéo. La femme s’est même énervée et a pensé que c’était de la propagande américaine. Ce n’est qu’après avoir fait ses propres recherches sur Internet que la jeune femme a réalisé ce qui s’était passé, a déclaré M. Fish.

En fait, la raison pour laquelle certains étudiants sont laissés dans l’ignorance au sujet de cet important incident historique provient de la propagande et de la censure imposées par le régime chinois. Le régime a prétendu qu’aucun étudiant n’avait perdu la vie et que certains étudiants avaient attaqué les forces armées, en tuant certains d’entre eux ; cependant, le PCC a par la suite révisé sa position. Selon la BBC, le PCC a déclaré que les « émeutes contre-révolutionnaires » qui ont eu lieu le 4 juin avaient entraîné la mort de 200 civils et de quelques membres du personnel de sécurité.

Un étudiant affiche une banderole avec l’un des slogans scandés par la foule composée de 200 000 personnes qui a envahi la place Tiananmen à Pékin le 22 avril 1989. (CATHERINE HENRIETTE/AFP/Getty Images)

Quant à ceux qui savaient une chose ou deux sur l’incident, certains l’ont rejeté comme un événement sans importance. M. Cui, un auditeur, a déclaré à la direction de la politique étrangère que l’anniversaire du 4 juin n’avait rien à voir avec lui. De plus, « je ne connais aucun jeune de mon entourage qui se soucie de cet anniversaire », a-t-il déclaré.

Mensonge n° 4. Ne pas croire aux divinités

Le PCC, connu pour promouvoir l’athéisme, affirme que la religion est un « opium spirituel » qui peut intoxiquer les gens. Depuis son arrivée au pouvoir en Chine, le PCC a ordonné la répression à l’encontre des religions et des groupes religieux. Jusqu’à aujourd’hui, la persécution des religions se poursuit dans la Chine communiste, et les membres du Parti, y compris les fonctionnaires à la retraite, ont été informés à plusieurs reprises qu’ils ne devaient pas pratiquer une religion.

Selon un rapport de la BBC, le média d’État chinois Xinhua a cité un officiel, qui a déclaré : « Il existe des règles claires selon lesquelles les cadres retraités et les membres du Parti ne peuvent pas croire en une religion, ne peuvent pas participer à des activités religieuses et doivent lutter résolument contre les religions et les sectes. »

En Chine, les enseignants doivent généralement demander à leurs jeunes élèves de dénoncer les membres de leur famille qui participent à des activités religieuses, selon un rapport publié en mars 2019 par Bitter Winter, un magazine sur la liberté religieuse et les droits de l’homme en Chine. Le magazine a expliqué que certains policiers se sont rendus dans un collège de Pékin pour demander aux élèves de sixième si les membres de leur famille étaient croyants et ont même tenté de les soudoyer.

Dans la ville de Shangqiu, dans la province du Henan, on a demandé à certains élèves du secondaire de signer leur nom sur une banderole, en promettant de se tenir loin des divinités. Ils ont également été menacés d’expulsion lorsqu’ils ont été reconnus comme appartenant à un groupe religieux.

Des élèves lisent dans leur classe à l’école primaire de l’Armée rouge Yang Dezhi de Wenshui, dans le comté de Xishui, dans la province de Guizhou, en Chine, le 7 novembre 2016. En 2008, Yang Dezhi a été désignée « école primaire de l’Armée rouge » – financée par la « noblesse rouge » chinoise des commandants communistes de l’ère révolutionnaire et leurs familles, l’une des nombreuses institutions de ce type qui ont été créées dans tout le pays. (Fred Dufour/AFP via Getty Images)

De telles politiques ont créé un stress dans certaines familles. Une chrétienne chinoise a raconté à Bitter Winter que son fils avait été endoctriné par son professeur pour lui faire croire que sa mère l’abandonnerait et qu’elle pourrait même être brûlée. « Avant de commencer l’école, j’ai parlé à mon enfant de la création de Dieu, et il y a cru », a déclaré la femme. « Mais après avoir suivi l’enseignement à l’école, mon enfant est devenu une personne différente. Dans la Chine athée, ces enfants purs et innocents ont appris à haïr Dieu. »

Un autre élève de l’école primaire de la province de Hebei a essayé de persuader son père chrétien de ne pas croire en Dieu. « Cela mène à une impasse. Si tu assistes à des rassemblements, tu seras arrêté », a déclaré le garçon à son père, rapporte le magazine.

Mensonge n° 5. Le canular des auto-immolations survenues sur la place Tian’anmen

Le 23 janvier 2001, la veille du Nouvel An lunaire chinois, les médias d’État chinois ont rapporté que certains pratiquants de Falun Gong, dont une jeune fille de 12 ans, s’étaient auto-immolés sur la place Tian’anmen. Cet incident a ensuite été ajouté dans les manuels scolaires des écoles primaires chinoises pour inciter les jeunes élèves à haïr le Falun Gong.

Un aperçu du manuel scolaire de l’école primaire Pensées et éducation morale (dixième volume) imprimé en novembre 2003. (Minghui)

Le Falun Gong, également appelé Falun Dafa, est une pratique du corps et de l’esprit qui consiste en cinq séries d’exercices et les principes universels d’Authenticité, Bienveillance et Tolérance. Cinq ans seulement après son apparition en 1992, 70 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong. Craignant la popularité croissante de cette pratique spirituelle et de ses enseignements d’amélioration de la moralité, le PCC a lancé une répression brutale contre cette pratique en juillet 1999 ; la persécution a conduit à l’arrestation, la détention et la torture de nombreux pratiquants.

Lorsque la persécution a commencé, de nombreux Chinois étaient très favorables au Falun Gong. Cependant, lorsqu’a surgi soudainement une diffusion mensongère à large échelle par les médias d’État à travers toute la Chine au sujet de l’auto-immolation associée au Falun Dafa, les masses se sont indignées à l’encontre de cette pratique.

(The Epoch Times)

Une semaine plus tard, les preuves démentant l’origine de l’auto-immolation ont commencé à faire surface : le nombre de personnes qui se sont immolées est passé de cinq à sept lorsque la vidéo de l’incident a été diffusée sur la chaîne de télévision CCTV. De plus, le Washington Post a rapporté le 4 février 2001 que les voisins de deux des prétendus auto-immolés – Liu Chunling, 36 ans, et sa fille de 12 ans, Liu Siying – n’avaient jamais vu la mère ou la fille pratiquer le Falun Gong.

La voisine a raconté au journaliste un incident survenu quand Mme Liu a frappé sa mère adoptive de 78 ans. « Il y avait quelque chose de mauvais chez Liu Chunling », a déclaré la voisine. « Elle a frappé sa mère, et sa mère pleurait et criait. Elle a aussi frappé sa fille. » Son comportement contredit ce que le Falun Gong enseigne aux pratiquants, à savoir les principes d’Authenticité, Bienveillance et Tolérance. L’article du Washington Post a également mentionné un autre point : seuls les médias d’État chinois ont été autorisés à interviewer les survivants et à interagir avec leurs proches.

Un aperçu du manuel scolaire de l’école primaire Pensées et éducation morale (dixième volume) imprimé en novembre 2003. (Minghui)

D’autres preuves ont montré que l’incident a été mis en scène. Des journalistes étrangers qui connaissaient bien la place Tian’anmen ont déclaré que la police ne transportait habituellement pas d’extincteurs. Cependant, les images de l’incident ont montré que la police a été capable d’éteindre rapidement le feu avec du matériel de lutte contre les incendies. L’incident a ensuite été analysé et a fait l’objet d’un documentaire intitulé « False Fire » (faux feu), qui a remporté un prix honorifique lors du 51e Festival international du film de Columbia pour la diffusion de cet événement tragique en novembre 2003.

Cependant, malgré toutes ces preuves, de nombreux Chinois n’ont pas eu connaissance des faits à cause de la Grande Muraille de Chine.

Regardez le documentaire « False Fire » en français ici.

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