Les formations dites « inclusives » accentuent les préjugés au lieu de les réduire et « réveillent les sectarismes », selon une étude

Par Lee Harding
17 février 2024 22:45 Mis à jour: 17 février 2024 22:45

Selon une étude récente, les formations dites « inclusives » également appelées « diversité, équité et inclusion » (DEI) atteignent souvent l’effet contraire, sont contre-productives et peuvent même contribuer à augmenter les préjugés chez leurs participants.

David Haskell un professeur Canadien, a publié son étude le 12 février. Selon le chercheur en sciences sociales et professeur associé à l’université Wilfrid Laurier, la formation DEI fait plus de mal que de bien, et il y voit une « confrontation à la réalité ».

« Un nombre croissant de cas très médiatisés suggèrent que les ateliers sur la diversité et les documents qui les accompagnent font la promotion d’affirmations douteuses, en particulier sur le caractère global et malveillant de la population majoritaire au pays. De même, que de l’hostilité à l’égard de ceux qui contestent les affirmations de la DEI, comme modèle », a écrit M. Haskell.

« Les recherches nationales et internationales montrent qu’il y a souvent un décalage entre les preuves et les affirmations des défenseurs de la DEI. »

Dans un exemple dramatique, Richard Bilkszto, un directeur d’école de Toronto qui avait contesté les propos tenus par un formateur DEI, s’est suicidé le 13 juillet 2023. Son avocate, Lisa Bildy, a suggéré que le harcèlement qu’il avait subi à la suite de cette formation en 2021, a directement contribué à sa mort. Une commission a établi qu’il avait fait l’objet de « harcèlement et d’intimidation dans le milieu de son travail ».

Les affirmations de ces formateurs, selon lesquelles les pays occidentaux sont « systématiquement racistes » ne sont pas soutenues par les statistiques, selon l’article de M. Haskell. Il cite Matthew Lau, un collègue de la fondation, qui a écrit : « Les données sur les disparités en matière de revenus, de niveau d’éducation, de résultats professionnels et de résultats aux examens des écoles publiques montrent qu’en moyenne, les Asiatiques s’en sortent mieux que la population blanche ».

Le document affirme également que les résultats positifs que les formations DEI prétendent apporter sont aussi discutables que leur point de départ et que l’accent qu’ils mettent sur « les préjugés implicites, le privilège blanc et les micro-agressions » ne favorise pas l’harmonie.

Pour « prouver » l’efficacité des formations DEI, leurs partisans se réfèrent souvent à des enquêtes menées avant et après les ateliers qui montrent qu’après la formation, les participants sont beaucoup plus susceptibles d’articuler des réponses s’alignant sur les nouveaux concepts enseignés, écrit M. Haskell.

« Ce type de méthodologie suscite des critiques et s’avére peu fiable. »

Résultats positifs négligeables

De nombreuses études systémiques et méta-analyses examinées par M. Haskell ont conclu que les résultats positifs des formations DEI sont « indétectables ou négligeables ».

Dans leur revue annuelle de psychologie publiée en 2009, Elizabeth Paluck, alors professeur à Harvard, et Donald Green, alors professeur à Yale, ont examiné 985 études et ont constaté «  qu’en raison de faiblesses dans la validité interne et externe des recherches existantes, les publications ne permettent pas de savoir si, quand et pourquoi les interventions réduisent les préjugés dans le monde ».

Selon M. Haskell, les effets négatifs de la DEI sont plus évidents que ses bienfaits.

« Il a été démontré que ces formations augmentaient les préjugés et activaient le sectarisme chez les participants en ramenant les stéréotypes existants au sommet de leur esprit ou en implantant de nouveaux préjugés qu’ils n’avaient pas auparavant », a-t-il écrit.

En 2018, Frank Dobbin, sociologue à Harvard, et sa collègue Alexandra Kalev ont publié « Pourquoi la formation à la diversité ne fonctionne-t-elle pas ? Le défi pour l’industrie et le monde universitaire ».

« Des centaines d’études remontant aux années 1930 suggèrent que la formation à la lutte contre les préjugés ne réduit pas les préjugés, ne modifie pas les comportements et ne change pas le lieu de travail », écrivent les auteurs. « Des études sur le terrain et en laboratoire montrent que le fait de demander aux gens de supprimer les stéréotypes tend à les renforcer, et les rend plus accessibles d’un point de vue cognitif. »

Dès 1994, Neil Macrae, de l’université britannique d’Aberdeen, et d’autres chercheurs ont écrit dans un article publié dans une revue de psychologie sociale que la stratégie consistant à réprimer les pensées stéréotypées peut avoir un « effet rebond ».

« Lorsque des personnes tentent de supprimer des pensées indésirables, ces pensées sont susceptibles de réapparaître par la suite avec encore plus d’insistance que si elles n’avaient jamais été supprimées », ont-ils écrit.

Isolement et démoralisation

Selon M. Haskell, ces formations peuvent créer un sentiment « d’isolement et de démoralisation » chez les personnes appartenant à la « culture dominante » parce qu’elles sont dépeintes comme « fondamentalement dépravées (racistes, sexistes, sadiques, etc.) », tandis que les autres groupes sont présentés « comme importants et valables ».

Dans une étude réalisée en 2020, Musa al-Gharbi, sociologue et professeur assistant à l’université Stony Brook de New York, a constaté que ce « double standard évident » conduit de nombreux membres du groupe dominant à « quitter la formation en pensant qu’eux-mêmes, leur culture, leurs points de vue et leurs intérêts ne sont pas valorisés par l’institution ».

Les formations conduisent également de nombreuses personnes à croire qu’elles doivent « marcher sur des œufs » lorsqu’elles s’adressent à des membres de « populations minoritaires », écrit-il. « En conséquence, les membres du groupe dominant sont moins enclins à essayer de nouer des relations ou de collaborer avec des personnes issues de populations minoritaires ».

Selon M. Haskell, les personnes d’origine asiatique réussissent souvent en Occident en raison de leur taux élevé de familles biparentales et de l’accent mis sur le travail acharné, l’enseignement supérieur et la responsabilité personnelle. Pourtant, parce que cette réussite remet en cause les doctrines de la DEI sur la domination blanche, les Asiatiques sont reclassés dans une catégorie associée à celle des Blancs.

Les Asiatiques reclassés

Dans un document soumis à la Cour suprême des États-Unis en 2023, il a été démontré que les étudiants d’origine asiatique aux États-Unis étaient obligés obtenir des résultats d’examen d’entrée supérieurs de 450 points à ceux des Noirs pour avoir les mêmes chances d’être admis à Harvard et à l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill.

Au cours de l’été 2023, la Cour suprême des États-Unis a invalidé les quotas raciaux, les jugeant inconstitutionnels et contraires à la législation fédérale sur les droits civils.

Lors de l’entretien, M. Haskell a déclaré que les émeutes qui ont suivi la mort de George Floyd « ont ouvert plus que jamais le flux de dépenses en DEI ». Il espère que son analyse permettra aux entreprises, aux gouvernements, aux établissements d’enseignement supérieur et aux écoles publiques de changer de cap.

M. Haskell explique que les formateurs en DEI sont bien payés et souvent sincères. Cependant, il pense que ceux qui articulent ces politiques au plus haut niveau cherchent à « détruire la société existante ».

« Ils veulent simplement pouvoir rejeter la faute sur les autres en l’absence de preuves, et c’est ce qu’ils font », a déclaré M. Haskell.

« Nous avons une véritable tradition en Occident de vouloir faire passer les bavardages pour de l’érudition, et ce n’est qu’un exemple de plus dans une longue, très longue liste d’escroqueries. »

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