Les gouverneurs face au discours provocateur de Biden

Par Rob Natelson
13 septembre 2022 10:34 Mis à jour: 13 septembre 2022 10:34

Les deux objectifs du discours de Joe Biden prononcé le 1er septembre à la Maison Blanche étaient l’intimidation et la provocation.

Intimidation

Dans un but d’intimidation, le FBI a effectué des perquisitions chez l’opposant politique le plus en vue de Biden et chez les principaux partisans de cet opposant ; le FBI a envahi le bureau d’un membre du Congrès en exercice, violant ainsi une des traditions constitutionnelles les plus précieuses ; les accusés du 6 janvier ont été incarcérés pour une durée indéterminée ; les décrets Covid-19 sont illégaux ; les institutions publiques sont instrumentalisées ; l’administration collabore avec les médias sociaux pour imposer un climat de censure ; il y a 87.000 nouveaux agents de l’IRS, dont beaucoup sont armés [IRS : Internal Revenue Service : Service des impôts] ; nous assistons à une purge politique de l’armée américaine.

Deux officiers de la marine américaine se tenaient debout derrière « El Presidente », participant à toute cette mise en scène à des fins d’intimidation.

Dans l’ensemble, le discours de Biden constituait une menace. Biden a fait montre de son pouvoir de chef d’État et de ses capacités à écraser ses adversaires politiques.

Quelles étaient les cibles visées dans le discours ?

– Tous les citoyens engagés dans des causes conservatrices ou républicaines qui reçoivent des chèques de sécurité sociale ou d’invalidité ;
– les anciens combattants qui dépendent des prestations versées à la fin de leur service ;
– les entrepreneurs qui dépendent des marchés publics ou d’un environnement réglementaire favorable ;
– les médias qui comptent sur le gouvernement pour accéder à l’information ;
– les médias sociaux désireux de préserver une certaine marge de manœuvre en vertu de l’article 230 du Communications Decency Act.

Ce n’est peut-être pas une coïncidence si, peu après le discours prononcé par Biden, YouTube a déterré une vieille vidéo qu’il a utilisée pour justifier une « attaque » tardive contre Epoch Times.

Suivant le point de vue de l’administration Biden, intimider les opposants ou ceux qui pourraient potentiellement le devenir est un objectif louable.

Provocation

Mais l’administration Biden sait qu’elle ne parviendra pas à intimider tous ses adversaires. Elle a donc décidé de provoquer ceux qu’elle ne pouvait pas effrayer. En arrière-plan, l’exaspération est manifeste face à l’augmentation de la dette fédérale à des niveaux invraisemblable. Les programmes gouvernementaux n’ont jamais été aussi coûteux et néfastes. Des Américains productifs et responsables sont dépouillés pour « effacer » les prêts accordés aux universités par Biden. La monnaie et les frontières des États-Unis sont sabordés méthodiquement.

Bien provocante était la palette de couleurs utilisée lors du discours. Tout en noir et rouge.

Perfide également la position de Biden selon laquelle les parlementaires engagés dans la protection du processus électoral sont les grands coupables, « partisans et clientélistes ».

Biden a donc accusé ses adversaires politiques de faire précisément ce qu’il fait lui-même : corrompre les élections, promouvoir la violence et saccager la Constitution. Ses conseillers savent fort bien que le meilleur moyen de provoquer un adversaire est de l’accuser précisément de ce contre quoi il se bat.

Suivant le point de vue de l’administration Biden, attiser la colère – surtout si elle entraîne la violence – constitue aussi un autre objectif louable.

Un discours à double tranchant

Mais ce discours s’est révélé être à double tranchant, finalement. Les critiques ont été très nombreuses. Certains démocrates et les grands médias eux-mêmes se sont montrés sceptiques. Certes, le discours a provoqué une certaine colère mais  aucune violence (au grand dam de l’administration Biden).

Enfin ça ne manquait pas d’être ridicule. Dans un même, Biden est devenu le méchant empereur Palpatine de Star Wars. Le Babylon Bee a annoncé « l’alliance stratégique de Biden avec Mussolini et l’empereur Hirohito ». Le Bee a également « rapporté » que « Mussolini et Hirohito ont pris leurs distances avec les commentaires ‘extrémistes et incendiaires’ de Biden. »

Le bémol est que les usurpateurs qui constituent l’administration de Biden ne sont pas près d’abandonner. Ils prendront d’autres mesures, et lorsqu’ils le feront, ces mesures n’auront rien de comique : multiplication des descentes et/ou des incarcérations des opposants, détournement des médias et des réseaux sociaux, attaque ou neutralisation de la classe moyenne productive.

Le discours de Biden du 1er septembre – qu’il a en grande partie réaffirmé le 5 septembre – était une façon de légitimer la poursuite de ses politiques : nous devons détruire « un extrémisme qui menace les fondements mêmes de notre république » ; « une menace pour ce pays » ; un mouvement visant à « saper la démocratie elle-même » avec des « dirigeants autoritaires » qui « attisent les flammes de la violence politique constituant une menace pour nos droits individuels », etc.

En d’autres termes, le gouvernement a le devoir de supprimer tous les critiques de l’administration Biden.

Un scénario terrifiant – peu probable, je le reconnais – serait que l’administration, le Congrès boiteux, ou la classe dirigeante « woke » s’attellent à annuler ou trafiquer les résultats des élections de 2022. Il est vrai que Biden s’est engagé à protéger « notre démocratie ». En novlangue progressiste, « notre démocratie » signifie « leur oligarchie ».

Selon eux, des élections qui rejetteront leur oligarchie n’auront pu être « décidées » que par une force obscure « partisane et clientéliste » visant à « saper la démocratie elle-même ». Biden n’a pas manqué de déclarer : « Nous ne pouvons pas laisser l’intégrité de nos élections être sapée, car c’est une voie vers le chaos. » Il a ajouté qu’il « ne restera pas là à regarder ». Enfin il a été très explicite : « [La protection] de notre démocratie … est en notre pouvoir, elle est entre nos mains. »

C’est-à-dire, évidemment, entre ses mains.

La solution constitutionnelle

Ce article devait porter sur la Constitution, et non sur la politique actuelle, mais à un certain niveau, il touche à la Constitution. Au cours du 20e siècle, de nombreuses nations ont perdu leur liberté et ont sombré dans l’autoritarisme ou le totalitarisme. Un facteur qui les distingue, cependant, est qu’elles ne bénéficiaient pas d’un texte tel que la Constitution américaine.

La Constitution américaine est conçue pour que le gouvernement fédéral n’est qu’une partie du pouvoir. Elle divise le pouvoir entre le gouvernement fédéral et les États et elle accorde une protection juridique aux citoyens armés.

Si l’administration Biden continue sur sa trajectoire à caractère autoritaire, les Américains attendront que les autres leviers du pouvoir entrent en action. Ils attendront d’un nouveau Congrès qu’il intervienne, d’un pouvoir judiciaire indépendant qu’il annule les ordres illégaux, des législatures des États qu’elles cessent de tergiverser et redéfinissent tout, et des citoyens qu’ils défendent leur liberté.

Dans une telle crise, ce sera aux gouverneurs d’agir en premier lieu. En tant que chefs de l’exécutif de leurs États respectifs, ils devront trouver des moyens de protéger leurs citoyens.

Heureusement, de nombreux États ont des gouverneurs qui ne se font pas d’illusions sur cette administration et qui comprennent ce qu’elle vaut.

Si ces gouverneurs n’anticipent pas déjà la crise à venir, ils doivent s’y éveiller dès maintenant.

Robert G. Natelson est ancien professeur de droit constitutionnel, chercheur principal en jurisprudence constitutionnelle à l’Independence Institute de Denver, conseiller principal du Convention of States. Ses travaux de recherche sur la signification de la Constitution sont régulièrement cités par les juges et les avocats de la Cour suprême. Il est l’auteur de « The Original Constitution : What It Actually Said and Meant ». Il a également dirigé plusieurs campagnes électorales qui se sont soldées sur une victoire dans différents États. Conseiller de plusieurs représentants du gouvernement, en 2000, il s’est finalement présenté lui-même, et a fini en deuxième position sur cinq dans les primaires pour le poste de gouverneur du Montana.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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