L’État profond travaillait contre Trump sur la réponse au Covid-19, un ancien conseiller du département de la Santé dévoile tout

Par Harry Lee & Roman Balmakov
8 mai 2022 02:22 Mis à jour: 8 mai 2022 11:30

Selon le Dr Paul Alexander, alors que Donald Trump tentait de gérer le Covid‑19 en 2020, l’État profond (le « marécage » selon les termes du président) œuvrait contre lui, utilisant des statistiques incorrectes pour l’attaquer tout en confinant la société et en maintenant les écoles fermées.

« Pouvez‑vous imaginer le président des États‑Unis en train de se battre contre le syndicat [des enseignants], contre les CDC [Centres de contrôle et de prévention des maladies] et contre sa propre équipe de travail ? », explique le Dr Alexander dans l’émission Facts Matter [Les faits comptent, ndt.] d’EpochTV, diffusée le 4 mai.

« Ils travaillaient contre lui. Donc, il fallait être sur place pour comprendre ce dont il parlait lorsqu’il évoquait un ‘marécage’ pour qualifier ‘l’État profond’ : c’était tout à fait ça. J’ai eu affaire à eux. C’est la bureaucratie. La bureaucratie retranchée existe. »

De fin mars à début septembre 2020, le Dr Alexander était le conseiller scientifique de Michael Caputo, alors secrétaire adjoint aux Affaires publiques du département américain de la Santé et des Services sociaux (HHS).

Au cours de cette période, le Dr Alexander était régulièrement la cible des médias et de certains responsables du HHS car il essayait de rectifier les chiffres hebdomadaires des décès dus au Covid‑19 des CDC.

Dans un courriel du 8 août 2020 adressé à Michael Caputo (pdf) et à d’autres responsables, le Dr Alexander écrivait : « Selon moi, les CDC sont en train de faire des articles à charge sur l’administration, destinés à saboter la réouverture des écoles, et ils les envoient ensuite aux médias en sachant qu’ils sont trompeurs. Je demande que cela prenne fin immédiatement ! Rien ne doit être publié sans que je lise et approuve les conclusions des CDC, écrive et modifie le contenu pour m’assurer qu’il soit juste, équilibré, exhaustif et non fallacieux. »

Le Dr Alexander plaidait à l’époque en faveur de l’immunité collective pour faire face à la pandémie. Selon lui, les groupes à faible risque devaient être exposés au virus afin d’atteindre l’immunité collective.

L’ancien responsable de la campagne Trump Michael Caputo arrive au Hart Senate Office building pour être interrogé par des membres de la commission du renseignement du Sénat, à Washington, le 1er mai 2018. (Mark Wilson/Getty Images)

Évidemment, les médias ont dépeint sa position comme une volonté de laisser mourir les gens, une tentative scandaleuse d’infection intentionnelle des populations. Ils ont également attaqué Michael Caputo. Les accusations du secrétaire adjoint dans une vidéo Facebook étaient parfaitement infondées, selon eux, une théorie du complot. La pression exercée par les médias et certains représentants du gouvernement a finalement conduit au départ de Michael Caputo et du Dr Alexander.

Le 16 septembre 2020, le HHS a annoncé que le secrétaire adjoint prenait un congé médical de soixante jours tandis que le Dr Alexander quittait le département.

« Récemment, le New York Times a écrit (maintenant que cela fait partie du débat public) que les rapports produits par les CDC à l’époque, et leurs chiffres, n’étaient pas optimums. Ils étaient incomplets. Ils n’étaient pas proportionnés. Il manquait des informations. C’est exactement ce que j’essayais de dire il y a deux ans, et ce pourquoi j’ai été attaqué. »

Le 20 février, le New York Times a rapporté que les CDC ont dissimulé des données essentielles sur le Covid‑19 concernant les rappels, les hospitalisations et certaines études. Ce à quoi, un porte‑parole des CDC a répondu que l’agence craignait une « mauvaise interprétation des chiffres menant à de la désinformation concernant l’efficacité des vaccins ».

En mars, les CDC ont discrètement supprimé 72 277 décès causés par le Covid‑19 de leur suivi en ligne du nombre de victimes, dont 416 enfants.

« Les CDC ont supprimé 72 000 décès. Pourquoi ? Laissez‑ moi vous l’expliquer à ma façon : sous l’administration Trump, les CDC travaillaient avec le NIH [National Institutes of Health] et les médias pour que la situation ait l’air terrible et que des mesures soient prises en conséquence. Il fallait tout faire, au jour le jour, pour que ça ait l’air terrible, vraiment terrible. Et ils allaient faire ça avec les chiffres. Ils allaient parler d’une escalade des infections, d’une escalade des cas, par tous les moyens possibles. »

« Mais maintenant, pour la nouvelle administration, ils veulent supprimer ces décès et ces chiffres problématiques parce que cela donne une mauvaise image de l’administration actuelle. Le fait est que plus de personnes sont mortes du Covid sous le président Biden que sous le président Trump. »

Les CDC ont répondu que cette modification à la baisse visait à rendre les données plus précises.

« Les CDC examinent constamment les données sur le Covid‑19 pour s’assurer de leur exactitude », a déclaré un porte‑parole des CDC à Epoch Times par courriel le mois dernier, ajoutant que « l’algorithme des CDC comptait accidentellement des décès qui n’étaient pas liés au Covid‑19 ».

Un confinement basé sur des chiffres erronés

Début avril 2020, les États‑Unis ont signalé plus de 260 000 cas de Covid‑19 et environ 6 200 décès. Le 1er avril 2020, Trump déclarait qu’il laisserait aux gouvernements des États le soin de décider s’ils devaient mettre en place des confinements. Un jour plus tard, le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), contestait le président sur CNN expliquant qu’il était indispensable d’imposer un confinement fédéral.

« Je ne comprends pas pourquoi ce n’est pas le cas », s’indignait‑il.

Le 20 mars 2020, la Californie est devenue le premier État à ordonner un confinement. À la fin du mois de mai 2020, 42 États et territoires avaient émis des ordres de confinement obligatoire.

Selon le Dr Alexander, les confinements étaient déployés à partir de chiffres erronés, et aucune étude n’a jamais démontré leur efficacité.

« Ils ont fermé la société avec un test qui avait 97 % de faux positifs. »

Il fait référence au test PCR, encore largement utilisé aujourd’hui pour déterminer une infection positive au Covid‑19.

« Et rappelez‑vous qu’à ce moment‑là, nous avions des problèmes pour classer les décès et les infections au Covid, et pour savoir si nous avions vraiment un nombre aussi important d’infections, de cas ou d’hospitalisations. »

Afin que les morts soit principalement attribuées au Covid-10, le HHS modifierait les règles de rédaction des certificats de décès, ce qui ne manquerait pas de susciter la polémique. Autre scandale, le nombre élevé de faux positifs détectés via des tests PCR, le mode de dépistage autorisé dans l’urgence par le HHS.

Les test PCR détectent l’ARN viral (qui sert d’empreinte génétique du virus). Pour cela, ils vont artificiellement augmenter la présence de segments précis de cet ARN au moyen d’une série de changements de températures qui peut se répéter jusqu’à 45 fois. On appelle ces séries des « cycles d’amplification ». La quantité de matériel génétique dans l’échantillon double après chaque cycle. On qualifie de « valeur de cycle seuil » ou de « valeur Ct » le nombre de cycles d’amplification requis pour générer suffisamment de copies d’ARN viral afin que celui‑ci puisse être détecté.

« Nous avions un problème à ce moment‑là avec le test PCR. Les tests PCR [étaient] surcyclés, et nous savions qu’il y avait plus de 24 cycles », explique le Dr Alexander. « Une fois que vous avez dépassé 24 ou 25 cycles, vous ramassez de la poussière virale et des déchets viraux, des agents pathogènes non infectieux et non viables. Alors laissez‑moi vous dire que la grande majorité, peut‑être 90 % des personnes en 2020 et 2021, qui ont été désignées comme positives au Covid avec des tests PCR étaient faussement positives. »

Un agent médical place un écouvillon nasal dans un tube à essai après avoir effectué un test PCR pour le COVID-19 au East Boston Neighborhood Health Center à Boston, le 20 décembre 2021. (Joseph Prezioso/AFPvia Getty Images)

En décembre 2020, un médecin irlandais affirmait pour la première fois que les tests PCR avaient un taux de faux positifs de 97 %. Les factcheckers s’empresseraient d’invalider son article.

Pour démentir cette information, l’un d’entre eux interrogerait Michael Mina, professeur d’épidémiologie à Harvard, et celui‑ci déclarerait que tout était absolument faux, qu’il s’agissait d’une « incompréhension manifeste des amorces PCR ».

Cependant,  ce même Pr Mina a ultérieurement déclaré au NY Times en 2021 que « dans le Massachusetts, de 85 à 90 % des personnes testées positives en juillet dernier avec un seuil de 40 cycles auraient été jugées négatives si le seuil avait été de 30 cycles. »

Le 21 juillet 2021, les CDC ont annoncé qu’ils retireraient la demande d’autorisation d’utilisation d’urgence pour le test PCR développé par l’agence après le 31 décembre, affirmant que la Food and Drug Administration (FDA) avait autorisé des « centaines » d’autres tests spécifiques pour détecter le Covid.

« Nous soutenons depuis le début qu’il n’y a jamais eu d’urgence comme ils l’ont fait croire », poursuit le Dr Alexander. « Nous aurions pu protéger correctement les personnes vulnérables et laisser le reste de la société vivre une vie complètement normale. »

Au début du mois, une étude a montré que les États ayant adopté des mesures strictes de confinement et d’autres mesures restrictives, comme la Californie, New York et le New Jersey, ont mal géré la pandémie. La Floride, qui a abandonné très tôt les restrictions liées au Covid‑19, s’est classée parmi les États les moins touchés.

« Trump s’efforçait d’ouvrir la société et d’ouvrir les écoles. Et il s’est battu quotidiennement avec ce groupe de travail qui faisait tout pour que ce ‘numéro de voiture de clown’ devienne réel », poursuit le Dr Alexander. La ‘voiture de clown’ est l’accessoire central d’un numéro de clown bien célèbre qui consiste à faire sortir un nombre invraisemblable de clowns d’une minuscule voiture.

« Dans les coulisses, Trump se battait contre eux, contre Fauci, contre [le Dr Deborah] Birx, contre le syndicat et contre les CDC pour ouvrir les écoles parce que nous recevions des rapports de jeunes enfants américains qui se pendaient. Des enfants à travers l’Amérique se sont suicidés à cause de la fermeture des écoles. »

Le président Donald Trump et le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, écoutent le Dr Deborah Birx, coordinatrice de la réponse au coronavirus de la Maison Blanche, qui s’exprime dans le Rose Garden de la Maison Blanche à Washington, le 29 mars 2020. (Tasos Katopodis/Getty Images)

En juillet 2020, le Dr Fauci a averti les parents de ne pas renvoyer leurs enfants à l’école pour le semestre d’automne, affirmant qu’une étude montrait que les enfants de plus de neuf ans pouvaient transmettre le virus du PCC (Parti communiste chinois) aussi bien que les adultes. Les auteurs de l’étude ont par la suite publié une correction, assumant ne pas pouvoir vraiment définir le mode de transmission.

« Si nous avons un nombre élevé de cas et une propagation communautaire active … alors nous demandons aux gens de prendre de la distance en ce moment, afin de pouvoir maîtriser cette épidémie », déclarait le Dr Birx, alors coordinatrice du groupe de travail Covid‑19 de la Maison Blanche, aux médias en août 2020.

Selon le Dr Scott Atlas, ancien conseiller spécial de Trump sur la pandémie de coronavirus, seuls les trois médecins les plus influents du groupe de travail – le Dr Birx, le Dr Fauci et le Dr Robert Redfield, alors directeur des CDC ‑ avaient assez d’autorité pour conseiller aux gouverneurs de mettre en place des mesures de confinement.

(De gauche à droite) Le directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, le Dr Anthony Fauci, la coordinatrice de l’intervention du groupe de travail de la Maison Blanche sur le coronavirus, le Dr Deborah Birx, et le directeur des CDC, le Dr Robert R. Redfield, assistent au point presse quotidien sur le Covid‑19 dans la salle Brady à la Maison Blanche, le 8 avril 2020. (Mandel Ngan/AFP via Getty Images)

« Nous aurions pu gérer cette pandémie simplement en protégeant correctement les personnes vulnérables et en permettant à tous les autres de vivre une vie normale, de s’exposer naturellement et sans danger en étant immunisés naturellement », poursuit le Dr Alexander.

« C’est ainsi que nous avons procédé au cours des cent dernières années. Mais avec le Covid, nous avons décider de faire différemment. Nous avons confiné une société saine. »

Le Dr Alexander a un jour eu une discussion avec certains fonctionnaires du département d’État au sujet de Trump.

« Ils m’ont dit en termes très clairs que ‘Trump n’est qu’un visiteur ici. Il ne semble pas comprendre que NOUS gérons les choses’. »

« Nous la bureaucratie, nous l’État profond, ce que vous appelez les complices de l’État profond, oui, nous dirigeons les choses ici. Le président ne fait que visiter les lieux. Il va partir, nous allons rester », lui ont‑il dit.

« C’est ainsi qu’ils pensent. Et c’est là le fond du problème. »

Zachary Stieber a contribué à cet article.

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