Ligue des Champions: les autorités françaises auraient empêché l’UEFA de relater les violences commises par les délinquants locaux

Par Emmanuelle Bourdy
14 juin 2022 22:42 Mis à jour: 14 juin 2022 22:42

Les autorités françaises auraient demandé à l’UEFA de ne pas évoquer les actes de violence commis par des délinquants locaux autour du Stade de France, le 28 mai dernier, au soir de la finale de la Ligue des Champions. C’est ce que révèle le Daily Mail ce 10 juin 2022. Il était préférable pour le gouvernement de faire porter le chapeau aux supporters anglais, à l’approche des législatives plus que tendues.

L’affaire des graves débordements qui se sont produits aux abords du Stade de France dans le cadre du match Liverpool-Real Madrid le 28 mai dernier connaît un nouveau rebondissement. Le Daily Mail rapporte en effet que les autorités françaises ont fait pression sur l’UEFA pour que les actes d’agression commis par des délinquants locaux ne soient pas diffusés dans la communication officielle faite le soir du match. Cette tactique a permis au gouvernement français de rejeter la faute sur les supporters anglais.

L’UEFA voulait initialement évoquer les faits de délinquance

Selon le média britannique, les responsables de l’UEFA avaient initialement prévu de relater, dans un premier communiqué, le chaos provoqué par des voyous locaux avant le début du match, ce qui avait notamment conduit les forces de l’ordre à l’utilisation de gaz lacrymogène.

Au lieu de cela, la raison évoquée pour expliquer la décision de retarder le match faisait mention de l’afflux de « milliers de fans qui avaient acheté de faux billets ». « Comme le nombre de supporters à l’extérieur du stade continuait à augmenter après le coup d’envoi, la police les a dispersés à l’aide de gaz lacrymogène et les a forcés à quitter le stade », précisait le site de l’UEFA dans son communiqué, dont la publication a depuis été retirée.

Une dissimulation politiquement motivée

Toutes ces révélations ont été publiées 24 heures après qu’un rapport, commandé par le Premier ministre français, a blanchi les supporters de Liverpool qui n’étaient nullement impliqués dans ce chaos. Selon certains politiciens, l’UEFA a dû céder à la pression politique afin d’ « étouffer l’affaire » à l’approche d’élections législatives tendues, indique le Daily Mail. Le parti d’Emmanuel Macron craignait que la gauche ne pointe le gouvernement français comme étant raciste s’il avait mentionné ces agressions, commises par des immigrés clandestins, principalement nord-africains.

Michel Savin, du parti de centre-droit Les Républicains (REP), a indiqué au journal britannique : « Il a semblé moins dangereux de créer un incident quasi-diplomatique avec le Royaume-Uni en pointant injustement du doigt les supporters de Liverpool, plutôt que de pointer du doigt les véritables fauteurs de troubles. » La sénatrice et membre du REP, Jacqueline Eustache-Brinio, qui partage cet avis, a déclaré : « Le gouvernement ne veut pas contrarier une partie de l’électorat dont il a besoin, ce qui explique son déni de la réalité. »

L’alerte sur les dangers de ces gangs locaux avait pourtant été donnée en amont

Cette affaire aura aussi « suscité des interrogations de la part d’observateurs extérieurs sur la capacité de notre pays à réussir les grands événements sportifs dont nous aurons prochainement la responsabilité », a souligné Michel Cadot, le délégué interministériel aux JO et aux grands évènements, dans un rapport d’enquête gouvernemental remis à la Première ministre Elisabeth Borne. Il y est également dénoncé le manque de réactivité des forces de l’ordre dans le traitement des faits de vols et d’agressions.

Le directeur des relations institutionnelles de la Fédération française de football (FFF), Erwan Le Prévost, qui était auditionné par le Sénat ce jeudi après-midi, a signifié : « Nous n’étions pas préparés à un tel afflux de délinquants. »

Cependant Linda Buquet, du syndicat de police Synergie, a stipulé que les avertissements concernant les dangers de ces gangs locaux avaient tout simplement été ignorés par les autorités françaises, les services de renseignement ayant effectivement donné l’alerte avant le match, relate encore le journal britannique. Elle ajoute qu’hormis quelques supporters de Liverpool ivres, il n’y a pas eu d’incidents avec les Anglais.

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