Lille: le lycée musulman Averroès va voir disparaître ses financements publics

Par Robin Lefebvre
28 novembre 2023 17:30 Mis à jour: 29 novembre 2023 19:23

Le lycée privé musulman Averroès à Lille (Nord), va probablement perdre ses financements publics après qu’une commission consultative se soit prononcée pour une résiliation du contrat avec l’État.

Le lycée Averroès de Lille, premier lycée privé musulman à établir un contrat d’association avec l’État, est dans le viseur des autorités publiques. Une commission consultative présidée par le préfet du Nord a voté ce lundi 27 novembre pour la résiliation du contrat d’association liant le lycée musulman lillois Averroès à l’État. L’établissement pourrait ainsi voir disparaître ses financements publics. La décision finale peut maintenant être prise par le préfet de la région Hauts-de-France, qui avait formulé cette demande, et elle devrait sans doute intervenir « dans la semaine », selon Le Figaro.

La réaction du président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, à l’issue du vote, ne s’est pas fait attendre: « Enfin ! J’ai un sentiment de soulagement teinté d’amertume. Cela fait depuis 2017 que la région demande le retrait du contrat d’association avec l’État. J’aurais aimé que cela se fasse plus rapidement, mais la situation ne pouvait plus durer. » Depuis 2019, la région Hauts-de-France protestait pour ne pas verser la subvention prévue dans le cadre du contrat avec le lycée Averroès. Cependant, à chaque fois, elle a été obligée de le faire à la suite de procédures devant la justice administrative, devenues systématiques.

Des textes salafistes étudiés en classe

L’étude d’un livre lors d’un cours d’éthique musulmane a particulièrement inquiété en raison d’une mention préconisant la peine de mort pour apostasie et promouvant la ségrégation des sexes. Il s’agit du commentaire des « Quarante hadiths de l’imam An-Nawawi » par Mustafa al-Bugha et Muhyi ad-Din Mistu, deux exégètes syriens connus pour leur vision rigoriste de l’islam salafiste. L’ouvrage énonce des règles politiques et sociales, telles que la prohibition de la mixité au travail ou l’interdiction pour une femme malade de se faire ausculter par un homme.

Le président de l’association Averroès a assuré que ces passages n’étaient pas étudiés en classe, tandis que les magistrats ont relevé que d’autres éditions de ces hadiths, avec des commentaires moins littéralistes, auraient pu être proposées aux élèves. Les liens avérés d’Averroès avec les Musulmans de France, organisation issue des Frères musulmans, ont également été dénoncés, bien que le chef d’établissement affirme que ces relations n’influencent pas le fonctionnement de l’établissement.

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