L’importance des mentors : ces guides qui font de nous de meilleures personnes

Par Jeff Minick
8 novembre 2021 09:22 Mis à jour: 8 novembre 2021 09:22

En 1941, alors que les nazis dirigeaient la Pologne d’une main de fer, un tailleur de Cracovie, qui n’avait fait qu’une huitième année d’études et qui avait profondément la foi, a fondé un ministère de la jeunesse dans sa paroisse.

L’un des premiers jeunes hommes à rejoindre ce groupe était un travailleur manuel, Karol Wojtyla. Au cours de ses études avec le passionné Jan Tyranowski, ce dernier lui a transmis la flamme de la foi religieuse et Karol Wojtyla est devenu prêtre en 1946. Plus tard, il écrira à propos de Jan Tyranowski : « Dans ses paroles, dans sa spiritualité et dans l’exemple d’une vie donnée à Dieu seul, il représentait un nouveau monde que je ne connaissais pas encore. J’ai vu la beauté d’une âme ouverte par la grâce. »

En 1978, Karol Wojtyla devient Jean-Paul II, pape de l’Église catholique romaine. Parmi ses autres réalisations, il a contribué, pendant son séjour au Vatican, à mettre fin au communisme en Pologne et à la chute de l’Union soviétique.

Sans les conseils et l’inspiration du tailleur Tyranowski, peut-être Karol Wojtyla ne serait-il jamais devenu prêtre. Il est également possible que le monde, tel que nous le connaissons aujourd’hui, soit très différent.

Les mentors sont importants.

Une grande diversité de personnes

Ces guides viennent de tous les horizons.

Le vieil homme qui passe ses après-midi assis sur son perron partage toute une vie de sagesse et d’expérience avec l’enfant de 12 ans du quartier. L’exigeante entraîneuse de gymnastique d’une trentaine d’années pousse ses athlètes à se surpasser. Toutefois, après l’entraînement, elle passe une heure à consoler et à conseiller une fille dont le cœur a été brisé par le divorce de ses parents.

La plupart d’entre nous ont connu de telles personnes. Nous ne les considérons peut-être comme des mentors que longtemps après avoir bénéficié de leurs conseils, mais ce sont elles qui nous aident à découvrir nos talents ou nous guident dans des décisions difficiles. Pour les jeunes, ces guides sont souvent des entraîneurs, des enseignants ou des responsables de jeunes à l’église. Il peut aussi s’agir d’une tante bien-aimée, d’un ami, voire d’un frère ou d’une sœur.

Le professeur

Si certaines personnes choisissent délibérément d’être des mentors – l’avocat qui prend un jeune collègue sous son aile ou le pasteur qui conseille les couples mariés – d’autres se retrouvent à jouer ce rôle par hasard.

John Cuddeback enseigne la philosophie depuis 26 ans au Christendom College de Front Royal, en Virginie, et est l’auteur de « True Friendship : When Virtue Becomes Happiness » (Véritable amitié : Lorsque la vertu se transforme en bonheur). Depuis longtemps il constate que les discussions en classe à propos de penseurs tels que Socrate, Platon, Aristote et Saint Thomas d’Aquin incitent les étudiants à venir le voir à son bureau après les cours pour discuter de comment ces idées pourraient s’appliquer dans leur vie quotidienne.

« La philosophie transforme la vie des étudiants », affirme M. Cuddeback. « Ils en voient les implications dans leur vie quotidienne. L’éthique entre en jeu. Ils constatent que la vérité doit être vécue. »

À titre d’exemple, M. Cuddeback mentionne la pensée d’Aristote au sujet des degrés de l’amitié. « C’est toujours très intéressant pour les étudiants de se demander quel genre d’amitiés ils entretiennent et ce qu’ils devraient rechercher chez leurs amis. Donc, lorsqu’ils viennent au bureau, nous passons beaucoup de temps à parler des relations. »

La musique, la culture, la prévalence de la technologie dans leur vie : ce ne sont là que quelques-uns des sujets que les étudiants ramènent de la classe et de leurs lectures à leur professeur.

« J’essaie de faire très attention à ne pas avoir toutes les réponses », dit M. Cuddeback. « Très souvent, je leur prête une oreille attentive et leur assure qu’ils ne sont pas les premiers à avoir ce problème. ‘Vous posez une excellente question’, leur dis-je. ‘Le fait que vous posiez cette question signifie que vous êtes sur la bonne voie pour y répondre’. Je leur dis que nous sommes dans le même bateau. Le thème ‘Vous n’êtes pas seul’ revient souvent. »

Pour continuer à guider les étudiants une fois qu’ils ont obtenu leur diplôme, M. Cuddeback a créé Life-Craft.org. Par le biais d’articles et de vidéos, il offre des conseils pratiques sur la façon de mener une bonne vie en s’inspirant des philosophes qu’il apprécie.

Prêter main-forte

« Si j’ai pu voir plus loin », a déclaré un jour Isaac Newton, « c’est que je me tenais sur les épaules de géants ».

Comme Newton, nous nous tenons nous aussi sur les épaules de guides. Beaucoup d’entre eux ne se considèrent peut-être pas comme tel. Mon professeur de collège et plus tard bon ami, Edward Burrows du Guilford College, ne se considérait probablement pas comme mon mentor. Je ne le considérais pas non plus comme tel, mais, avec le recul, je constate qu’il m’a souvent donné d’excellents conseils et m’a toujours encouragé à donner le meilleur de moi-même.

Et même si nous ne le reconnaissons pas, nous pouvons servir de guide aux autres par nos paroles et nos actes. Par notre comportement et les conseils que nous leur donnons, nous pouvons inciter les autres à poursuivre leur rêve ou à devenir une meilleure personne. Nous n’avons peut-être pas toujours les réponses, mais à travers les conversations, les questions que nous leur posons et notre écoute attentive, nous pouvons les aider à trouver leur chemin.

Le « phénomène Peterson »

Parfois, nos mentors sont des personnes que nous n’avons jamais rencontrées. Jordan Peterson, auteur de « 12 Rules for Life » (12 règles de vie) et de « Beyond Order » (Au-delà des ordres), est devenu un mentor grâce à ses livres, ses vidéos et ses conférences auprès de centaines de milliers de jeunes, surtout des hommes. Il leur a parlé de choses dont ils n’avaient jamais entendues parler auparavant :

« Se tenir droit, les épaules en arrière, c’est accepter la terrible responsabilité de la vie, les yeux grands ouverts. »

« Vous allez payer un prix pour chaque chose sanglante que vous faites et pour tout ce que vous ne faites pas. Vous ne pouvez pas choisir de ne pas payer le prix. Vous devez choisir quel poison vous allez prendre. C’est tout. »

« Comparez-vous à ce que vous étiez hier, et non à ce qu’une autre personne est aujourd’hui. »

Des mots durs, oui, mais le fait qu’ils aient résonné dans le cœur de tant de personnes révèle un besoin criant de trouver mentors dans notre culture.

Un grand cadeau

Plus que jamais, nos jeunes ont besoin de mentors, de personnes qui puissent les aider à devenir le meilleur d’eux-mêmes. Ils ont besoin et veulent des conseils et des orientations. S’ils ne les trouvent pas auprès des personnes qui les entourent, ils puiseront leurs leçons de vie dans leur téléphone portable et les médias sociaux.

Nous n’avons pas besoin de nous qualifier de mentors. En fait, il s’agirait là d’une ambition ridicule et autodestructrice. Ce que nous pouvons faire, si l’occasion se présente, c’est écouter ceux qui ont besoin de notre aide, prendre du temps pour eux et, si possible, leur faire prendre conscience, comme le fait John Cuddeback, que nous sommes dans le même bateau.

« On gagne sa vie avec ce que l’on reçoit », a déclaré Winston Churchill, « mais on la bâtit avec ce que l’on donne ».

Donner de nous-mêmes est la définition même du mentorat.


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t.me/Epochtimesfrance

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