Comment l’Occident a soutenu la censure par Pékin de la théorie de la fuite de laboratoire

Par Eva Fu
24 mars 2023 15:27 Mis à jour: 24 mars 2023 15:27

« Débouté ». « Dangereux ». « Inutile ».

Voilà, il y a peu, comment était qualifiée la théorie selon laquelle le Covid-19 viendrait d’un laboratoire chinois, par accident ou non. Suggérer que le virus est lié à un laboratoire chinois vous valait rapidement l’étiquette de « complotiste ».

Tel a été le cas au moins pendant les 18 premiers mois de la pandémie en Chine, où le régime communiste n’a cessé de contrecarrer les efforts des citoyens-journalistes et la communauté internationale visant à élucider l’origine du virus. Le PCC, lui, dissimulait le nombre réel de décès.

Trois ans plus tard, nous sommes toujours tenus dans l’ignorance. Toutefois, la théorie de la fuite de laboratoire a connu un revirement de situation dans le débat public. Cette hypothèse, autrefois condamnée, a gagné beaucoup de terrain, à tel point que le ministère de l’Énergie des États-Unis s’est récemment rangé du côté du FBI, déclarant que le Covid-19 provient « probablement » d’une fuite de laboratoire.

Or, pour de nombreuses personnes qui tirent depuis longtemps la sonnette d’alarme au sujet du laboratoire de Wuhan, le gouvernement américain entre en jeu trop tard.

« Ma première pensée est : ‘Où sont-ils depuis deux ans et demi ?' », déclare à NTD, le média soeur d’Epoch Times, le représentant Ronny Jackson (Parti républicain-Texas), qui siège à la sous-commission de la Chambre des représentants sur la pandémie de coronavirus. « Le monde entier aurait dû se lever et rendre la Chine financièrement responsable de ce qui s’était passé. »

Censure

Dès le début de la pandémie, le laboratoire de Wuhan a suscité l’inquiétude.

À l’époque où Pékin pointait en direction du marché des fruits de mer de Huanan, à Wuhan, dans le centre de la Chine, l’accusant d’être à l’origine du virus, Epoch Times a produit un documentaire intitulé « Tracking Down the Origin of Wuhan Coronavirus » (Enquêter l’origine du coronavirus de Wuhan). Ce dernier pointait plutôt en direction de l’Institut de virologie de Wuhan (IVW), qui abrite un laboratoire de niveau de sécurité 4, qui mène des recherches sur les coronavirus, dont – tel que révélé par la suite – des expériences à haut risque susceptibles de rendre les virus plus mortels.

Peu de temps après avoir été lancé, le documentaire été récolté des dizaines de millions de vus sur diverses plateformes médiatiques.

Toutefois, plutôt que d’enquêter plus sérieusement l’objet de ces préoccupations, les États-Unis ont été la proie d’une censure tout azimut et ont tu toute discussion sur le possible rôle qu’aurait joué le laboratoire de Wuhan dans la pandémie.

Facebook a qualifié le documentaire d’Epoch Times de « faux », et ce, bien qu’un membre clé de l’équipe de « fact-checkers » n’était pas indépendant : un scientifique basé à Singapour, ayant travaillé avec l’Institut de virologie de Wuhan, et qui a fait l’éloge de ses chercheurs, comme étant « incroyablement compétents, travailleurs, et d’excellents scientifiques avec de superbes réalisations ».

Les déclarations [de Facebook] ont par la suite été remises en question, à mesure que les preuves d’expériences à haut risque et du laxisme des normes de biosécurité du laboratoire émergeaient. Mais en 2020, elles ont toutefois réussi à plonger les médias dans le mutisme. La représentante de l’État de l’Idaho, Heather Scott, républicaine et biologiste, a été ridiculisée par les médias locaux pour avoir partagé la vidéo d’Epoch Times, son post étant labellisé des « fausse information » par les « fact-checkers ».

Pour avoir demandé que des questions soient posées sur le laboratoire de Wuhan, le Washington Post, dans un article largement cité, a accusé le sénateur américain Tom Cotton (Parti républicain-Arkansas) de « répéter une théorie du complot sur le coronavirus qui a déjà été démentie ». En 2021, le journal a par la suite publié une correction de son article, supprimant le mot « théorie de la conspiration », qu’il reconnaissait alors comme inexact, puisqu’il n’y avait pas de consensus sur l’origine du Covid-19.

« Anguille sous roche »

Tandis que l’Occident muselait le débat sur les origines du Covid, le parti communiste chinois menait une véritable campagne visant à taire toute critique sur sa gestion de la pandémie.

Les médecins qui avaient tiré la sonnette d’alarme sur le virus ont été ramenés à l’ordre par les forces de l’ordre, les avertissant de ne pas « semer la peur ». Des citoyens-journalistes ont été emprisonnés. Tout en faisant l’éloge de la gestion de la pandémie par les dirigeants communistes, les responsables de la santé chinois et les médias d’État, ont utilisé à leur avantage la montée des attaques anti-asiatiques aux États-Unis, qualifiant toute critique occidentale de la gestion de l’épidémie par le régime communiste, de raciste.

Résultat : le monde entier s’est fait l’écho du narratif de la Chine sans trop se poser de questions.

Hans Mahncke documente depuis deux ans pour Epoch Times le fait que les États-Unis étouffe toute information sur la théorie du laboratoire. Il a eu la puce à l’oreille lorsque les autorités chinoises ont pris la décision sans précédent, le 23 janvier 2020, de confiner le point zéro de l’épidémie : la ville de Wuhan, de plus de 11 millions d’habitants.

« Je savais qu’il y avait anguille sous roche », déclare-t-il lors d’une interview. Il rappelle que Pékin n’avait pas agi de la sorte lorsque le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) est apparu en Chine en 2002 et a infecté des milliers de personnes dans le monde entier, selon les informations officielles.

« Si la ville devait être confinée, ce ne serait pas pour le virus du SRAS », a déclaré M. Mahncke, soulignant que le SRAS était relativement peu transmissible. Cela l’a convaincu que le dirigeant chinois Xi Jinping « devait avoir des informations supplémentaires, des données qui l’ont poussé à faire quelque chose de très inhabituel ».

D’autres indices sont rapidement apparus laissant présager que quelque chose n’allait pas : la proximité d’un laboratoire effectuant des recherches sur les coronavirus, situé précisément dans la ville où le Covid-19 est apparu ; un court article daté du 6 février 2020, rédigé par deux chercheurs de l’université de Wuhan – et mis hors ligne peu après – suggérant que le « coronavirus meurtrier » puisse provenir de l’IVW ; et les recherches menées depuis des années par la virologue principale de l’Institut de Wuhan, Shi Zhengli, sur les coronavirus similaires au SRAS, et au sujet desquels elle a publié des articles dès 2015.

La virologue chinoise Shi Zhengli est vue à l’intérieur du laboratoire P4 à Wuhan, en Chine, le 23 février 2017. (Johannes Eisele/AFP via Getty Images)

« J’ai dû me mordre la langue parce que je savais que si j’en parlais publiquement, ou si je le disais de manière trop tranchée, je serais évincé des médias sociaux », a-t-il déclaré, notant qu’il avait vu des amis être censurés par Twitter pour des commentaires postés au sujet d’une possible fuite de laboratoire.

« Il n’était pas possible de simplement aller sur la place publique et parler de ces choses, parce qu’immédiatement, ces personnes auraient vu leur compte Twitter être suspendu, elles auraient été mises à l’écart, elles auraient eu des problèmes au travail. Elles seraient étiquetées de « complotiste », elles seraient harcelées par des trolls et d’autres personnes ».

Un déclic s’est produit chez M. Mahncke lorsqu’il a suivi l’enquête menée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Wuhan au début de l’année 2021. L’équipe de chercheurs de l’OMS, dont la mission a été menée avec une forte implication de la partie chinoise, a rejeté l’hypothèse de l’incident de laboratoire, la qualifiant d' »extrêmement improbable ».

Toutefois, après avoir documenté les antécédents des enquêteurs, M. Mahncke a découvert que Peter Daszak, le spécialiste américain du groupe de travail de l’OMS, avait non seulement travaillé en étroite collaboration avec les chercheurs du laboratoire de Wuhan, mais qu’il avait également contribué, dès le début de la pandémie, à taire les discussions sur la théorie d’une fuite de laboratoire.

Au cours des mois suivants, des documents internes publiés en vertu de la loi sur l’accès à l’information montraient que M. Daszak entretenait une amitié plus que passagère avec les chercheurs de l’IVW. L’organisation à but non lucratif EcoHealth Alliance, dont le siège est à New York, a transféré des centaines de milliers de dollars des contribuables américains au laboratoire de Wuhan pour soutenir la recherche sur les virus, y compris des études à « gain de fonction », pouvant renforcer la virulence d’agents pathogènes.

Au début de février 2020, le Dr Anthony Fauci, qui a récemment quitté ses fonctions à la tête de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (qui a financé les projets d’EcoHealth Alliance) a organisé une téléconférence, après qu’une équipe de scientifiques a fait part d’inquiétudes quant à la possibilité que le virus à l’origine du Covid soit le produit d’une manipulation génétique. Quatre participants à la téléconférence, dont M. Daszak, ont ensuite rédigé « The Proximal Origin of SARS-CoV-2 », un article largement médiatisé et utilisé par nombre de personnes pour faire prévaloir la théorie de l’origine naturelle.

Se heurter à un mur de briques

Lorsque les premières informations sur l’apparition d’un virus en Chine ont fait surface au début du mois de janvier 2020, l’immunologiste Nikolai Petrovsky était en vacances dans le Colorado, échappant à la chaleur torride de l’Australie.

Environ une semaine avant que la ville de Wuhan ne soit totalement confinée, l’OMS se faisait encore l’écho de la Chine, répétant qu’il était peu probable que le virus soit transmissible entre humains. Cependant, M. Petrovsky voyait circuler sur ses comptes de médias sociaux des photos de cadavres sur des civières et de portes d’appartements soudées par la police chinoise.

Les déclarations officielles de la Chine et l’écho qu’en on fait l’OMS étaient « scandaleux », a déclaré à Epoch Times M. Petrovsky, professeur à l’université Flinders et spécialiste du développement des vaccins.

« J’ai immédiatement compris qu’il s’agissait d’un virus dangereux qui n’était pas géré sérieusement. Et lorsqu’on ne gère pas sérieusement un virus dangereux, on aboutit à un désastre. »

Abandonnant ses projets de vacances, M. Petrovsky a débuté des études de modélisation par superordinateur de la séquence virale du Covid, dans l’espoir de découvrir de quel animal le virus provenait. En mars, l’analyse a donné des résultats auxquels aucun membre de son équipe ne s’attendait. Le virus semblait mieux adapté aux cellules humaines qu’à n’importe lequel des animaux potentiellement hôtes étudiés.

« Nous nous sommes alors demandé comment cela pouvait-il se produire. Soit le virus se propageait incognito chez l’homme depuis des années, ce qui semble hautement improbable », a-t-il déclaré. « Soit le SARS-CoV-2 a pu être mis en contact avec une cellule humaine dans un récipient de laboratoire.

« C’était comme une révélation », a déclaré M. Petrovsky. « Pour nous, il s’agissait simplement de l’explication évidente d’une découverte que nous avions confirmée. »

Au moment où M. Petrovsky réfléchissait à la théorie de l’origine du laboratoire, Peter Daszak organisait un groupe d’experts de la santé pour contrecarrer les soupçons sur l’origine non-naturelle du virus. M. Daszak est derrière une déclaration cosignée par plus de deux douzaines de scientifiques, dont quatre associés d’EcoHealth, publiée dans la revue médicale The Lancet en février 2020. Ces derniers félicitent leurs homologues chinois pour leurs efforts « remarquables » dans la gestion de l’épidémie et le partage « transparent » d’information avec la communauté médicale internationale, et qualifient de « rumeurs » et de « conspiration » les théories alternatives sur l’origine du virus.

Peter Daszak, membre de l’équipe de l’Organisation mondiale de la santé chargée d’étudier les origines du Covid-19, s’adresse aux médias à son arrivée à l’Institut de virologie de Wuhan, dans la province chinoise du Hubei, le 3 février 2021. (Hector Retamal/AFP via Getty Images)

M. Petrovsky a été choqué.

« La politique ne devrait pas jouer de rôle dans les recherches scientifiques et, d’après ce que j’ai pu voir, cet article était purement politique. Il ne contenait aucune donnée factuelle », a-t-il déclaré. « La science devrait être neutre et se contenter de trouver la vérité. Il ne s’agit pas de savoir si cette vérité est politiquement commode ou non. »

Or, ce stratagème politique a eu des effets bien réels sur la suite des travaux scientifiques de M. Petrovsky : il était devenu pratiquement impossible de publier les recherches de son équipe dans des revues scientifiques.

« Nous nous sommes heurtés à des murs de briques », déclare-t-il. « Plusieurs grands éditeurs nous ont retourné nos articles en 48 heures sans même les avoir examinés. »

Il a fallu environ un an de démarches et de négociations avec des « réviseurs très antagonistes » avant que la célèbre revue scientifique Nature n’accepte de publier leur article. Entre-temps, le trame de fond avait changée : le président Joe Biden, reconnaissant que le scénario était plausible, a ordonné à ses agences du renseignement de produire un rapport sur les origines du virus dans les 90 jours.

Or, les dommages causés par ce long délais sont difficiles à réparer.

« À ce moment-là, l’article a eu beaucoup moins d’impact », explique M. Petrovsky, car tout le monde avait été convaincu par l’éditorial très médiatisé de Nature Medicine que le virus devait avoir une origine animale « et que toute personne suggérant le contraire était un complotiste ».

« Il semble qu’à ce moment-là, ils étaient si convaincus de la réussite de leur campagne mondiale de désinformation pour créer un écran de fumée qu’ils pouvaient désormais se permettre de publier d’autres données, pensant qu’elles seraient simplement ignorées ou attribuée à une théorie du complot », ajoute-t-il.

« Et c’est exactement ce qui s’est passé. »

Des travailleurs sont vus à côté d’une cage avec des souris (D) à l’intérieur du laboratoire P4 à Wuhan, capitale de la province chinoise du Hubei, le 23 février 2017. (Johannes Eisele/AFP via Getty Images)

« Antithèse avec la science »

Au sein du gouvernement américain, l’atmosphère n’était pas moins tendue. David Asher, qui a dirigé un groupe de travail du département d’État chargé d’enquêter sur les origines du Covid en 2020, se souvient avoir été troublé lorsque l’armée a pris le contrôle de l’IVW quelques jours après que la ville de Wuhan ait été confinée. Il a donc demandé l’avis d’un expert aux Instituts nationaux de la santé (NIH) dès la fin du printemps de cette année-là.

Les liens entre les NIH et le laboratoire de Wuhan n’étaient pas connus à l’époque. À la surprise de M. Asher, les NIH n’ont fourni « aucun dossier d’enquête », et l’ont plutôt référé à l’article « Proximal Origin ».

Le directeur des NIH de l’époque, le Dr Francis Collins, « nous a dit par l’intermédiaire de son personnel, mais pas directement, que nous devions faire confiance aux Chinois », a déclaré M. Asher, aujourd’hui chercheur principal au Hudson Institute, à Epoch Times.

Ma réponse a été la suivante : « Si telle est la base de votre analyse, alors votre analyse est sans fondement. »

« Ils opéraient donc d’une manière allant totalement à l’encontre de la transparence, de la vérité et de toute forme de responsabilité. »

Le Bureau du contrôle des armes, de la vérification et de la conformité du département d’État ainsi que le sous-secrétaire au contrôle des armes et à la sécurité internationale ont également exprimé des inquiétudes, craignant que l’enquête sur la théorie de l’origine du laboratoires n’ouvre une « boîte de Pandore » (pdf).

« Nous n’avons jamais compris de quoi ils étaient inquiets exactement », a déclaré M. Asher.

Fin janvier 2020, le Dr Robert Redfield, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies sous l’administration Trump, avait tenté à plusieurs reprises et en vain de nouer le dialogue avec la Chine et de proposer son aide au cours des premières semaines de la pandémie.

Le Dr Redfield avait clairement indiqué au Dr Fauci et à d’autres responsables de la santé que la théorie de l’origine du laboratoire méritait d’être examinée sérieusement. Or, ce dernier a été exclu des discussions qui ont précédé l’article « Proximal Origin », ce que le Dr Redfield n’a découvert que rétroactivement à la suite de publication de documents dans le cadre de la loi sur l’accès à l’information.

Le Dr Robert Redfield, ancien directeur des Centers for Disease Control and Prevention, témoigne devant le Congrès à Washington le 8 mars 2023. (Chip Somodevilla/Getty Images)

« J’avais un point de vue différent et on m’a dit qu’ils avaient décidé de garder cela confidentiel jusqu’à ce qu’ils arrivent à un narratif unique », a déclaré le Dr Redfield à la sous-commission de la Chambre des représentants sur la pandémie de coronavirus au début du mois de mars.

« Lorsque vous avez un groupe de personnes qui décide qu’il ne peut y avoir qu’un seul point de vue, c’est problématique », ajoute-t-il.

« C’est contraire à la science et, malheureusement, c’est ce qu’ils ont fait. »

Des « amis » en Chine

À ce jour, la Chine s’est opposée à une enquête indépendante approfondie sur les débuts de la pandémie et a toujours cherché à rejeter la faute sur d’autres pays.

Si le régime chinois est entièrement responsable d’avoir dissimulé les origines du virus , la communauté scientifique occidentale a contribué à cette dissimulation.

D’éminents chercheurs du principal laboratoire américain de niveau de biosécurité 4 (P4), le Galveston National Laboratory de l’University of Texas Medical Branch, qui ont collaboré pendant des années avec le laboratoire de Wuhan, ont activement aidé leurs collègues chinois à contrer les inquiétudes que le virus provienne de l’IVW. Une chaîne de courriels internes montre que des chercheurs du Galveston ont discuté du documentaire d’Epoch Times, le qualifiant de « déconcertant », et notent que le film contient « une section sur nos deux amis » de l’IVW, Shi et Yuan Zhiming, à la tête du laboratoire P4 à l’institut.

Or, selon Jamie Metzl, chercheur principal à l’Atlantic Council, et qui réclame depuis longtemps une enquête poussée sur les origines du Covid, ces scientifiques occidentaux ayant des « amis » en Chine négligent un facteur clé.

« Un scientifique en Chine est très différent d’un scientifique aux États-Unis », a-t-il déclaré début mars à NTD, le média partenaire d’Epoch Times.

Jamie Metzl, Senior Fellow du Conseil atlantique, témoigne devant la sous-commission de la Chambre des représentants sur la pandémie de coronavirus, dans le Rayburn House Office Building, au Capitole à Washington, le 08 mars 2023. (Chip Somodevilla/Getty Images)

« Il peut s’agir d’une personne formidable, d’une personne tout à fait éthique. Mais un scientifique en Chine, lorsqu’une question d’une importance cruciale est en jeu, ne peut pas parler ouvertement ou honnêtement. Et c’est une très grande différence ».

Néanmoins, les efforts déployés par les scientifiques, les fonctionnaires et les médias occidentaux visant à discréditer la théorie de la fuite du laboratoire laissent leur empreinte.

« Un faux consensus a été essentiellement imposé au grand public dès les premiers jours, et cela a perduré », a déclaré M. Metzl.

« Il a fallu le travail acharnée d’une petite poignée de personnes, au cours de la première année certainement, mais aussi au cours des trois dernières années, pour que les perceptions commencent à changer. »

Le tournant

En effet, les perceptions ont changé, jusqu’aux plus hauts ordres du gouvernement.

Fin février, le directeur du FBI, Christopher Wray, a confirmé à la télévision que son agence pensait « depuis un certain temps » que la pandémie tirait « très probablement [son origine] d’un incident potentiellement survenu dans un laboratoire ». Selon un récent sondage, deux tiers des Américains pensent désormais qu’une fuite d’un laboratoire aurait eu lieu. Le 20 mars, le président Biden a promulgué une loi approuvée à l’unanimité par le Congrès au début du mois, commandant la déclassification des renseignements sur l’origine du Covid.

M. Petrovsky estime que les remarques de M. Wray sont un point d’inflexion.

Tous ceux qui ont soutenu la théorie de l’origine du laboratoire, quelle que soit la qualité de leurs données, étaient « mis à l’écart du courant scientifique dominant et traités comme des complotistes et non comme des scientifiques sérieux », déclare-t-il.

« Aujourd’hui, le débat est ouvert. Il est temps de faire revenir de la galère les nombreux scientifiques dissidents », a-t-il ajouté. « Tous les points de vue devraient être les bienvenus, puisque l’on ne sait toujours pas comment et où cette pandémie a commencé. »

« Nous avons également besoin d’explications pour comprendre comment un petit groupe de scientifiques ayant d’importants conflits d’intérêts a pu créer avec tant de succès le narratif unique selon lequel seule l’origine naturelle animale du virus était possible, et diaboliser tout scientifique ayant un point de vue contraire. »

Les membres de la sous-commission de la Chambre des représentants sur la pandémie de coronavirus, (de gauche à droite) la représentante Marjorie Taylor Greene (Parti républicain-Géorgie), le représentant Ronny Jackson (Parti républicain-Texas) et le représentant Richard McCormick (Parti républicain-Géorgie) assistent à la première audience publique de la sous-commission à Washington, le 8 mars 2023. (Chip Somodevilla/Getty Images)

Pour le représentant Ronny Jackson, le républicain du Texas, le changement est déjà en cours.

« Je pense que les gens voient la situation telle qu’elle est actuellement. Ils se rendent compte que les dénonciateurs se font plus nombreux et que la vérité sort au grand jour. Les gens s’activent pour s’assurer être du bon côté de cette question avant de se laisser entraîner », a-t-il déclaré.

En janvier et février, M. Jackson a coparrainé deux mesures visant à suspendre les fonds soutenant l’IVW et obliger Pékin à dédommager les pertes causées par la pandémie. Il y a « beaucoup de travail à faire », déclare-t-il, ajoutant être « impatient d’aller au fond des choses une fois pour toutes ».

« C’est important, parce que nous ne pouvons pas laisser une telle chose se reproduire. »

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