«L’Occident est en train de s’effondrer sur lui-même» et «la guerre civile nous pend au nez», selon le dessinateur Enki Bilal

Le dessinateur Enki Bilal, à Paris, le 9 novembre 2019.
Photo: LUCAS BARIOULET/AFP via Getty Images
Lors d’une interview accordée à La Tribune, à l’occasion de la sortie de son livre d’art Shakespeare-Bilal : une rencontre, le célèbre auteur de bande dessinée et réalisateur français Enki Bilal a livré ses inquiétudes sur le monde en pointant notamment la montée de l’islamisme. Sur BFMTV, il a même déclaré qu’une guerre civile nous pendait au nez.
« Je pense que l’Occident est en train de s’effondrer sur lui-même », a déclaré Enki Bilal dans un article paru le 19 novembre dernier dans La Tribune. Faisant part de « l’islamisation du monde », il a renchéri : « Cela fait trente ans que j’annonce à mes copains qu’avec l’islamisme on est foutus. »
« C’est les communautaristes eux-mêmes qui ne veulent plus de métissage »
Selon lui, « on a laissé le cheval de Troie entrer ». « Il faut un incroyable aveuglement, et même une forme d’hémiplégie intellectuelle, pour ne pas voir ce qu’est l’islamisation du monde », a-t-il martelé. Il a révélé qu’au moment où il a réalisé Le Sommeil du monstre, « un livre très dur sorti en 1998 et vendu à 300.000 exemplaires », les Frères musulmans sont apparus en Afghanistan et il s’était alors directement inspiré de ces derniers. « Mais à l’époque, je ne voulais pas nommer, et donc cibler, une seule religion. Aussi ai-je choisi de parler des trois monothéismes », a-t-il stipulé.
Ce lundi 20 novembre, sur le plateau de BFMTV, Enki Bilal a également été invité à s’exprimer sur cette question de l’islamisation. « Si on suit l’évolution, l’immigration va s’accentuer forcément », a-t-il d’abord lancé, avant de poursuivre en prônant que le métissage – notamment « culturel, intellectuel, traditionnel » – est une « idée magnifique ». Mais il a souligné qu’aujourd’hui, « ce métissage est rendu impossible par la communautarisation de la société. C’est-à-dire que ce sont les communautaristes eux-mêmes qui ne veulent plus de métissage. »
Quant à savoir ce que cette situation va donner, pour le dessinateur, la réponse est simple et limpide : « Ça donne le chaos, ça donne la guerre civile. » « Évidemment, c’est quelque chose qui nous pend au nez, largement », a-t-il renchéri, précisant au passage qu’il n’est pas le seul à le dire. « Parlons-nous, échangeons », sont les seuls antidotes à cet état du monde, selon Enki Bilal.
« Comment peut-on être wokiste – c’est-à-dire intégrer le néo-féminisme – et islamo-gauchiste ? »
« Dans vingt ans, et probablement moins, peut-être seulement dix, on ne reconnaîtra plus l’Europe. On assiste à la fin d’un monde, d’un grand monde, notre Occident », a-t-il encore martelé auprès de La Tribune, avant de pointer du doigt le « wokisme » qui « produit de la haine d’Israël, du capitalisme, de l’homme blanc ».
« Comment peut-on être wokiste – c’est-à-dire intégrer le néo-féminisme – et islamo-gauchiste ? Je ne comprends pas ! Est-ce qu’on a entendu les néo-féministes sur les femmes iraniennes ? Les associations LGBT qui manifestent pour les Palestiniens savent-elles comment les homosexuels sont traités à Gaza ? » a-t-il questionné avant de lâcher : « L’inculture est en train de gagner. Et le politique de s’autoanéantir. »
Il espère que « parmi les jeunes qui s’enflamment pour l’avenir de la planète, il y en a qui sont également intéressés par l’humanisme », car pour sauver cette planète, « de nouvelles idées doivent naître » et « cela ne peut pas venir des politiques d’aujourd’hui », estime-t-il.
« Jamais de droite » mais « affligé par ce que la gauche est devenue »
Se sentant « profondément écœuré par la situation et le comportement de la majorité des politiques », il a affirmé qu’il ne serait « jamais de droite », mais a poursuivi en se disant « affligé par ce que la gauche est devenue ». « C’est d’une tristesse… Il n’y a personne à gauche pour dire le réel. Je ne peux plus être de gauche, enfin, de cette gauche-là, je ne peux pas. Il faut lutter contre le fascisme d’un David Guiraud », a-t-il signifié, faisant référence à la vidéo du député LFI. Évoquant les massacres perpétrés par le Hamas contre Israël le 7 octobre dernier, ce dernier avait tenu des propos polémiques lors d’une conférence en Tunisie, déclarant que « le bébé dans le four, c’est l’œuvre d’Israël, la maman éventrée, c’est l’œuvre d’Israël ! »
« C’est d’une telle perversité ! Ce type mérite la prison immédiatement. Il fait peur. Cela me fait penser à un de mes romans préférés, L’Échiquier du mal, de Dan Simmons. Ces gens qui sont manipulés mentalement, c’est sidérant », a mentionné le dessinateur auprès de nos confrères ce 19 novembre.
« On est mal barré, mais on va y arriver quand même… Le problème, c’est que je ne sais pas où… La situation est consternante », a-t-il enfin lâché dans les colonnes de La Tribune.

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