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Avoirs russes pour l'Ukraine

L’UE étudie un prêt de 140 milliards d’euros à l’Ukraine à partir des avoirs russes gelés

La cheffe de la politique étrangère européenne, Kaja Kallas, a affirmé lundi qu’un « large soutien » existait au sein de l’Union européenne pour mobiliser les avoirs russes gelés, en vue d’accorder à l’Ukraine un prêt colossal de 140 milliards d’euros.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas lors d’une conférence de presse à Kyiv, le 13 octobre 2025.

Photo: : SERGEI SUPINSKY/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 2 Min.

La proposition de la Commission européenne prévoit un montage financier inédit, permettant de financer Kiev à partir des fonds de la Banque centrale de Russie, bloqués depuis le déclenchement de l’invasion.

« Il y avait un large soutien aujourd’hui pour qu’on y parvienne, et il est crucial que nous progressions sur les modalités juridiques et budgétaires », a déclaré Mme Kallas à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, où cette question a occupé une place centrale. Les dirigeants européens doivent débattre de ce « prêt de réparation » lors du sommet de jeudi à Bruxelles. La Commission espère obtenir un feu vert politique pour l’élaboration d’un dispositif juridique plus détaillé.

Pour Kaja Kallas, « le prêt de réparation peut envoyer un message très puissant à Moscou », en démontrant que la Russie ne parviendra pas à affaiblir financièrement l’Europe. Cette initiative, portée par plusieurs États membres, vise à ancrer le soutien économique à Kiev dans la durée, tout en exploitant les ressources immobilisées de Moscou.

Une Belgique prudente face aux risques financiers

Reste à lever les réticences de la Belgique, où sont conservés la plupart de ces avoirs, au sein de la chambre de compensation Euroclear. Bruxelles redoute de devoir assumer seule les conséquences juridiques ou financières d’un éventuel défaut et exige l’instauration d’un mécanisme de solidarité crédible. La Belgique souhaite obtenir la garantie que les autres États membres – ou le budget de l’Union – se porteront coauteurs d’un éventuel remboursement, si le projet venait à rencontrer des difficultés.

Paris milite pour un usage stratégique du prêt

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a pour sa part déclaré que ce prêt permettrait de maintenir l’Ukraine à flot et de financer son effort de guerre contre Moscou pour les trois prochaines années. À la faveur d’un intense lobbying mené par Paris, la Commission a proposé que la majeure partie de ces fonds serve à l’acquisition d’armes européennes, renforçant ainsi l’industrie de défense du continent tout en consolidant l’aide à Kiev.