Marseille : six mois de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité requis contre l’ex-député socialiste Henri Jibrayel

Par Epoch Times avec AFP
1 septembre 2020 17:00 Mis à jour: 2 septembre 2020 12:54

Henri Jibrayel a convenu de « maladresses », voire d’erreurs, mais a contesté être l’organisateur des mini-croisières et le gestionnaire de fait des associations de quartier qui ont réglé les factures.

Une peine de deux ans de prison dont six mois ferme a été requise mardi contre Henri Jibrayel, 68 ans, ancien député (PS) de Marseille, jugé pour abus de confiance et prise illégale d’intérêt.

Toujours conseiller départemental, l’élu se voit reprocher d’avoir fait financer, en 2011 et 2012, des sorties en mer pour les personnes âgées de sa circonscription par des associations sur lesquelles il avait la mainmise et qui étaient subventionnées par le conseil général des Bouches-du-Rhône, dont la majorité était alors socialiste.

Un « système archaïque et féodal »

Le procureur Étienne Perrin a également réclamé devant le tribunal correctionnel de Marseille une amende de 30 000 euros et une privation des droits civils et civiques, soit une inéligibilité, pendant cinq ans, fustigeant « un système archaïque et féodal ».

Pour justifier ses réquisitions de six mois de prison ferme à purger sous le régime du bracelet électronique, le procureur a souligné que « les faits s’inscrivent dans le temps, sont dissimulés et portent atteinte aux finances publiques et à la confiance dans la vie politique ».

Le magistrat a dénoncé des pratiques « plus dignes des voyous que d’un élu local », en référence à une visite de l’ex-député à la fonctionnaire du conseil général en charge de l’instruction des dossiers de subventions aux associations. « Je te remercie de m’avoir chargé devant les policiers », avait-il lancé à celle-ci en fermant la porte de son bureau. À l’audience, Henri Jibrayel a assuré qu’il ne lui avait jamais demandé de revenir sur ses déclarations le mettant en cause.

Reprenant des expressions de M. Jibrayel  à l’audience – « C’est chez moi », « C’est mon territoire » -, le procureur a estimé que l’élu avait mis en place un « système archaïque qui justifie une mainmise sur les associations qui doivent vous rendre une popularité, une aura« .

« Vous vous partagez circonscriptions et cantons »

Avocat du conseil départemental qui s’est constitué partie civile, Me Gilles Gauer a réclamé  51 500 euros de dommages et intérêts, montant des subventions détournées de leur objet associatif, et 5 000 euros au titre du préjudice moral. L’avocat a lancé à l’élu : « Vous vous partagez circonscriptions et  cantons comme d’autres se partagent la Sicile et les Pouilles ».

À l’audience, Henri Jibrayel a convenu de « maladresses », voire d’erreurs, en invoquant fréquemment la « politique politicienne » mais il a contesté être le l’organisateur des mini-croisières et le gestionnaire de fait des associations de quartier qui ont réglé les factures.

Il concède juste avoir servi de relais entre celles-ci et l’ex-SNCM qui avait embarqué un total de 2 400 personnes âgées lors de quatre sorties en mer.

Me Pierre Ceccaldi, défenseur de l’ex-député, a estimé que « rien ne démontre formellement que ce projet [de sorties en mer] était élaboré, mis en place pour la consécration de M. Jibrayel. Si vous interprétez strictement les textes et la jurisprudence, vous entrerez en voie de relaxe et du même coup vous lui rendrez son honneur ».

Le tribunal rendra son jugement le 14 septembre.

 

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