Militaires de l’opération Sentinelle renversés à Levallois : Hamou Benlatreche condamné à trente ans de réclusion

Par Epoch Times avec AFP
14 décembre 2021 12:56 Mis à jour: 14 décembre 2021 21:15

Le 13 décembre, Hamou Benlatreche a été condamné à Paris à trente ans de réclusion, assortis d’une peine de sûreté de 20 ans, pour « tentative d’assassinats terroriste » de militaires de l’opération Sentinelle en août 2017 à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine, blessant six d’entre eux.

« L’action de percuter les militaires était volontaire et ne pouvait s’expliquer par un malaise fugace », a jugé le président de la cour d’assises spéciale, qui a également prononcé une interdiction définitive du territoire français pour cet Algérien âgé de 41 ans, arrivé en France en 2009.

Hamou Benlatreche n’a pas réagi à l’énoncé du verdict. Jugé depuis une semaine pour « tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste », il encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

Le verdict est identique aux réquisitions de l’avocat général, qui avait estimé que malgré un bilan « moins dramatique » que d’autres attentats, « l’attaque de Levallois présentait tous les marqueurs de l’insertion dans la séquence terroriste des années 2016-2017 », avec un auteur « isolé » prenant pour cibles des militaires au moyen d’une voiture-bélier.

Une attaque préméditée

Le 9 août 2017, au volant de son VTC, il avait fauché des militaires de l’opération Sentinelle qui s’apprêtaient à partir en patrouille, avant de prendre la fuite et d’être interpellé, cinq heures plus tard, sur la commune de Leulinghen-Bernes dans le Pas-de-Calais. Touché à cinq reprises par balles, Hamou Benlatreche a ensuite été évacué vers un hôpital de la région.

Au total, six militaires ont été blessés, dont trois sérieusement, et neuf d’entre eux se sont constitués parties civiles.

L’Algérien, venu en France pour raisons médicales, a toujours affirmé qu’il s’agissait d’un accident. Selon lui, il a perdu le contrôle du véhicule à cause d’un malaise, sa jambe droite restant enfoncée sur l’accélérateur.

La cour a toutefois jugé que « les dépositions des trois militaires qui décrivaient le regard déterminé de l’accusé » avant le choc et « la trajectoire du véhicule » s’avançant lentement avant de bifurquer et d’accélérer brusquement « n’étaient pas compatibles » avec ses explications.

De plus, elle a estimé que ses passages dans cette voie « quasiment jamais empruntée » à au moins deux reprises les jours précédant les faits signaient la préméditation de l’attaque.

Des « affinités avec les mouvements terroristes »

Le parquet de Paris a également retenu la « relation avec une entreprise terroriste » et d’« association de malfaiteurs criminelle »,  évoquant l’intérêt de l’accusé pour les actions du groupe État islamique (EI) et jugeant que son acte traduisait bien une « volonté d’intimidation des autorités et de transmettre la terreur dans la population ».

Le représentant du parquet national antiterroriste (Pnat) a aussi souligné que si l’accusé ne correspondait pas à la « caricature » du jihadiste, « des affinités avec les mouvements terroristes » ne pouvaient pas être écartées.

Selon lui, ses recherches internet sur « la licéité du meurtre dans l’islam », les vidéos dans son téléphone incitant à la haine envers les chrétiens et Israël, ainsi que les témoignages de deux altercations dans la mosquée qu’il fréquentait « montrent une lecture exclusiviste, violente de la religion ».

« Une succession de mensonges »

La thèse du malaise ? « Une défense basée sur des fictions », a-t-il balayé. Les explications de l’accusé ? « Une succession de mensonges et d’approximations », mises à mal par les images de vidéo-surveillance, les témoignages des militaires et de riverains, ainsi que deux expertises médicales.

« On ne peut qu’être en colère (…) contre ses mensonges », avait estimé lors de sa plaidoirie Laurent-Franck Liénard, avocat des neuf militaires, aujourd’hui « broyés », « seuls avec leurs douleurs, seuls avec leurs séquelles ».

L’enquête avait été confiée conjointement à la direction régionale de la police judiciaire, à la direction centrale de la police judiciaire et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

 


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