Nevers : un chien d’assistance judiciaire pour diminuer le stress et libérer la parole des victimes

Par Emmanuelle Bourdy
16 février 2021 08:05 Mis à jour: 16 février 2021 08:05

Ouchi est un golden retriever, mais il n’est pas un chien comme les autres, c’est un chien d’assistance judiciaire. Son rôle est de soutenir les victimes et de faciliter leur parole par sa présence bienveillante, grâce à son intervention pendant toutes les phases d’une procédure judiciaire.

« Il a été formé pour ressentir les émotions des personnes et les soutenir quand elles en ont besoin », explique à France 3 Bourgogne-Franche-Comté, Elodie Delau, de l’association France Victimes 58 – Andavi, dont le chien est désormais un nouveau membre. « Ça permet aux personnes de se détendre, elles le caressent », signifie-t-elle encore.

L’association d’aide aux victimes précise sur son compte Facebook que Ouchi a été formé « par Handi’Chiens et soutenu par Fondation Adrienne-et-Pierre-Sommer ». Ce golden retriever de 2 ans interviendra désormais « au sein même du tribunal judiciaire ». Ouchi est là pour apporter « plus de chaleur et de compréhension inconditionnelle », il interviendra évidemment « en complément de l’accompagnement des professionnels de l’aide aux victimes », précise également l’association.

Le président de l’ANDAVI, Jérôme Moreau, concède aussi que « lorsque le chien est là, le rythme cardiaque des enfants baisse. La mesure du stress baisse. Donc c’est quelque chose qui est vraiment utile ».

La présidente du tribunal judiciaire de Nevers, Agnès Bonnet, attribue à Ouchi, de même que ses pairs, des qualités essentielles face aux victimes. « Il va apaiser les mineurs. Par exemple, lorsqu’ils viennent à leur procès devant le tribunal correctionnel, c’est impressionnant. Le chien peut être un élément de réassurance pour ces mineurs déjà fragilisés », admet-elle.

Mais le rôle de Ouchi ne s’arrête pas là, il sera amené « à intervenir à toutes les phases de la procédure judiciaire. Dès le moment du dépôt de plainte ou de la première audition de la victime dans les services de police ou de gendarmerie, jusqu’au moment du jugement. Voire même pendant la phase d’instruction », détaille Alexa Carpentier, procureur de la République de Nevers à France 3 Bourgogne-Franche-Comté.

Lorsque ce concept, venu tout droit des États-Unis, a été mis en place en France, c’est au tribunal de Cahors (Lot) qu’il a pu être largement apprécié, surtout auprès des jeunes victimes. Au tribunal de Nevers, qui est l’un des trois tribunaux français à expérimenter ce dispositif, Ouchi assistera dans un premier temps les mineurs victimes d’infractions sexuelles et de violences aggravées. Et si les résultats obtenus sont bons, le dispositif pourrait bien s’étendre au cœur d’autres tribunaux. Pour l’heure, à Nevers, ce dispositif sera testé pendant une année.

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