Les nouveaux confinements pourraient conduire l’Europe à la dépression économique

Par Daniel Lacalle
28 septembre 2020 17:16 Mis à jour: 28 septembre 2020 17:16

L’augmentation des cas du Covid-19 dans des pays comme la France et l’Espagne a aggravé le risque de nouveaux confinements.

À l’heure actuelle, les gouvernements devraient comprendre que la fermeture de l’économie est très inefficace et dévastatrice pour l’emploi et la solvabilité des entreprises. Cependant, comme on l’a vu en Espagne, de nombreux gouvernements décident simplement de mettre en place de nouveaux confinements afin de montrer qu’ils prennent des mesures drastiques, même en sachant que ces mesures génèrent davantage d’effets négatifs et n’ont pas d’impact réel sur la préservation de la santé.

Au lieu de regarder les exemples de la Corée du Sud, de Taïwan, de la Suède ou de l’Autriche où des mesures simples mais efficaces ont permis de mieux gérer la crise sanitaire, certains gouvernements européens ignorent le désastre économique et social à long terme créé par la fermeture de l’économie et semblent prêts à répéter les erreurs du passé.

L’erreur d’ignorer l’impact économique du confinement provoque une crise sociale qui peut durer de nombreuses années.

Si l’économie européenne était mal préparée à une série de confinements en février, elle est encore plus faible aujourd’hui. Ce qui a créé une récession d’une ampleur inattendue peut engendrer une dépression qui pourrait durer plusieurs années.

Les économies européennes ne peuvent pas survivre à une nouvelle série de confinements, même si les gouvernements les qualifient de « ciblés ». Pourquoi ?

La solvabilité s’est détériorée. Le système financier verrait les prêts non productifs s’envoler dans une zone économique où la société de notation financière Standard and Poor’s estime déjà que plus de 20 % des entreprises sont en grave difficulté financière ou proches de la faillite. Une nouvelle série de confinements déclencherait probablement une nouvelle crise financière.

Le chômage a été déguisé. Le chômage en Europe semble visuellement faible en raison de la grande proportion de différentes sortes de congés. Le taux de chômage officiel de 7,9 % de la zone euro pourrait doubler lorsque ces congés prendront fin et que les entreprises qui ont préservé de cette façon leurs emplois devront fermer définitivement leurs portes.

La situation financière des gouvernements s’est dégradée à des niveaux extrêmes. Les dépenses déficitaires ont fait grimper la dette publique à de nouveaux sommets. Cette dette pourrait augmenter bien au-delà de 120 % du PIB dans la zone euro si l’économie est à nouveau fermée, même en cas de fermetures dites « ciblées ».

Les investisseurs ont acheté des obligations à haut risque et à des rendements historiquement bas, émises par des gouvernements presque insolvables et d’entreprises très endettées, prenant ainsi un risque important basé sur les attentes d’une reprise rapide de l’économie. Les pertes nominales et réelles des fonds de pension et des plans d’investissement peuvent être massives.

Cette fois, la Banque centrale européenne ne sera pas en mesure de contenir le risque financier. Un assouplissement quantitatif plus important et de nouvelles réductions de taux ne parviendront probablement pas à empêcher les rendements obligataires de s’envoler lorsque les problèmes de solvabilité et de liquidité se heurteront à la réalité d’une frénésie de dépenses insoutenables.

Les acteurs du marché ne considèrent pas le risque d’une nouvelle valeur de l’euro alors que tout le monde peut voir que de nombreux partis populistes ont proposé des mesures à la Commission européenne pour mettre fin à l’euro en 2016. Ces investisseurs considèrent la zone euro comme un refuge par rapport aux risques politiques présumés aux États-Unis sans reconnaître que les risques financiers et politiques en Europe sont importants.

Les nouveaux confinements pourraient être le « cygne noir » que de nombreux acteurs du marché craignent et ignorent comme option inexistante. Les estimations optimistes de la reprise dans la zone euro, de la croissance des bénéfices et de la reprise de la consommation sont toutes basées sur une amélioration des données économiques qui semble presque impossible dans la situation actuelle et encore moins s’il y a de nouveaux confinements.

Le Dr Daniel Lacalle est le principal économiste de la société de gestion d’actifs Tressis et auteur de Freedom or Equality, Escape From the Central Bank Trap et Life in the Financial Markets.

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