Perpétuité requise contre le premier jihadiste français Tyler Vilus pour des crimes commis en Syrie

Par Epoch Times avec AFP
3 juillet 2020 09:28 Mis à jour: 3 juillet 2020 13:38

Le verdict est attendu dans la soirée après les plaidoiries de la défense.

Le « cas exceptionnel » d’un « jihadiste intégral » : l’accusation a requis vendredi 3 juillet la réclusion criminelle à perpétuité contre le jihadiste français Tyler Vilus, alias Abu Hafs, âgé de 30 ans, émir du groupe terroriste État islamique (EI), pour des crimes commis en Syrie de 2013 à 2015. L’avocat général Guillaume Michelin a demandé à la cour d’assises de Paris d’assortir cette peine de la période de sûreté maximale, « qui n’est que de 22 ans, hélas », face à un homme dangereux qui « n’a pas changé d’un iota ».

« Quand on dissipe les rideaux de fumées autour de Tyler Vilus, on ne voit que des cadavres. Il vous revient de mettre un terme définitif à ce carnage », a-t-il lancé à la cour. « Toutes les étapes du parcours de l’accusé sont imbriquées dans celles de la construction du califat », a asséné l’avocat général, décrivant le profil « exceptionnel » d’un homme qui a mis son intelligence au service du terrorisme.

« Un chef de guerre »

Tyler Vilus est l’un des premiers de sa génération à gagner la Syrie, pour un premier séjour dès la fin 2012, et l’un des rares individus encore vivants à en être revenu. Installé dans la région d’Alep (nord-ouest de la Syrie) en mars 2013, il annonce dès l’été sa promotion à sa mère – elle-même condamnée à dix ans de prison pour ses voyages en Syrie auprès de son fils et pour financement du terrorisme : « En plus d’être flic, je suis devenu émir d’un groupe de Français ».

À partir de 2014, il s’établit comme « policier islamique » à Shaddadi, dans l’est. Il apparaît dans une vidéo diffusée en 2015 par le bureau médiatique de l’EI : deux anciens soldats prisonniers sont exécutés d’une balle dans la tête. Visage découvert, équipé d’un talkie-walkie et d’un pistolet automatique, Tyler Vilus se tient debout, sur la même ligne que les bourreaux. L’accusé, qui encourt la prison à vie pour ce crime, a dit être là un peu par hasard, « à la sortie de la mosquée ».

Pour l’avocat général, il est « un chef de guerre » : posté à Hraytan, dans la périphérie d’Alep (ouest), il participe à la tête d’un groupe de combattants francophones à des « opérations de nettoyage », il est « félicité pour son efficacité meurtrière ».

Si aucune preuve n’a permis de le rattacher aux attentats du 13 novembre 2015, il estime qu’il revenait en France pour « frapper », comme il le dit à Abdelhamid Abaaoud, le coordonnateur des attentats parisiens après son arrestation en Turquie le 2 juillet 2015.

Le verdict est attendu dans la soirée après les plaidoiries de la défense.

 

Epoch Times est un média indépendant, différent des autres organisations médiatiques. Nous ne sommes influencés par aucun gouvernement, entreprise ou parti politique. Notre objectif est d’apporter à nos lecteurs des informations factuelles et précises, en étant responsables envers notre lectorat. Nous n’avons d’autre intention que celle d’informer nos lecteurs et de les laisser se faire leur propre opinion, en utilisant comme ligne directrice les principes de vérité et de tradition.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.