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Une petite chinoise est la seule écolière de sa classe

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Peng et son instituteur Liu Chuiming.

Photo: via Xinhua

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Durée de lecture: 4 Min.

Peng, une petite fille de huit ans, vit avec ses grands-parents dans une région rurale éloignée dans le sud de la Chine. Ses parents travaillent dans différentes provinces loin de son domicile.
Il n’y a pas que ses parents qui sont partis. Peng, qui est la seule élève dans sa classe, a vu la plupart des trente enfants qui allaient à l’école, partir avec leurs familles. Aujourd’hui, il ne reste que sept enfants et deux enseignants âgés à l’école élémentaire de Wanjia dans la province du Hunan.
C’est un cas typique en Chine : les villages se vident à mesure que les adultes capables de travailler partent dans les villes. Les travailleurs migrants représentent une grande partie de la population rurale chinoise. Ils quittent leurs villages, situés souvent dans l’arrière-pays, à la recherche de revenus dans les villes relativement plus riches. On compte plus de 200 millions de ces personnes qui, à cause de l’unique et draconien système d’enregistrement de ménages chinois, ne peuvent pas amener leurs enfants avec eux.
Peng et son instituteur Li Chuiming vont dans sa classe, le 27 avril dernier (via Xinhua)


Peng et son instituteur Li Chuiming vont dans sa classe, le 27 avril dernier (via Xinhua)

« J’avais un camarade de classe quand j’étais en première année », a confié Peng, en utilisant un pseudonyme, à l’agence officielle Xinhua. « Maintenant, je suis en deuxième année et c’est assez ennuyant d’être la seule élève dans la classe. »
Peng doit marcher 40 minutes pour se rendre de sa maison à l’école. Parmi les 60 millions d’enfants chinois « laissés derrière », dont les parents passent la plupart de l’année à travailler loin de chez eux pour des emplois peu rémunérés, Peng ne voit sa mère et son père qu’au Nouvel An chinois.
Quand on lui demandait si ses parents lui manquaient, Peng a simplement murmuré : « En fait, j’ai aussi de bons amis, mais il serait mieux d’avoir des camarades de classe. C’est plus amusant d’être en classe avec eux. »
Comme Peng, les sept autres enfants sont des enfants des travailleurs migrants et vivent tous avec leurs grands-parents.
Peng (à droite) traverse la route avec les écoliers en première année. (via Xinhua)

Peng (à droite) traverse la route avec les écoliers en première année. (via Xinhua)

Les internautes chinois ont trouvé que l’histoire de Peng reflétait les importants problèmes sociaux en Chine.
« Je pense souvent qu’une telle vie pourrait être caractéristique de notre peuple. Ce sont les personnes les plus vulnérables qui ont besoin de l’aide la plus importante de l’État. Mais la plupart des gens semblent ne pas vouloir y penser. Par contre, ils sont trompés par l’image de la ‘classe moyenne’ montrée à la télévision et sur Internet », a écrit un internaute.
Les grands-parents de Peng, contrairement à certaines autres familles, ne sont pas capables d’envoyer leur petite-fille dans une meilleure école.
« Je suis vieux », a expliqué son grand-père à Xinhua. « Je ne peux pas l’envoyer dans une école plus éloignée, mais je sais aussi qu’elle se sent très solitaire à rester toute seule dans sa classe. »