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Groupe Brandt

Plan de sauvetage du groupe Brandt : un ultimatum de 48 heures

L'État a annoncé lundi sa volonté d'investir cinq millions d'euros dans un plan de sauvetage du groupe Brandt sous forme de coopérative (Scop). Cette intervention intervient à deux jours d'une audience cruciale au tribunal des activités économiques de Nanterre, mercredi, qui déterminera l'avenir de cette marque emblématique de l'électroménager français, placée en redressement judiciaire depuis début octobre.

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Dans l'usine Brandt de Saint-Jean-de-la-Ruelle, près d'Orléans, dans le centre de la France, le 16 janvier 2025.

Photo: GUILLAUME SOUVANT/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

Le ministre délégué à l’Industrie, Sébastien Martin, a évoqué un choix stratégique difficile : privilégier la survie d’une partie de l’entreprise plutôt que de tout perdre. Environ 300 postes pourraient être préservés sur les quelque 700 emplois que compte actuellement le groupe en France.

La Scop, seule planche de salut ?

Le projet de reprise en coopérative bénéficie du soutien du groupe Revive, connu notamment pour sa marque Happyvore. Cette initiative se distingue des autres propositions déposées : elle est la seule à vouloir maintenir les deux sites de production français, situés près d’Orléans (Loiret) et à Vendôme (Loir-et-Cher).
Les collectivités territoriales affichent leur détermination. François Bonneau, président socialiste de la région Centre-Val de Loire, a insisté sur l’importance de préserver cette industrie française : « C’est une industrie qu’on empêche de partir à l’autre bout du monde. Ça doit être un combat. » La région promet d’engager des moyens financiers aux côtés de l’État et de la métropole d’Orléans.
Cette démarche n’est pas sans rappeler le sauvetage de la verrerie Duralex, reprise en coopérative en juillet 2024.

Un financement considérable à boucler en urgence

Cyril Aubert, secrétaire CFTC du comité social et économique central, parle d’une situation désespérée : « On est au bord du gouffre, c’est la seule issue pour sauver des emplois. » Selon lui, près de 20 millions d’euros seraient indispensables pour relancer l’activité.
Le temps presse : après le 15 décembre, Brandt ne pourra plus verser les salaires. Les porteurs du projet doivent donc convaincre rapidement des investisseurs privés de rejoindre l’aventure avant l’audience de mercredi.

Une marque centenaire face à la crise immobilière

Brandt, reconnu par 96% des consommateurs français, traverse une tempête dans un secteur en difficulté. Le marché du gros électroménager a reculé de 3,9% en 2024, après une année 2023 également en baisse. La crise persistante de l’immobilier explique en grande partie cette tendance négative, les achats d’appareils électroménagers étant étroitement liés aux acquisitions immobilières et aux déménagements, selon le Gifam.
Le groupe dispose actuellement de deux usines en Centre-Val de Loire, d’un centre de service après-vente à Saint-Ouen-L’Aumône (Val-d’Oise) et d’un siège à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine). Il fabrique non seulement des produits Brandt, mais également ceux des marques Vedette, Sauter et De Dietrich.

Du silence à l’inquiétude

La direction du groupe, qui s’était montrée confiante début octobre en évoquant « plusieurs pistes assez sérieuses », refuse désormais de communiquer avant l’audience décisive. Ce changement de ton témoigne de la gravité de la situation.
Propriété du conglomérat algérien Cevital depuis 2014, Brandt fait partie d’un groupe qui affiche 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et emploie 18 000 salariés à l’international. L’avenir de cette marque française centenaire se joue maintenant dans les prochaines heures.
Avec AFP