La politique de l’OMS met le monde en danger: une réforme urgente s’impose

Par Priyam Gandhi-Mody
30 mai 2022 15:58 Mis à jour: 30 mai 2022 15:58

Il est clair aujourd’hui que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a cessé d’être une organisation crédible et capable de protéger les êtres humains par les biais de mesures préventives opportunes. L’attitude bureaucratique de l’OMS a mis cette organisation onusienne dans un état déplorable, ce qui est attribuable surtout à sa direction motivée par des considérations politiques.

Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, biologiste et politicien de carrière originaire d’Éthiopie (il est soupçonné d’avoir couvert une épidémie de choléra en tant que ministre de la Santé éthiopien), est devenu directeur général de l’OMS après une campagne de lobbying intense. À l’époque de Donald Trump – l’ex-président américain dont la désillusion de l’OMS a mené au retrait des États-Unis de cette organisation – l’intérêt de la Chine pour la mettre sous son contrôle a atteint son sommet. Avec le soutien qui serait total et puissant du côté de Pékin, M. Ghebreyesus a remporté l’élection. Si son élection peut sembler être un épisode anodin dans les affaires mondiales, son véritable impact a été ressenti par l’ensemble de l’humanité en 2020.

Les réseaux de renseignement de la plupart des grands pays savaient, dès novembre 2019, que tout n’allait pas bien en Chine. Pendant plusieurs semaines, les nations développées suivaient le hashtag, traduit par # WuhanMystérieusePneumonieRapportée, qui a été activement censuré dans les médias sociaux chinois. Cependant, ce n’est qu’après une réunion à huis clos tenue en Chine, le 28 janvier 2020, entre le dirigeant chinois Xi Jinping et Tedros Ghebreyesus, que l’OMS a annoncé que le Covid-19 était une pandémie de portée internationale. Ce n’est qu’ensuite que l’équipe de scientifiques de l’OMS a été « autorisée » à se rendre en Chine, retardant ainsi le transfert d’informations cruciales qui auraient pu être utilisées par les pays faisant face à la pandémie. Malheureusement, l’avertissement lancé par l’OMS est arrivé beaucoup trop tard.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS (à g.), serre la main de Xi Jinping, chef du Parti communiste chinois, avant leur rencontre au Grand palais du Peuple à Pékin, le 28 janvier 2018. (Naohiko Hatta – Pool/Getty Images)

Un mois plus tard, lorsque l’OMS a enfin publié le rapport de ses recherches sur le terrain en Chine, ce pays a été félicité pour ses mesures de confinement. Comme nous le voyons aujourd’hui, Shanghai et plusieurs autres grandes villes chinoises sont soumises à de stricts confinements avec de sévères restrictions de mobilité prévues dans le cadre de la politique « zéro Covid ». Mais cela ne semble pas marcher. Toutefois, malgré de nombreux appels à l’aide des citoyens chinois désespérés, l’OMS n’a annoncé que le 10 mai dernier, dans une déclaration édulcorée, que la politique « zéro Covid » de l’État-parti chinois n’était pas « durable ».

Juste avant que l’OMS n’affiche son attitude critique envers la réaction de la Chine au Covid-19, apparemment pour faire diversion, cette organisation avait publié une étude visant à calculer la surmortalité mondiale causée par le coronavirus. L’étude évalue la surmortalité mondiale à 15 millions de décès, dont 5 millions sont attribués à l’Inde seulement (le bilan officiel de l’Inde est d’environ 500.000 morts). En revanche, elle estime que la surmortalité chinoise a été négative, contrairement à toutes les autres analyses importantes qui l’estiment à environ 7,5 millions. De manière suspecte, deux semaines avant la publication officielle de l’étude, ses conclusions controversées ont été divulguées à des médias sélectionnés – apparemment dans le but de créer un effet souhaité.

L’étude de l’OMS reste entachée de modèles statistiques imprécis et d’opacité dans les données utilisées. Bien que l’Inde abrite un sixième de la population mondiale, l’OMS l’a classée dans la catégorie des pays de « niveau II », utilisant les mêmes modèles statistiques pour des pays comme l’Argentine, l’Égypte et l’Indonésie – des pays plus petits du point de vue géographique et démographique.

En outre, le cœur de l’étude de l’OMS est basé sur le modèle du chercheur Ariel Karlinsky qui a utilisé une seule province (Cordoba en Argentine) pour déterminer la totalité de la surmortalité du pays. Dans le cas du modèle de l’OMS pour l’Inde, les données de 17 des 30 États indiens sont seulement utilisées. Compte tenu de la surface considérable de l’Inde et des différences de densité de population entre les zones urbaines et rurales, l’impact de la pandémie a été très variable en 2020 et 2021. Cela rend le cœur de l’étude de l’OMS scientifiquement incorrect.

Depuis la publication du rapport le 5 mai, l’OMS a modifié son intervalle d’incertitude à plusieurs reprises – suggérant être ouverte à l’autocorrection et probablement en raison de la réaction négative de nombreux pays. Rien que, pour l’Inde, le point le plus bas de l’intervalle de décès excédentaires a été corrigé à 1,4 million, alors que le chiffre initial était de 5 millions.

Bien que l’autocorrection soit un pas dans la bonne direction pour l’OMS, cette organisation onusienne a grand besoin d’une refonte. Sa servilité à l’égard des intérêts chinois au détriment du reste du monde se manifeste d’une manière flagrante. Les États membres doivent former un consortium impartial pour débattre du processus de réforme de l’OMS et neutraliser ses motivations géopolitiques.

Priyam Gandhi-Mody est une auteure et stratège politique. Dans son prochain livre, intitulé A Nation to Protect, elle analyse la réponse de l’Inde à la pandémie du Covid-19.

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