Près de 200 banques américaines risquent de s’effondrer à l’instar de la Silicon Valley Bank, selon une étude

Par Jack Phillips
21 mars 2023 14:27 Mis à jour: 22 mars 2023 08:47

Près de 200 banques supplémentaires pourraient être vulnérables au même type de risque que celui qui a provoqué l’effondrement de la Silicon Valley Bank (SVB) au début du mois, selon une étude récemment publiée.

Des chercheurs du Social Science Research Network ont découvert que 186 banques aux États-Unis pourraient s’effondrer si la moitié de leurs déposants non assurés retiraient leurs fonds. La Federal Deposit Insurance Corp assure les dépôts des banques membres jusqu’à concurrence de 250.000 dollars. Cependant, l’agence a accepté d’assurer les fonds des déposants bien au-delà de ce montant après l’effondrement de la SVB ce mois-ci.

« Ensemble, les pertes et les techniques courantes de levier non assurées provoquent une ruée des déposants non assurés de la SVB », peut-on lire dans le résumé de l’article. « Nous calculons des incitations similaires pour l’échantillon de toutes les banques américaines. Même si seulement la moitié des déposants non assurés décident de se retirer, près de 190 banques sont exposées à un risque potentiel de perte de valeur pour les déposants assurés, avec potentiellement 300 milliards de dollars de dépôts assurés en danger.

« Si les retraits de dépôts non assurés provoquent des ventes en catastrophe, même de faible ampleur, un nombre nettement plus important de banques sont menacées. Dans l’ensemble, ces calculs suggèrent que les récentes baisses de la valeur des actifs bancaires ont très sensiblement accru la fragilité du système bancaire américain face aux retraits de dépôts non assurés ».

Selon les auteurs de l’article (pdf), les déposants assurés de ces banques pourraient également avoir des difficultés à retirer leurs liquidités si ces institutions financières étaient confrontées à une ruée sur les banques. Les chercheurs notent que ces banques détiennent une grande partie de leurs actifs sous forme d’obligations d’État et de titres adossés à des créances hypothécaires, qui sont très sensibles aux taux d’intérêt qui ont été relevés de manière significative au cours de l’année écoulée par la Réserve fédérale.

« Nos calculs suggèrent que ces banques sont certainement exposées à un risque potentiel de ruée, en l’absence de toute autre intervention gouvernementale ou de recapitalisation », écrivent les économistes.

Leur étude a évalué les actifs des banques aux États-Unis et a révélé un écart d’environ 2000 milliards de dollars dans leur valeur marchande globale. Ils ont également noté que les déposants non assurés constituent une source majeure de financement pour les banques commerciales et représentent environ 9000 milliards de dollars de leur passif, ce qui signifie que les retraits massifs sur ces institutions pourraient présenter un « risque sérieux ».

« Lorsque les taux d’intérêt augmentent, la valeur des actifs d’une banque peut diminuer, ce qui peut entraîner la faillite de la banque par le biais de deux voies générales, mais liées entre elles », écrivent-ils. « Premièrement, si le passif d’une banque dépasse la valeur de ses actifs, elle peut devenir insolvable. Cela est particulièrement probable pour les banques qui doivent augmenter les taux de dépôt à mesure que les taux d’intérêt augmentent. Deuxièmement, les déposants non assurés peuvent s’inquiéter des pertes potentielles et retirer leurs fonds, provoquant ainsi une ruée sur la banque. »

Le siège de la Silicon Valley Bank (SVB) à Santa Clara, en Californie, le 13 mars 2023. (Vivian Yin/Epoch Times)

Autres détails

Outre la SVB, la Signature Bank de New York s’est également effondrée. La semaine dernière, la First Republic Bank, basée en Californie, a reçu une injection de 30 milliards de dollars de la part de certaines des plus grandes banques américaines, dans le cadre d’un programme soutenu par l’administration Biden. Ceci à la suite de la chute de l’action du prêteur après l’effondrement de SVB, qui a fait craindre une contagion financière à d’autres banques régionales.

Dans une déclaration commune, Bank of America, Citigroup, JPMorgan Chase, Wells Fargo, Goldman Sachs, Morgan Stanley, BNY-Mellon, PNC Bank, State Street, Truist et U.S. Bank ont indiqué qu’ils fourniraient des liquidités à la banque. Ces dépôts ne seront pas assurés.

Certains ont imputé les difficultés des banques aux augmentations rapides des taux d’intérêt décidées par la Réserve fédérale pour juguler une inflation qui a atteint des sommets depuis des décennies. Les actions des banques autres que First Republic ont également souffert de manière significative au cours des derniers jours, le Crédit Suisse ayant atteint des niveaux historiquement bas au début du mois.

SVB Financial Group a confirmé le 17 mars qu’il s’était placé sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites et qu’il allait chercher des acheteurs pour ses actifs, suite à la prise de contrôle de sa division Silicon Valley Bank par les autorités de régulation fédérales. La société a déclaré qu’elle disposait d’environ 2,2 milliards de dollars de liquidités, après avoir terminé l’année dernière avec plus de 200 milliards de dollars d’actifs.

Avant l’intervention de la FDIC, les clients de la SVB ont tenté de retirer 42 milliards de dollars en une seule journée, le 9 mars, alors que l’on s’inquiétait de la santé générale de la banque.

Le 17 mars également, la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a déclaré aux parlementaires, lors d’une audition de la commission des finances du Sénat, que l’épargne et les dépôts bancaires des Américains « restaient en sécurité » au milieu des turbulences financières naissantes. Le département du Trésor et d’autres agences fédérales se sont engagés à garantir la solidité du système bancaire américain, a-t-elle souligné.

« Je peux assurer aux membres de cette commission que notre système bancaire reste solide et que les Américains peuvent être sûrs que leurs dépôts seront là quand ils en auront besoin », a déclaré Mme Yellen dans une déclaration préparée à l’avance. « Les mesures prises cette semaine témoignent de notre engagement résolu à garantir la sécurité de l’épargne des déposants.

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