Près de la moitié des diplômés de l’enseignement supérieur aux États-Unis occupent des emplois inférieurs à leur qualification, selon une enquête

Soixante-treize pour cent des diplômés de l'enseignement supérieur qui entrent sur le marché du travail en étant sous-employés le restent pendant dix ans.

Par Patricia Tolson
27 février 2024 23:09 Mis à jour: 27 février 2024 23:09

Une nouvelle étude confirme que près de la moitié des Américains diplômés de l’enseignement supérieur prennent des emplois de non diplômés lorsqu’ils quittent l’université.

Le fruit d’une collaboration entre le Burning Glass Institute et le Strada Institute for the Future of Work, l’étude confirme la tendance signalée dans d’autres études, à savoir que les employeurs se tournent de plus en plus vers des facteurs autres que les diplômes universitaires pour déterminer les compétences.

Alors que la plupart des employeurs considèrent les diplômes universitaires comme « une passerelle vers les opportunités économiques et la mobilité ascendante », l’étude indique que « certains doutent que l’enseignement supérieur tienne encore ses promesses ».

En dépit d’un marché du travail considéré statistiquement comme robuste, l’étude confirme que 52 % des diplômés de l’enseignement supérieur sont sous-employés un an après l’obtention de leur diplôme. Même dix ans après l’obtention de leur diplôme, 45 % des diplômés de l’enseignement supérieur restent sous-employés.

En revanche, si un diplômé entre directement sur le marché du travail via un emploi de niveau universitaire, il est rare qu’il « glisse vers le sous-emploi, puisque 79 % d’entre eux conservent un emploi de niveau universitaire pendant les cinq années qui suivent l’obtention de leur diplôme ». Parmi ceux qui ont conservé un emploi de niveau universitaire pendant cinq ans après l’obtention de leur diplôme, 86 % l’ont conservé pendant dix ans.

La tendance est différente pour les 73 % des diplômés de l’enseignement supérieur qui entrent sur le marché du travail en étant sous-employés, car ils le restent pendant 10 ans.

Un autre élément à prendre en compte est la possibilité pour le diplômé de trouver un emploi qui lui permette de couvrir le coût du remboursement de son prêt étudiant, les frais d’étudiants aux États-Unis n’étant pas couvert par l’État.

Selon Bankrate, le taux d’intérêt actuel des prêts étudiants pour les étudiants de premier cycle est de 5,50 %. Les étudiants diplômés paient 7,05 % ou 8,05 % pour les prêts non subventionnés.

Selon le calculateur de prêt étudiant de Smart Asset, la dette moyenne pour un prêt étudiant est de 28.400$ (26.000€). Au taux d’intérêt actuel, les paiements mensuels pour une période de remboursement de 10 ans s’élèvent à 308$.

Diplômes contre compétences

Julie Lammers, première vice-présidente chargée de la défense des intérêts et de la responsabilité sociale des entreprises à l’American Student Assistance (ASA), estime qu’il s’agit là d’une nouvelle preuve que les diplômes universitaires n’ont pas autant de valeur qu’on veut bien le dire pour l’étudiant type.

Elle cite une enquête réalisée en septembre 2022 qui révèle que les employeurs accordent moins de valeur au diplôme de licence.

« En fait, 72 % des employeurs interrogés ont déclaré que le diplôme de licence n’était pas un moyen fiable d’évaluer la qualité d’un candidat et qu’ils cherchaient des moyens de mieux évaluer les compétences réelles d’un employé potentiel plutôt qu’un type de diplôme », a-t-elle déclaré à Epoch Times.

En outre, une étude réalisée en novembre 2023 par l’ASA a montré que seuls 71 % des jeunes qui suivent des programmes non diplômants « se sentent prêts à entrer sur le marché du travail ».

On lui a demandé si les diplômes que les étudiants poursuivent contribuent à leur état de sous-emploi et à leur incapacité à trouver des emplois qui leur procurent un revenu suffisant pour couvrir le coût de l’obtention de leur diplôme. Mme Lammers a répondu que ce n’était pas « universellement vrai ».

« Ce que nous savons, c’est que de nombreux jeunes poursuivent des études qui ne correspondent pas à leurs objectifs professionnels à long terme parce qu’ils n’ont jamais eu l’occasion d’explorer, de tester et d’essayer des intérêts professionnels avant de faire des choix en matière d’enseignement postsecondaire », a-t-elle expliqué. « Le manque de planification et le fait que de nombreux jeunes n’alignent pas leurs études postsecondaires sur la préparation à la carrière choisie contribuent au sous-emploi et aux difficultés sur le marché de l’emploi. »

Mme Lammers estime qu’il est essentiel que les jeunes qui veulent des emplois menant à la prospérité économique soient davantage exposés au monde du travail à un âge précoce.

« Non seulement cela permet aux jeunes d’acquérir des compétences et une identité professionnelle, mais cela leur permet aussi de commencer à construire le capital social qui peut conduire à une réussite professionnelle à long terme », a-t-elle déclaré. « Lorsque les jeunes sont exposés au travail à un âge précoce par le biais d’opportunités telles que les stages et les expériences entrepreneuriales, ils peuvent commencer à construire ces réseaux professionnels et les compétences dont les employeurs disent avoir désespérément besoin, mais qu’ils ne voient pas lorsqu’ils ne recherchent qu’un diplôme. »

Mme Lammers a également déclaré qu’il est important de noter que ce que les employeurs disent vouloir le plus chez leurs employés sont des « compétences durables », un ensemble de capacités professionnelles telles que le travail en équipe, la résolution de problèmes, la pensée critique et la flexibilité, qui sont essentielles dans presque tous les emplois.

« Ce sont ces compétences durables qui sont désespérément recherchées par les employeurs », a déclaré Mme Lammers, citant une étude d’America Succeeds qui a révélé que 70 % des compétences les plus demandées dans près de 82 millions d’offres d’emploi sont des compétences durables.

« Ce sont ces compétences que les employeurs recherchent sur les CV », a-t-elle ajouté, « ce n’est pas seulement un diplôme ».

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