Présidentielle : Macron et Le Pen s’affrontent sur un ton de plus en plus personnel

Par Epoch Times avec AFP
15 avril 2022 18:56 Mis à jour: 15 avril 2022 19:03

Ils se rendent coup sur coup. Les deux finalistes à la présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, s’affrontent vendredi 15 avril, projet contre projet et sur un ton de plus en plus personnel.

Pour le président sortant, le programme de sa rivale n’est pas « la douceur incarnée ». Sa présidence a été « affreusement autoritaire », lui répond Marine Le Pen.

L’un appelle à faire barrage à l’extrême droite conscient du fait que cela ne suffit plus et qu’il doit d’abord convaincre.

L’autre en appelle au « peuple » pour faire « barrage au retour d’Emmanuel Macron » qui gouverne pour « un petit nombre », mais doit rassurer qu’elle ne soit pas dans la « radicalité ».

La candidate RN poursuit sa campagne et dénonce la brutalité des propos de son adversaire

Au lendemain de son premier grand rassemblement depuis le premier tour, à Avignon, la candidate RN a enchaîné vendredi matin par une visite d’un marché à Pertuis, dans le Vaucluse, où elle a été interpellée à plusieurs reprises par des femmes voilées.

« L’interdiction du voile est essentielle », a insisté la candidate qui propose de sanctionner d’une amende le port du voile dans l’espace public qu’elle assimile à un « uniforme » islamiste.

En ce Vendredi saint, Marine Le Pen s’est aussi rendue à l’église Notre-Dame de la Purification, à Lauris, pour « prendre quelques minutes d’arrêt dans une campagne folle ». Comme en écho au président Macron qui devait visiter dans l’après-midi l’avancement du chantier de Notre-Dame de Paris.

Mme Le Pen cherche à lisser son image et dénonce la « brutalité » des attaques du camp adverse. « Ça me confirme dans l’idée que je peux gagner cette élection présidentielle car la brutalité qui est exprimée à mon égard est proportionnelle aux chances que j’ai de gagner cette élection », a-t-elle dit à Pertuis.

Pour le candidat Président-sortant les sondages restent incertains

A neuf jours du scrutin du 24 avril, le président sortant garde l’avantage dans les intentions de vote (de 53 à 55%), mais avec une marge moindre qu’il y a cinq ans (66/34%). Et avec toujours plusieurs inconnues, notamment le niveau de l’abstention et le report des 21,95% de voix qui se sont portées dimanche sur le candidat Insoumis Jean-Luc Mélenchon.

Cette campagne d’entre-deux-tours ne ressemble en rien à celle du premier, qui s’était déroulée dans l’ombre de la guerre en Ukraine qui avait beaucoup mobilisé le président-candidat.

Il n’avait fait qu’un seul rassemblement, peu de déplacements et s’était refusé à débattre avec les 11 autres prétendants à l’Élysée, déclenchant la colère de ses adversaires, qui l’avaient accusé de vouloir « enjamber » le scrutin.

Macron multiplie ses visites dans le Nord

Depuis le début de la semaine, Emmanuel Macron a considérablement allégé son agenda diplomatique. Il multiplie les immersions en région dans le Nord, en Alsace et en Normandie avant un grand meeting samedi à Marseille, avec des rencontres et échanges parfois vifs à l’occasion de longs bains de foule.

« Du terrain, du terrain, du terrain », explique un cadre de la majorité, avant le débat télévisé crucial de l’entre-deux tours mercredi prochain.

Marine Le Pen s’explique de média en média sur son programme

Changement de ton et de rythme aussi pour Marine Le Pen qui depuis plusieurs semaines menait une campagne à bas bruit, favorisant les déplacements dans de petites localités de la « France des oubliés » autour de la thématique du pouvoir d’achat.

Et laissant les propos les plus radicaux sur l’immigration à son rival Éric Zemmour, elle tentait ainsi de lisser son image tout en conservant un programme de rupture.

Depuis lundi, elle va de média en média et a fait des conférences de presse sur la réforme des institutions et la diplomatie, deux sujets régaliens par excellence.

Tout a en effet changé après le premier tour. « On est à fronts renversés : Emmanuel Macron va chercher dans cette campagne à rétablir une image de proximité qu’il n’a pas et Marine Le Pen va chercher à installer une image de crédibilité qu’elle a moins que Macron », analyse auprès de l’AFP Bernard Sananès, président de l’institut de sondage Elabe.

« Elle fait tout pour ne pas prendre le risque de réactiver cette image de candidate dangereuse », renchérit la directrice générale d’Odoxa, Céline Bracq, en précisant qu’elle « veut faire oublier ce qu’est le RN ».

Interrogée vendredi sur BFMTV et RMC sur l’absence d’appels à voter pour elle, Mme Le Pen a répondu : « Je ne sais pas si c’est moi qui leur fais peur. La vraie question (…) c’est : est-ce que c’est moi qui leur fais peur ? Ou est-ce que c’est le pouvoir en place ? ».

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