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Passage à tabac violent d’un producteur de musique filmé à Paris, quatre policiers suspendus

novembre 27, 2020 12:08, Last Updated: novembre 27, 2020 12:10
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Un producteur de musique a été passé à tabac par plusieurs policiers dans l’entrée de son studio de musique samedi 21 novembre en soirée, dans le XVIIe arrondissement de Paris. La scène violente a été filmée par les caméras de surveillance. Une enquête a été ouverte et quatre policiers ont été suspendus à titre conservatoire.

En pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions, une vidéo montre un producteur de musique, un homme noir appelé Michel Zecler, qui se fait rouer de coups par des fonctionnaires de police dans l’entrée d’un studio de musique du XVIIe arrondissement de la capitale.

L’homme de 41 ans a expliqué à la presse qu’il venait de rentrer dans son studio lorsque les policiers sont arrivés. « Ils ne m’ont rien signifié. Ils sont arrivés derrière moi. Je pense en effet qu’ils m’ont suivi. Ils étaient proches de moi quand j’ai ouvert ma porte. Ils m’ont fait peur. Je me suis retourné. J’ai vu un mec en civil. Ensuite j’ai vu un policier », a raconté Michel, selon La Dépêche.

L’homme a assuré qu’il n’avait « rien fait pour mériter ça » et que les policiers l’avaient rué de coups de poings, tout en lui lançant des insultes racistes. La vidéo de 15 minutes diffusée sur Loopsider montre en effet une scène de violences policières intenses.

Selon ces images, Michel Zecler a résisté en refusant de se laisser embarquer, puis a tenté de se protéger le visage et le corps. Il n’a pas semblé porter de coups. La scène a duré cinq minutes.

Dans un second temps, des personnes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio sont parvenues à rejoindre l’entrée, provoquant le repli des policiers à l’extérieur et la fermeture de la porte du studio. Les policiers ont ensuite tenté de forcer la porte et ont jeté à l’intérieur du studio une grenade lacrymogène.

Michel est allé au siège parisien de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », accompagné de son avocate, afin de porter plainte. « Je voudrais juste que le travail (de l’IGPN, ndlr) soit fait », a-t-il dit au sortir de sa déposition ce jeudi après-midi.

Une enquête pour « violences par personne dépositaire de l’autorité publique » et « faux en écriture publique » a été ouverte mardi 24 novembre. Les membres des forces de l’ordre sous examen sont en effet, entre autres, soupçonnés d’avoir menti dans le document du PV d’interpellation, rédigé 24 heures après les faits.

Un brigadier et deux policiers de la Brigade territoriale de contact (BTC) ont été suspendus à titre conservatoire par la préfecture de police de Paris. Un quatrième policier, arrivé en renfort et soupçonné d’avoir lancé une grenade lacrymogène dans le studio de musique, a à son tour été suspendu un peu plus tard.

Le producteur de musique est resté 48 heures en garde à vue après son passage à tabac et s’est vu prescrire six jours d’ITT, indique 20 Minutes.

Il n’en veut pas à l’ensemble des policiers

Vendredi soir, Michel Zecler est allé à la télé chez Cyril Hanouna pour raconter le déchaînement de violence qu’il a subi. Il est apparu très calme, et a précisé qu’il n’en voulait pas à l’ensemble de policiers mais juste à ceux qui l’ont frappé et insulté.

Il s’est présenté comme un producteur sans histoire depuis 15 ans, ce qu’il est effectivement mais a de lui-même précisé que dans sa jeunesse il avait eu des ennuis et avait connu la prison.

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