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Asnières-sur-Seine

Rappel de l’origine chrétienne de Noël : la justice donne raison au maire d’Asnières-sur-Seine

La cour administrative d’appel de Versailles a confirmé que le maire d’Asnières-sur-Seine, Manuel Aeschlimann, pouvait rappeler dans le journal municipal l’origine chrétienne de Noël, rejetant les recours déposés au nom de la laïcité par deux responsables de gauche.

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Manuel Aeschlimann, maire d’Asnières-sur-Seine.

Photo: KENZO TRIBOUILLARD/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Dans le bulletin municipal « Asnières Infos » de décembre 2023, le maire Manuel Aeschlimann (LR) avait déploré que « la société de consommation a fait de Noël une fête commerciale » et ajouté: « Mais n’oublions jamais qu’avant tout, Noël est une fête qui vient célébrer la naissance de Jésus-Christ », une page illustrée par la photo d’une crèche installée dans le hall de la mairie, selon Le Figaro .

Estimant que ce texte portait atteinte au principe de laïcité, le sénateur communiste Pierre Ouzoulias et l’ancien candidat LFI aux municipales Nino Schillaci ont saisi le tribunal administratif, avant de faire appel, pour contester l’usage d’un bulletin financé par l’argent public pour rappeler le « sens originel » d’une fête religieuse.​

Les recours rejetés pour défaut d’intérêt à agir

En première instance, le tribunal administratif a rejeté en novembre 2024 leur requête, au motif que les deux plaignants ne justifiaient pas d’un intérêt personnel, direct et certain à agir contre cet éditorial.​

La cour administrative d’appel de Versailles a confirmé ce raisonnement dans un arrêt du 20 novembre 2025, relevant notamment que Pierre Ouzoulias se prévalait d’être « très investi sur les questions de laïcité » mais « ne l’établit pas » et ne démontrait pas de lien suffisamment direct avec la décision contestée.​

Le maire revendique une « vérité historique »

« Ce n’est pas prosélyte de rappeler une vérité historique, vieille de 2000 ans ! », s’est défendu Manuel Aeschlimann dans les colonnes du Figaro, voyant dans cette décision une confirmation de la possibilité pour un élu de rappeler l’origine religieuse d’une fête.​

Sur sa page Facebook, l’édile s’est également félicité du fait que « les tribunaux [aient] confirmé ce qui était évident depuis le début : rappeler l’origine chrétienne de Noël ne viole en rien le principe de laïcité », tout en rappelant que la ville installe chaque année une crèche dans le hall de la mairie.​

« L’éditorial était caricatural »

Pour le sénateur Pierre Ouzoulias, « l’éditorial était caricatural. S’il a raison d’un point de vue religieux, ce n’est pas à un élu de la République de le rappeler dans un bulletin municipal payé par l’argent du contribuable ».​

Le parlementaire, historien de formation, juge néanmoins que « la religion catholique est constitutive de la fabrication de l’identité française », mais ajoute : « Nous ne pouvons accorder de dérogations à une religion parce qu’elle est une religion traditionnelle », regrettant que la justice ne se soit pas prononcée sur le fond du principe de laïcité.

Une lecture de la laïcité réaffirmée

« Au fond, le principe de laïcité n’interdit pas un maire de rappeler l’origine religieuse d’une fête ou d’une cérémonie », a encore déclaré Manuel Aeschlimann, qui voit dans l’arrêt de la cour une « victoire de la laïcité » dès lors qu’aucun culte n’est privilégié dans l’exercice du service public, d’après le site Contact92.

Le maire souligne cependant que sa commune est « régulièrement attaquée par des associations qui souhaitent faire enlever » la crèche installée chaque année à l’hôtel de ville, et indique s’interroger sur le maintien de cette tradition pour les prochaines fêtes de fin d’année.