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Recherche scientifique

Recherche publique : la France, championne européenne du dépôt de brevets

La France se hisse en tête du classement européen pour le nombre de brevets déposés par des organismes de recherche publique, selon une étude publiée mercredi par l’Office européen des brevets (OEB). Le CNRS, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et l’Inserm figurent parmi les institutions les plus innovantes du continent.

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Un chercheur travaille sur une machine de dépôt laser pulsé (PLD) au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et au laboratoire de recherche du géant de la défense Thales à Palaiseau, au sud de Paris, le 16 octobre 2024.

Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 3 Min.

L’analyse couvre la période 2001-2020 dans les 39 États membres de l’OEB. Sur ces vingt ans, les organismes publics français ont déposé plus de 25.000 demandes de brevets, soit près de 14% de l’ensemble des brevets déposés par des acteurs français et 40% des 63.000 brevets issus d’instituts publics européens.

Dix institutions concentrent deux tiers des dépôts

L’innovation européenne se révèle très concentrée : dix institutions, principalement françaises et allemandes, représentent près des deux tiers du total des demandes. Le CNRS (10.300) arrive en tête du classement, suivi du CEA (9000). L’institut allemand Fraunhofer (7900), spécialisé dans les sciences appliquées, prend la troisième place, devant l’Inserm (3900), quatrième.

« La recherche publique est l’une des plus grandes forces de l’Europe », a souligné le président de l’OEB, António Campinos, appelant à « accélérer le transfert de la recherche vers des technologies concrètes ».

Santé, biotechnologies et numérique en tête

Les secteurs les plus dynamiques concernent la santé, les biotechnologies, les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et les technologies numériques. Les hôpitaux universitaires figurent parmi les acteurs majeurs du dépôt de brevets. La France domine ce segment avec 4575 brevets, devant l’Allemagne (2858) et le Royaume-Uni (2500). Ensemble, ils totalisent plus de 56% des demandes émanant des hôpitaux universitaires européens.

L’Assistance publique–Hôpitaux de Paris (AP-HP) se distingue avec 1968 brevets déposés, soit plus de 11% du total européen. Elle devance l’hôpital universitaire de Copenhague et l’Institut Karolinska de Stockholm.

La recherche publique, moteur des start-up deeptech

Pour Yann Ménière, chef économiste de l’OEB, « l’étude montre qu’en Europe nous avons un système de recherche “deeptech”, basé sur la science, très puissant et très performant ». Ce modèle attire les investisseurs : « Les start-up les plus sérieuses, les plus intéressantes sont issues de la recherche publique, ce qui explique qu’elles attirent une part disproportionnée des investissements », précise-t-il.

L’étude relève qu’environ un quart des start-up européennes ayant déposé des brevets comptent des inventeurs issus d’instituts publics ou d’hôpitaux, mais concentrent à elles seules près de la moitié des financements levés.

Les États-Unis en tête

En tenant compte de l’ensemble de la recherche, qu’elle provienne du secteur public ou privé, les statistiques de dépôts de brevets en 2024 placent les États-Unis en tête avec 47.800 demandes, suivis par l’Allemagne (25.000) et le Japon (21.100). La France se hisse à la sixième position avec environ 11.000 dépôts, selon les données de l’Office européen des brevets (OEB).
« Comme le signalent les rapports Draghi et Letta, pour rester compétitif au niveau mondial, l’Europe doit améliorer son écosystème de l’innovation et faire davantage pour aider les inventeurs à développer et commercialiser leurs inventions, en particulier dans les domaines critiques tels que les technologies vertes, l’IA et les semi-conducteurs », a déclaré le président de l’OEB, António Campinos.