Réforme de l’audiovisuel public : le texte recalé d’entrée de jeu à l’Assemblée

Par Epoch Times avec AFP
1 juillet 2025 15:10 Mis à jour: 1 juillet 2025 15:10

Les députés ont rejeté dès le début des débats lundi la réforme de l’audiovisuel public, énième péripétie pour un texte au parcours chaotique, rejeté par les salariés concernés, mais que la ministre de la Culture Rachida Dati continue à défendre.

La proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.

Les députés de gauche, rejoints par ceux du Rassemblement national, ont voté largement (94 voix dont 16 RN contre 38) une motion de rejet du groupe écologiste et social, face aux bancs clairsemés de la coalition gouvernementale.

Les représentants des groupes de gauche se sont réjouis à l’unisson de ce vote. « C’est un immense revers pour Rachida Dati et elle le mérite, parce que sa réforme était mal préparée », s’est félicité le député PS Emmanuel Grégoire, qui ambitionne d’affronter Mme Dati à Paris lors des élections municipales de mars 2026.

« Le texte ira plus vite au Sénat »

« La gauche ne voulait pas débattre. C’est une étape franchie. Le texte ira plus vite au Sénat », a commenté le cabinet de la ministre auprès de l’AFP.

La chambre haute pourrait examiner le texte dès la semaine prochaine selon une source parlementaire. Une source gouvernementale assure, de son côté, que « ce n’est pas arbitré ».

Qui peut soutenir » que la situation actuelle est très « bonne » ?

Le Premier ministre François Bayrou avait apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL. « Qui peut soutenir » que la situation actuelle est très « bonne », a-t-il affirmé au Grand jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat, indiquant également l’ffensive de grands groupes étrangers tel que Netflix. Il cite l’exemple de France3 et France Bleu qui se sont regroupées pour former Ici de manière à être « plus fortes ».

Face à la presse, comme dans l’hémicycle, Mme Dati a défendu la réforme. « Il nous faut un chef d’orchestre, sortir du fonctionnement en silo, avoir des stratégies très claires, réellement unifiées avec un PDG unique, une stratégie cohérente et coordonnée », a-t-elle dit.

Le RN vote la motion avec la gauche

Pour le RN, le vote de la motion était une manière d’abréger les débats, alors que près de 1300 amendements avaient été déposés, principalement par la gauche. « Il y en a marre de voir la gauche faire de l’obstruction systématique sur quasiment tous les textes dans l’hémicycle », a expliqué à la presse le député RN Philippe Ballard.

Le député du groupe MoDem Erwan Balanant a lui regretté un « gâchis démocratique » et un « gâchis pour l’audiovisuel », alors même que son groupe avait des « réticences » sur le texte.

Une grève illimitée a démarré jeudi à Radio France pour s’opposer aux restrictions budgétaires et à ce projet de réforme. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) comptait lundi 67% de grévistes dans les rédactions du groupe.

À France Télévisions, où le mouvement a débuté lundi, la direction a compté 15% de grévistes au cours de la journée.

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