Selon une étude, le tai-chi pourrait ralentir la progression de la maladie de Parkinson

Une ancienne forme d’art martial chinois pourrait ralentir les effets de la maladie de Parkinson.

Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry fait état des bienfaits médicaux potentiels du tai-chi – une pratique comportant une série de mouvements lents et doux, des postures physiques, de la méditation et une respiration contrôlée – pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Alors que d’autres études se sont concentrées sur les effets à court terme du tai-chi sur les symptômes de la maladie de Parkinson, celle-ci est la première à s’intéresser aux bénéfices à long terme, de la réduction des mouvements involontaires à l’amélioration de la qualité de vie en général.

Les bienfaits du tai-chi pour la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est incurable et les symptômes ont tendance à s’aggraver avec le temps. L’étude publiée dans le Journal of Neurology, Neurosurgery & Psychiatry s’est concentrée sur la progression des symptômes sur une période de trois ans et demi, tout en évaluant si la pratique à long terme du tai-chi pouvait aider à gérer les symptômes.
Les résultats de l’étude ont montré une diminution des problèmes de mouvement tels que les mouvements compulsifs et les contractions musculaires involontaires. L’étude a également démontré que la pratique du tai-chi ralentissait l’altération des fonctions cérébrales associées à la maladie, par rapport aux évaluations des patients qui n’ont pas fait d’exercice du tout.

Plus précisément, seulement 1,4 % des participants du groupe de tai-chi ont présenté des mouvements aléatoires involontaires, ou dyskinésie, contre près de 7,5 % dans le groupe de contrôle qui n’a pas fait d’exercice. Plus de 1,5 % des personnes qui n’ont pas fait d’exercice ont souffert de dystonie, ou de contorsion de la posture, contre 0 % dans le groupe de tai-chi.

En ce qui concerne les complications non motrices, seulement 2,8 % des participants du groupe tai-chi ont présenté une déficience cognitive légère, et seulement 7 % environ ont souffert du syndrome des jambes sans repos, contre 9,6 % et 15,5 % respectivement pour le groupe témoin. Le sommeil et la qualité de vie se sont améliorés, et la fonction cognitive s’est détériorée plus lentement dans le groupe tai-chi.

Comme il s’agit d’une petite étude d’observation portant sur 330 sujets, il n’est pas possible de déterminer un lien de cause à effet. Cependant, le lien entre les complications et la progression de la maladie montre les bénéfices à long terme du tai-chi sur la maladie de Parkinson, « indiquant les effets potentiels de modification de la maladie sur les symptômes moteurs et non moteurs, en particulier la démarche, l’équilibre, les symptômes autonomes et la cognition », selon les auteurs de l’étude.

Comprendre la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est une affection cérébrale qui provoque des lésions des cellules nerveuses dans les ganglions de la base, la région du cerveau responsable du contrôle des mouvements et de la production de dopamine. En conséquence, les personnes atteintes de la maladie présentent souvent des tremblements, une raideur musculaire et des difficultés à garder l’équilibre. Ils peuvent présenter également des troubles cognitifs et de l’agitation.

Bien que l’on pense que la génétique joue un rôle, la maladie de Parkinson ne semble pas toujours être strictement héréditaire. Elle semble plutôt être liée à une combinaison d’antécédents familiaux et d’éléments environnementaux. L’exposition à des toxines, comme les pesticides, les herbicides et les métaux lourds, pourrait augmenter le risque.

L’incidence augmente avec l’âge, en commençant par les personnes de plus de 65 ans, mais les estimations sont plus élevées chez les hommes que chez les femmes, quel que soit l’âge. Les taux sont plus élevés dans certaines régions géographiques, peut-être en raison de l’exposition à des toxines environnementales.

Le tai-chi peut-il améliorer d’autres problèmes de santé ?

Les bienfaits potentiels du tai-chi sur la santé ont été largement étudiés, les chercheurs ayant testé ses effets sur les symptômes du cancer, des maladies cardiaques, de la démence et d’autres affections.

• le cancer :

Une vaste étude systématique réalisée en 2019 a montré que les survivants du cancer qui pratiquaient le tai-chi présentaient une réduction de la fatigue associée, des niveaux de cortisol plus faibles et une meilleure coordination des membres. D’autres données établissent un lien entre le tai-chi et la réduction de l’inflammation cellulaire et de l’expression des gènes de la maladie chez les survivantes du cancer du sein.

• les Maladies cardiaques :

Des études ont montré que le tai-chi améliore le bien-être psychologique des personnes souffrant de maladies cardiaques, ce qui se traduit par une meilleure qualité de vie. Les études ont montré divers autres avantages pour les personnes qui pratiquent le tai-chi. Par exemple, certaines ont révélé que les personnes souffrant d’insuffisance cardiaque chronique souffraient moins de dépression en pratiquant le tai-chi, tandis que les patients souffrant d’hypertension artérielle faisaient état d’une meilleure santé physique et d’une diminution du stress.

• la démence et les fonctions cognitives :

D’autres études encore ont montré que le tai-chi améliore la cognition chez les personnes âgées atteintes de démence lorsqu’il est pratiqué en moyenne 30 à 60 minutes trois fois par semaine. Il a également été démontré que la pratique du tai-chi renforce l’équilibre physique et favorise le bien-être émotionnel.

• autres avantages :

L’American College of Rheumatology et l’Arthritis Foundation recommandent vivement le tai-chi pour gérer les douleurs articulaires telles que l’arthrose du genou. Il a également été démontré que le tai-chi réduit la gravité des symptômes de la dépression et aide les individus à faire face au COVID-19. Le tai-chi ne présente pas de risque supplémentaire d’effets indésirables par rapport à l’inactivité.