Société Générale tourne la page 2022, marquée par son départ de Russie

Par Epoch Times avec AFP
8 février 2023 09:05 Mis à jour: 8 février 2023 12:48

Société Générale a signé en 2022 une année atypique, marquée par son départ en catastrophe de Russie et conclue sur un chiffre d’affaires en croissance mais un bénéfice net quasiment divisé par trois, à 2,02 milliards d’euros, qui ne l’empêchera toutefois pas de gâter ses actionnaires.

« 2022 marque une étape décisive pour le groupe », a commenté dans un communiqué le directeur général Frédéric Oudéa, qui laissera sa place en mai à Slawomir Krupa, actuel patron des activités de financement et d’investissement.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires, a fait mieux que résister puisqu’il s’est établi l’an dernier à 28,06 milliards d’euros, en hausse de 8,8% sur un an.

Le bénéfice net dépasse les attentes des analystes interrogés par le fournisseur d’informations financières Factset, qui tablaient sur un peu moins de 1,5 milliard d’euros.

Il reste très loin du record réalisé en 2021, à 5,6 milliards d’euros, mais Société Générale souligne que ce record aurait été égalé en 2022 s’il n’y avait pas eu l’impact négatif de la cession de sa filiale russe Rosbank.

Dans le détail, le PNB des activités de banque de détail en France a progressé de 4,1% l’an dernier, à 8,84 milliards d’euros, pour un bénéfice net en retrait de 6,8%, à 1,45 milliard d’euros.

Un plan de transformation massif de ses réseaux d’agences

La banque est engagée dans un plan de transformation massif de ses réseaux d’agences : elle a réuni depuis le 1er janvier Société Générale et Crédit du Nord sous une même bannière rouge et noire, SG.

Les réseaux de banques de détail à l’international, groupés avec l’assurance et des services spécialisés, ont fait aussi bonne figure, progressant tant en chiffre d’affaires (+12,4% à 9,12 milliards d’euros) qu’en bénéfice net l’an dernier (+14,1% à 2,38 milliards d’euros).

Les métiers de banque de financement et d’investissement sont également en croissance, de 14,3% en chiffre d’affaires (10,08 milliards d’euros) et de 20,3% en bénéfice net (2,43 milliards d’euros).

Le coût du risque, ces sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, a été multiplié par près de 2,4 l’an dernier pour atteindre 1,65 milliard d’euros.

Enfin, le ratio de fonds propres durs, indicateur clé de solidité des acteurs bancaires, s’élève à 13,5%, au-dessus des exigences réglementaires.

Une année particulière

Frappée de plein fouet par la guerre en Ukraine, la banque a dû se séparer en milieu d’année de sa filiale de banque de détail en Russie, Rosbank. Le départ du pays s’est traduit par une charge de plus de 3 milliards d’euros, passée au deuxième trimestre.

Sur une note plus positive, la banque aura également avancé sur le rachat de Leaseplan par sa filiale de crédit-bail automobile ALD. La finalisation de l’opération devrait intervenir en ce début d’année.

Côté banque en ligne, Boursorama s’est étoffé l’an dernier de 1,4 million de clients, parvenant à un total de 4,7 millions, porté par un accord avec la banque néerlandaise ING, qui a choisi de se recentrer en France sur les métiers de financement et d’investissement.

Un plan de distribution particulièrement généreux pour les actionnaires

La banque compte octroyer à ses actionnaires au titre de l’exercice 2022 un dividende en numéraire de 1,70 euro par action, assorti d’un programme de rachat d’actions d’environ 440 millions d’euros, équivalent à environ 0,55 euro par action.

Ce plan de distribution est particulièrement généreux pour les actionnaires. Totalisant 1,8 milliard d’euros, il est donc équivalent à 90% du résultat net publié par l’entreprise au titre de l’an dernier.

Le cours de Bourse est un des chantiers phares pour Société Générale. La valorisation du groupe oscille entre 20 et 25 milliards d’euros, trois fois moins que sa concurrente de toujours BNP Paribas.

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