MOYEN-ORIENT

Syrie: quatre Iraniens, dont deux hauts-responsables, tués par une frappe israélienne

janvier 20, 2024 12:30, Last Updated: janvier 20, 2024 16:43
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Quatre Iraniens, dont le chef en Syrie des renseignements des Gardiens de la révolution et son adjoint, ont été tués dans une frappe israélienne qui a visé samedi un bâtiment à Damas, ont annoncé les Gardiens et des médias à Téhéran.

Le Corps des Gardiens, l’armée idéologique de l’Iran, a annoncé dans un communiqué la mort de « quatre conseillers militaires de la République islamique » et d’« un certain nombre de forces syriennes » dans « une attaque aérienne menée par les chasseurs » israéliens.

Il n’a pas précisé les fonctions des victimes, mais l’agence iranienne Mehr a indiqué qu’il s’agissait du « responsable des renseignements des Gardiens en Syrie de son adjoint, ainsi que de deux autres membres de cette force ».

L’immeuble, dans le quartier de Mazzé, a été détruit par la frappe, a constaté un correspondant de l’AFP sur place. Le quartier abrite des dirigeants des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de l’Iran, ainsi que des factions palestiniennes pro-iraniennes, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Un bâtiment résidentiel détruit

À Damas, l’agence officielle de presse syrienne Sana a confirmé une attaque contre un bâtiment résidentiel dans le quartier de Mazzé, en accusant Israël, mais sans autre précision. Le quartier de Mazzé abrite aussi le quartier général de l’ONU ainsi que des ambassades. Le bâtiment détruit a été bouclé par les forces de sécurité. Des ambulances, pompiers et des équipes du Croissant-Rouge syrien ont été dépêchés sur les lieux.

Un bâtiment détruit lors d’une frappe israélienne à Damas, le 20 janvier 2024. (Photo LOUAI BESHARA/AFP via Getty Images)

Des membres de la Défense civile fouillaient dans les décombres à la recherche d’éventuels survivants. « J’ai entendu une explosion et j’ai vu un gros nuage de fumée », a témoigné pour l’AFP l’un des habitants du quartier. « Le bruit était semblable à celui d’une explosion de missile, et quelques minutes plus tard j’ai entendu la sirène des ambulances », a-t-il ajouté sous le couvert de l’anonymat.

Les Gardiens avaient annoncé mardi avoir lancé plusieurs salves de missiles balistiques sur des cibles à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, détruisant « un quartier général d’espionnage » qu’ils ont attribué à Israël. Ces frappes ont tué au moins « quatre civils » et fait six blessés, selon les autorités irakiennes.

L’Iran a menacé Israël de représailles « au moment et à l’endroit appropriés », selon un communiqué de la diplomatie iranienne. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a « fermement » condamné l’attaque, « une tentative désespérée de propager l’instabilité et l’insécurité dans la région ».

L’Iran ne reconnaît pas l’existence d’Israël

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël a mené des centaines de frappes aériennes sur le territoire syrien voisin, visant essentiellement les forces soutenues par l’Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien et ennemis jurés de l’État israélien, ainsi que l’armée syrienne.

L’armée israélienne a intensifié ces opérations depuis le début le 7 octobre de la guerre contre le mouvement terroriste Hamas, un allié de l’Iran et du Hezbollah libanais. Israël, qui revendique rarement ses opérations en Syrie, a déclaré à plusieurs reprises qu’il ne permettrait pas à l’Iran d’étendre sa présence dans ce pays, notamment via des milices ou des groupes armés comme le Hezbollah.

En décembre, les Gardiens de la Révolution ont accusé Israël d’avoir tué l’un de leurs commandants dans une frappe en Syrie. Le général de brigade Razi Moussavi a été visé par « trois missiles » dans le quartier de Sayeda Zeinab, au sud de Damas, selon Téhéran. Les Gardiens de la Révolution ont présenté Razi Moussavi comme « l’un des conseillers les plus expérimentés » de la Force Qods, la branche des opérations étrangères de l’armée idéologique.  Il était « le responsable logistique de l’axe de la résistance » en Syrie, selon eux.

L’Iran, qui ne reconnaît pas l’existence d’Israël, se considère avec le pouvoir en Syrie, le Hezbollah libanais, le mouvement islamiste palestinien Hamas, des groupes irakiens et les rebelles yéménites Houthis comme participant d’un « axe de la résistance » face à Israël au Moyen-Orient.

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