Téléphone ou carte de crédit, futur sésame pour prendre le métro

Par Epoch Times avec AFP
4 août 2023 10:20 Mis à jour: 4 août 2023 10:42

Oubliez le ticket magnétique. Place au sans contact, au paiement par smartphone ou par carte de crédit. Dans un vaste laboratoire de la région parisienne, des ingénieurs de Thales mettent au point les portillons du métro du futur.

« Notre métier, c’est de protéger les revenus de nos clients. Quand une ligne de ‘‘gates’’ est hors service, les opérateurs de transport n’ont pas de revenus », expose Nicolas Cousinard, responsable de la ligne produit billettique au sein de Thales Revenue Collection Systems (RCS), la division spécialisée du groupe technologique français.

Les portillons, appelés « gates » dans la profession, doivent résister au vandalisme. Ils doivent surtout permettre l’ouverture des portes aux passagers en règle, avec des billets de plus en plus sophistiqués, de plus en plus dématérialisés.

Dans leur campus paysager très « seventies » du Plessis-Pâté (Essonne), les employés de Thales RCS font voyager d’un réseau à l’autre, travaillant sur des automates de vente et portillons plus ou moins exotiques : Dubaï, Le Caire, Johannesburg, Saint-Domingue, Amsterdam, Rotterdam… jusqu’au futur métro du Grand Paris.

Un système complexe pour plus de simplicité

« On développe des infrastructures qui vont être déployées sur quinze ans chez nos clients, et pendant ce temps il y aura cinq à six mises à jour. (…) Tous les trois ans, on a un nouveau choc technologique qui arrive », note Jean-Marc Reynaud, directeur général des Systèmes de paiement et parking. « La plupart des voyageurs ont envie de simplicité », relève-t-il. « Et la simplicité, c’est le téléphone ou la carte de crédit. »

Encore très timide en France, l’utilisation d’une carte de paiement que l’on pose directement sur le validateur à la place d’un ticket de métro, de bus ou de tram se développe rapidement. « Aujourd’hui, 100% des appels d’offres (passés par les exploitants de transports ou les collectivités, ndlr) demandent le paiement par carte », indique Nicolas Cousinard. Un système qui évite de faire la queue devant un automate de vente ou de télécharger l’application ad hoc sur son téléphone.

Le système est complexe, puisqu’« on ouvre la barrière en même temps qu’on demande l’autorisation à la banque », dit-il. Sans oublier les précautions à prendre pour protéger les données des utilisateurs. Thales est particulièrement en pointe sur ce créneau aux Pays-Bas, où l’entreprise fournit 80% des solutions de billettique des transports publics du pays, lesquels proposent une billetterie unique permettant de passer d’une ville à l’autre.

La lutte contre la fraude est une autre priorité, avec un appel à l’intelligence artificielle et des caméras 3D pour donner l’alerte en cas de situation anormale, par exemple quand deux personnes passent en même temps. Et au-delà des portillons, les systèmes de paiement dématérialisés doivent permettre de faire passer d’un moyen de transport à un autre, en intégrant des acteurs parfois concurrents. « L’usage est aussi important que la technologie », insiste Jean-Marc Reynaud. « Nous amenons la technologie, et l’usage qui est en fait, c’est l’expérience de l’opérateur. »

Embauche prévue d’une centaine de personnes

Avec un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros, Thales RCS est, selon lui, « le numéro deux ou trois mondial », après l’américain Cubic et avec Conduent Transportation (un groupe américain dont l’activité billettique est basée en France). Le marché, où agissent « de petits concurrents très agiles », est « relativement porteur », assure le responsable. M. Reynaud prévoit une hausse de son chiffre d’affaires « de 10%, 20%, 30%…, on verra cette année ». Il compte embaucher une centaine de personnes, qui s’ajouteront au millier de salariés de Thales RCS, une division qui s’intéresse aussi au paiement dans les parkings.

Thales RCS réalise 85% de son activité à l’export, mais son « prochain grand rendez-vous » est bien français : la billettique du Grand Paris Express, avec 500 machines et 1200 portillons high-tech au design épuré. Les voyageurs en auront un avant-goût à Orly et Saint-Denis au printemps 2024, aux deux terminus de la ligne 14 prolongée.

Avec la signalisation ferroviaire, la billettique fait partie des activités que Thales est en passe de céder au groupe japonais Hitachi Rail. La vente doit être finalisée au second semestre.

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