Patrick Mouratoglou : les circuits UTS et ATP peuvent coexister « en parfaite harmonie »

Par Epoch Times avec AFP
4 avril 2025 06:35 Mis à jour: 4 avril 2025 06:36

Fondateur du circuit UTS, qui fait étape vendredi et samedi à Nîmes, Patrick Mouratoglou assure auprès de l’AFP qu’il ne veut aucunement faire concurrence à l’ATP, le circuit principal du tennis mondial visé par des actions en justice intentées par des joueurs et un syndicat cofondé par Novak Djokovic.

QUESTION: Dans les actions en justice lancées contre l’ATP, les plaignants dénoncent un « cartel » et une « collusion » entre les organisateurs de tournois pour limiter la concurrence entre tournois. Est-ce que l’ATP vous a entravé quand vous avez lancé le circuit UTS au début de la décennie?

Patrick Mouratoglou : « Honnêtement, non, je n’ai jamais eu de bâtons dans les roues. J’étais allé voir des gens que je connais très bien, le président et le directeur général de l’ATP pour leur expliquer ce que j’allais faire. Ils m’ont même facilité la tâche parce que parmi toutes les règles qui empêchent les joueurs de jouer, il y en a une qui dit qu’un évènement hors ATP ne peut pas se tenir dans la semaine qui précède un ATP 500 ou un Masters 1000, à moins de 100 km du lieu du tournoi.

(Or) on a joué à l’Académie (Mouratoglou, à une quarantaine de kilomètres de Monaco) la semaine précédant le Masters 1000 de Monte-Carlo il y a quelques années. J’avais écrit au président de l’ATP et demandé une dérogation, il me l’a donnée. Si je dis qu’ils m’ont mis des bâtons dans les roues, c’est vraiment malhonnête de ma part. En revanche, tout est très ficelé. Ce n’est pas simple de proposer un produit alternatif. »

Dans les critiques adressées aux instances de gouvernance du tennis, les plaignants estiment que le nombre de joueurs qui peuvent vivre de ce sport est insuffisant. Est-ce que vous n’alimentez pas cette logique en organisant des évènements UTS limités à huit joueurs masculins, souvent parmi les meilleurs mondiaux?

« Ma logique, c’est de proposer un produit pour agrandir la fanbase (audience, NDLR) du tennis, aller chercher des nouveaux fans, des jeunes. Et pour ça, il faut leur proposer des stars. Si je leur propose des joueurs qui ne sont pas connus, ça ne marchera pas. Donc, je n’ai pas d’autre choix que celui-là. Ça n’aurait aucun sens pour moi de vouloir faire du social alors que mon objectif, c’est de faire quelque chose qui fonctionne (…) Mais clairement, dans un sport comme le tennis, qu’il y ait 100 joueurs et 100 joueuses qui gagnent leur vie et qu’il y en ait autant qui perdent leur vie, parce qu’ils perdent de l’argent toutes les semaines, ce n’est pas normal. »

Sur quels points l’ATP pourrait s’inspirer de l’UTS?

« Honnêtement, je ne souhaite pas que l’ATP s’inspire (de l’UTS, NDLR). Quelque part, ils sont un peu coincés, parce que la fanbase du tennis est extrêmement conservatrice. Le moindre petit changement provoque des levées de boucliers pas possibles. Ils n’ont pas d’autre choix que de satisfaire leur fanbase.

Et ça donne tout son sens à l’UTS. Moi, ce que je dis, c’est ‘laissons le tennis tel qu’il est, il satisfait pleinement sa fanbase, et proposons quelque chose d’alternatif à côté, qui permette de ne pas toucher au tennis traditionnel. Et avec ce produit alternatif, allons chercher des nouveaux fans’. Si demain, l’UTS devient aussi important que l’ATP, il sera toujours temps de se poser des questions. Mais ces deux formats peuvent vivre côte à côte en parfaite harmonie. »

Propos recueillis par Damien GAUDISSART.

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