Trudeau exhorté de soulever le cas d’une Canadienne détenue et les droits de l’homme avec le dirigeant chinois au sommet de l’APEC

28 octobre 2017 23:09 Mis à jour: 28 octobre 2017 23:09

Avec le voyage au Vietnam du premier ministre Justin Trudeau le mois prochain pour participer aux rencontres de l’APEC, et étant donné la possibilité qu’il pourrait s’entretenir avec le dirigeant chinois Xi Jinping en marge du sommet, certains Canadiens espèrent qu’il soulèvera la question des droits de l’homme et le cas d’une femme de Vancouver détenue en Chine.

« Sun Qian est une citoyenne canadienne qui a voyagé en Chine avec un passeport canadien. Elle est détenue illégalement en Chine depuis huit mois en raison de sa croyance dans le Falun Dafa », affirme Xun Li, président de l’Association du Falun Dafa du Canada.

« Nous demandons au premier ministre Trudeau de parler au dirigeant chinois pour demander la libération inconditionnelle de Sun Qian, la fin de la persécution du Falun Dafa, la fin des prélèvements d’organes forcés sur les pratiquants de Falun Dafa qui sont tués dans le processus et le respect des droits de l’homme », ajoute M. Li.

Sun Qian est une femme d’affaires canadienne, née en Chine, qui a fondé l’entreprise Beijing Leadman Biochemistry et qui se trouvait sur la liste du Hurun Report des personnes les plus riches en Chine de 2012 à 2016. Selon ses proches, elle a commencé la pratique du Falun Dafa en 2014, ce qui l’a aidée à se remettre de problèmes de santé chroniques.

Le Falun Dafa, aussi appelé Falun Gong, est une discipline spirituelle chinoise persécutée par le régime communiste chinois depuis 1999. Ses disciples sont détenus, torturés et tués et, dans plusieurs cas, leurs organes sont prélevés lorsqu’ils sont encore vivants afin d’alimenter le marché des transplantations supervisé par l’État, une industrie de milliards de dollars.

Mme Sun a été arrêtée à son domicile de Pékin en février dernier et elle est détenue au Premier centre de détention de Pékin, un établissement reconnu pour son traitement brutal des détenus.

Le député conservateur Ted Falk estime que M. Trudeau devrait soulever le cas de Sun Qian pendant l’APEC.

« En tant que Canadiens, nous croyons fermement dans la liberté de religion et d’expression et je pense que notre premier ministre, lorsqu’il participe à des rencontres du genre, doit confronter les responsables chinois concernant les situations comme celle-ci où nos citoyens sont incarcérés », mentionne M. Falk.

« [La persécution du Falun Gong] est quelque chose que les Canadiens déplorent absolument et nous croyons que le gouvernement chinois doit libérer les pratiquants de Falun Gong immédiatement et les laisser retourner chez eux. »

Le député libéral Robert-Falcon Ouellette estime que M. Trudeau va soulever la question des droits de l’homme s’il s’entretient avec le leadership chinois.

« Le premier ministre continue de soulever les questions de droits de l’homme partout où il va », affirme M. Ouellette. « Les gens s’attendent à ce que le Canada soulève la question […] et je soupçonne qu’il va la soulever encore. »

Rapprochement avec Pékin

Lors d’une conférence de presse le 21 octobre à Edmonton, le sujet des violations des droits de l’homme en Chine et des prélèvements d’organes forcés sur les pratiquants de Falun Gong a été abordé par Epoch Times et M. Trudeau a répondu qu’il soulève toujours la question des droits de l’homme.

« Le Canada sera toujours une voix forte pour les droits de l’homme dans le monde. C’est ce à quoi s’attendent les Canadiens, c’est ce à quoi s’attend le gouvernement et c’est aussi ce à quoi s’attend la communauté internationale », a-t-il déclaré.

« Le Canada va continuer de parler de droits de l’homme, comme je l’ai fait chaque fois que j’ai rencontré les dirigeants chinois. »

En même temps, M. Trudeau a ajouté qu’il recherchait la « création d’opportunités économiques et des liens économiques plus étroits » avec la Chine.

Ce rapprochement va « nous permettre de continuer à mettre la pression pour améliorer la situation des droits de l’homme », estime M. Trudeau.

Le Canada est actuellement en discussion avec la Chine au sujet d’un accord de libre-échange.

Respect des accords

David Kilgour, ex-secrétaire d’État canadien pour l’Asie-Pacifique qui a été le premier à enquêter et confirmer les rapports de prélèvements d’organes forcés en Chine, se méfie de tels accords et ne croit pas qu’ils peuvent améliorer les droits de l’homme dans le pays communiste.

« Le problème est que […] le gouvernement chinois ne respecte pas les accords commerciaux, il ne respecte pas les règles de l’OMC [Organisation mondiale du commerce] et, autant que je sache, il ne respecte aucun de ses accords », affirme M. Kilgour.

« À la minute où un accord n’est plus à son avantage, il ne fait que l’ignorer. Je pense que les expériences en Australie, en Nouvelle-Zélande et dans d’autres pays vont vraiment dans ce sens. »

En guise d’exemple, M. Kilgour souligne le fait que la Chine exporte des produits en Amérique du Nord qui sont fabriqués dans des camps de travail forcé. Le citoyen américain Charles Lee, un pratiquant de Falun Dafa qui a été enlevé par les autorités en Chine en 2003, a passé trois ans dans un camp de travail forcé à fabriquer des trucs comme des pantoufles Homer Simpson, qu’il a retrouvées partout aux États-Unis, une fois sa libération et son retour au pays.

« On ne peut faire des affaires avec quelqu’un qui n’a aucun respect pour les êtres humains et aucun respect pour la règle de droit », estime M. Kilgour.

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