Trump essaye d’arrêter de financer la Chine alors que celle-ci essaye d’empêcher sa réélection

Par Thomas Del Beccaro
13 septembre 2019 17:05 Mis à jour: 20 octobre 2019 02:02

Donald Trump pense que la Chine n’a d’autre choix que de conclure un accord commercial avec les États-Unis. Cependant, la Chine ne voit peut-être pas les choses ainsi, car le commerce n’est pas sa principale préoccupation.

La Chine ne cache pas vraiment ses ambitions de domination mondiale. Contrairement à d’autres présidents américains, Trump prend les ambitions chinoises à bras-le-corps au lieu de les financer par le biais des accords commerciaux peu satisfaisants pour l’Amérique. En réponse, la Chine fait tout ce qu’elle peut pour que les élections présidentielles américaines de 2020 soient remportées par n’importe qui, sauf Trump.

Les démocraties sont notoirement lentes à réagir aux défis dans le domaine de la politique étrangère. L’un des pires exemples historiques de cette lenteur a été la période qui a précédé la Seconde Guerre mondiale : les gouvernements démocratiques d’Europe refusaient de reconnaître la tempête qui s’annonçait jusqu’à ce qu’elle éclate au-dessus de leurs têtes.

Donald Trump, pour sa part, s’est montré bien déterminé par rapport aux importantes questions de politique étrangère. Il n’a pas tardé à attaquer et à affaiblir énormément Daech. Contrairement au président Obama, le président Trump a traité la question de Daech comme une question urgente.

Il s’est également attaqué à la Russie, mais d’une manière pacifique.

La politique énergétique de Trump, qui privilège le développement des ressources énergétiques aux États-Unis, vise plus que l’augmentation des emplois et des revenus des entreprises américaines. Elle promet également de réduire les revenus des exportations énergétiques russes à court et à long terme. Chaque dollar que la Russie ne peut pas obtenir sur le marché énergétique mondial réduit le financement de ses ambitions.

Une telle politique est bien loin de l’erreur stratégique que les États-Unis ont commise pendant des décennies en ayant versé, et en continuant de verser, des montants importants de pétrodollars au Moyen-Orient. Cet argent a financé le terrorisme, a contribué à la perte des emplois aux États-Unis et a fait grimper les dépenses sur la défense américaine. Il a également contribué au financement des ambitions dangereuses et déstabilisatrices de l’Iran.

Tout cela nous amène à la Chine. Il n’y a pas de doute au sujet des ambitions de Pékin – qu’elles soient à court ou à long terme. Le régime chinois ne veut pas seulement dominer l’Asie. Il veut faire de la Chine la première puissance militaire mondiale. Il a des plans impériaux.

Pour devenir une telle puissance, la Chine a besoin d’une économie dynamique qui génère d’énormes revenus qui alimentent son régime totalitaire. L’histoire nous montre que les ambitions militaires hégémoniques d’un pays ne peuvent subsister que lorsqu’elles s’accompagnent de bonne croissance économique à long terme.

Pendant de longues années, la Chine a connu une croissance économique et militaire presque vertigineuse. Pour y arriver, elle s’est appuyée sur un Occident bien docile et sur un commerce international effectué selon « ses propres règles ».

Le monde sait que la Chine se livre à l’espionnage économique et vole la propriété intellectuelle. Ce faisant, elle contribue à la croissance de son économie. Le monde sait également que Pékin subventionne les industries chinoises et utilise les barrières commerciales pour les encourager et les protéger en Chine. Cela contribue aussi à la croissance de son économie. Récemment, Pékin a commencé à « administrer » sa monnaie, lui permettant de s’affaiblir afin de stimuler ses exportations et d’empêcher l’affaiblissement de son économie.

Malgré ses efforts, l’économie chinoise s’est considérablement affaiblie, ce qui est en grande partie attribuable à la guerre commerciale déclenchée par Trump au régime chinois. L’économiste Stephen Moore a récemment expliqué que l’économie chinoise pourrait tomber en chute libre si cette guerre se prolongeait trop longtemps. L’argent sort des marchés financiers chinois. Certains fabricants délocalisent leurs activités dans les pays moins « politisés » et ayant des coûts de main-d’œuvre moins élevés, par exemple au Vietnam, pour ne citer qu’un de ces endroits.

Alors, que peut faire la Chine dans ces circonstances ? Naturellement, lutter contre celui qui l’outrage – Donald Trump.

Malgré une récente déclaration chinoise affirmant le contraire, il y a des indices qui laissent entendre que la Chine attendrait les élections présidentielles américaines de 2020 avant de conclure un accord commercial. Cela pourrait nuire à l’économie américaine et aux chances de réélection de Trump.

Les moyens utilisés par le régime chinois dans le but d’influencer les élections de 2020 sont bien variés. Par exemple, Pékin a fait récemment allusion à de nouveaux droits de douane qu’il pourrait imposer – une mesure qui pourrait cibler des industries américaines choisies plutôt par des motifs politiques qu’économiques.

C’est vrai que les manchettes de ce genre pourraient avoir de lourdes conséquences politiques : « La Chine envisage de rétablir les tarifs douaniers de 25 % sur les importations de voitures américaines. »

La Chine est le plus grand marché mondial de voitures neuves et ces tarifs pourraient frapper Ford et les autres entreprises américaines qui exportent en Chine les voitures assemblées aux États-Unis.  Sur le plan politique, cela pourrait nuire à l’image de Trump parmi les membres des syndicats du secteur automobile qui l’ont soutenu lors des élections de 2016, y compris dans l’État du Michigan, où ce secteur est fortement implanté et où Trump a gagné en 2016 avec une petite marge d’un peu plus de 10 000 voix.

Est-ce que la Chine réussira à influencer les élections de 2020 ? Est-ce que Donald Trump s’en tiendra à son arme de commerce et amènera le monde à arrêter le financement des ambitions chinoises ? Est-ce que les Américains, et les autres Occidentaux, sont prêts à faire des sacrifices pacifiques aujourd’hui pour ne pas avoir des coûts de défense nationale plus élevés dans le futur ?

Seul l’avenir nous donnera les réponses à ces questions. Cependant, deux choses sont sûres : (1) le président américain a raison d’empêcher les États-Unis de financer les ambitions de la Chine par le biais du commerce effectué selon les règles établis par Pékin et (2) la Chine n’a aucun intérêt à ce que les élections américaines se déroulent de manière équitable et que Trump les remporte en 2020.

Thomas Del Beccaro est un auteur acclamé ainsi qu’un commentateur et chroniqueur de divers médias. Il est l’auteur des ouvrages historiques The Divided Era et The New Conservative Paradigm.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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