Emmanuel Macron appelle la « nation entière » à « un combat sans relâche » contre « l’hydre islamiste »

Par afp
8 octobre 2019 12:28 Mis à jour: 8 octobre 2019 16:37

Emmanuel Macron a appelé mardi à « un combat sans relâche » contre « l’hydre islamiste » en rendant hommage aux quatre fonctionnaires de la préfecture de police de Paris tués par leur collègue, soupçonné d’avoir eu en sa possession des vidéos jihadistes.

L’attentat, sans précédent au cœur d’une administration censée être l’un des fers de lance de la sécurité de l’Etat, vaut au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, une volée de critiques et plusieurs convocations au parlement.

M. Macron s’est exprimé peu après 11H00 lors d’une cérémonie d’hommage organisée dans la cour de la préfecture, où Mickaël Harpon, qui y travaillait comme informaticien depuis 2003, a été abattu jeudi par un jeune policier après sept minutes de périple meurtrier.

Le président a promis qu’un « combat sans relâche » serait mené « face au terrorisme islamiste », appelant les Français à « faire bloc ».

« Contre l’islamisme, ces idéologies mortifères qui ne reconnaissent ni nos lois ni notre droit, ni notre façon de vivre, les moyens techniques et juridiques continueront d’être renforcés », a promis Emmanuel Macron.

« Vos collègues sont tombés sous les coups d’un islam dévoyé et porteur de mort qu’il nous revient d’éradiquer », a lancé le chef de l’État, en appelant « la nation tout entière » à « se mobiliser » face à « l’hydre islamiste ».

« La lumière sera faite, les interrogations levées, les responsabilités établies, la justice passera », a-t-il promis.

Pendant l’hommage dans la cour de la préfecture de police, le silence était pesant parmi les centaines de personnes rassemblées sous la pluie, face aux quatre cercueils recouverts du drapeau français installés devant le monument aux morts.

Avant de prononcer son discours, M. Macron, accompagné du Premier ministre Édouard Philippe et des ministres de la Justice Nicole Belloubet et des Armées Florence Parly, est d’abord allé parler aux familles des victimes.

Auparavant, son ministre de l’Intérieur a remis la Légion d’honneur, à titre posthume, aux quatre personnes tuées: Damien Ernest, 50 ans, major responsable d’une unité locale de police, Anthony Lancelot, 38 ans, gardien de la paix, Brice Le Mescam, 38 ans, adjoint administratif principal, et Aurélia Trifiro, 39 ans, gardienne de la paix.

Côté enquête, les services antiterroristes ont retrouvé dans le bureau de Mickaël Harpon une clé USB contenant des vidéos de propagande du groupe Etat islamique et des données relatives à des collègues, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier. On ne peut toutefois pas dire à ce stade si ces fichiers sont liés ou non à son activité professionnelle, a-t-elle précisé.

Christophe Castaner au coeur des critiques

Cet hommage solennel n’offre qu’un court répit à Christophe Castaner, très critiqué depuis l’attaque. Le ministre a été auditionné à huis clos mardi matin par la délégation parlementaire au renseignement sur d’éventuels « dysfonctionnements » ayant permis l’attaque. Il devait enchaîner dans l’après-midi avec la commission des lois de l’Assemblée nationale, cette fois devant la presse. Ils sera également interrogé jeudi par la commission des lois du Sénat.

Le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a annoncé mardi qu’il allait accepter la demande des Républicains de création d’une commission d’enquête sur l’attaque, et que celle-ci se mettrait au travail « dès la semaine prochaine ».

Depuis l’attaque, de nombreuses voix accusent les autorités et cherchent à comprendre comment Mickaël Harpon a pu passer sous les radars. Selon le ministère, il avait donné des signes de possible radicalisation au sein même de la direction du renseignement de la PP (DRPP) où il était employé.

Selon un rapport interne de la DRPP, Mickaël Harpon, qui était habilité secret défense, aurait déclaré à deux collègues « c’est bien fait » au sujet de l’attentat en janvier 2015 contre Charlie Hebdo, mais ces derniers n’ont pas transmis de signalement écrit à leur hiérarchie.

« Les signaux d’alerte auraient dû être suffisants pour déclencher une enquête en profondeur », a accusé M. Castaner.

L’assaillant était converti à l’islam depuis une dizaine d’années et fréquentait des membres de la mouvance « islamiste salafiste », selon les enquêteurs qui s’interrogent également sur ses éventuels problèmes psychologiques vu son « comportement inhabituel et agité » à la veille de l’attaque.

Deux enquêtes administratives confiées à l’Inspection générale du renseignement ont été ouvertes par le Premier ministre Edouard Philippe.

Sans attendre les conclusions, Christopher Castaner a tenté d’éteindre la polémique en demandant que toute alerte liée à la radicalisation fasse désormais « l’objet d’un signalement automatique », sans plus de précisions.

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