Un documentaire d’Epoch Times montre la collusion entre les gouvernements et les entreprises, dans le cadre de l’ESG

L'ESG, qui signifie « environnement, social et gouvernance », est de plus en plus populaire parmi les plus grandes entreprises

Par Joseph Lord
23 mars 2023 19:32 Mis à jour: 23 mars 2023 20:14

Epoch Times a récemment organisé une projection de « The Shadow State » (L’État de l’ombre), un documentaire exclusif décrivant le mouvement environnemental, social et de gouvernance (ESG) qui est devenu de plus en plus populaire parmi les entreprises et les institutions gouvernementales les plus puissantes.

« The Shadow State », réalisé et narré par Kevin Stocklin d’Epoch Times, décrit comment les positions progressistes de gauche sont de plus en plus imposées aux entreprises par certains des acteurs les plus puissants aux États-Unis et dans le monde. Le documentaire a été projeté à la Conservative Political Action Coalition dans le Maryland le 3 mars.

L’animateur Kevin Stocklin dans « The Shadow State ». (Epoch Original)

Selon Kevin Stocklin, l’ESG a été créée pour « rassembler les entreprises et les intégrer dans un mouvement mondial visant à créer un monde meilleur. »

Mais la signification exacte de l’ESG, a-t-il ajouté, « varie selon la personne à qui l’on s’adresse. »

Le mouvement ESG, un ensemble d’objectifs politiques progressistes, s’est développé ces dernières années, car les acteurs internationaux ont utilisé leur richesse et leur prestige pour promouvoir ces objectifs. Les entreprises qui se conforment aux normes ESG préconisent des politiques telles que l’abandon total des combustibles fossiles au profit d’une énergie dite « propre ». Mais encore, l’interdiction partielle ou totale du droit des américains à posséder des armes à feu, et ils défendent des positions socialement de gauche sur des questions liées à la race, au genre et à la sexualité.

Stocklin explique : « Les objectifs de l’ESG comprennent le désinvestissement dans les combustibles fossiles, la réduction de la pollution, la diminution de l’utilisation des voitures à essence, le subventionnement de l’énergie éolienne, solaire et électrique. Il faut ajouter la lutte pour la justice sociale, l’équité raciale et de genre, la formation DEI [Diversité, Équité & Inclusion] pour diversifier la race et le genre au sein du conseil d’administration de votre entreprise. De même que la prise de position sur l’avortement, le contrôle des armes à feu, les scrutins, et les événements transgenres. »

En outre, le mouvement ESG est un ennemi déclaré de la viande d’origine animale, en particulier du bœuf. Ses partisans poussent la population à consommer des insectes comestibles ou des simulacres de viande à base de plantes plutôt que de la vraie viande d’origine animale.

Le PDG de BlackRock : « Il faut forcer les comportements »

Au cœur de ce mouvement, se trouvent trois des plus grandes sociétés financières des États-Unis, des conseillers mondiaux comme BlackRock, Vanguard et State Street, ainsi que le Forum économique mondial (FEM). Il bénéficie également du soutien de puissants milliardaires comme Bill Gates, qui a utilisé son immense fortune pour faire avancer la cause de l’ESG en finançant des alternatives à la viande à base de plantes et d’insectes.

En 2014, le mouvement ESG représentait environ 19.000 milliards de dollars. Au cours des neuf dernières années, ce chiffre a presque triplé, les entreprises et les particuliers qui respectent les principes ESG contrôlant désormais 55.000 milliards de dollars d’actifs. D’ici à 2025, on prévoit que la moitié des actifs financiers mondiaux gérés seront conformes aux principes ESG.

Selon M. Stocklin, les acteurs de ce système sont extrêmement riches et bien connectés.

Ils « comprennent les plus grands gestionnaires d’actifs du monde, qui contrôlent ensemble plus de 18.000 milliards d’euros d’investissements. Les plus grands fonds de pension publics américains en font partie. Ils englobent les plus grandes banques du monde et intègrent des clubs mondiaux de PDG et de dirigeants politiques, comme le Forum économique mondial. Ainsi qu’une multitude d’autres clubs financiers activistes tels que Climate Action, la Glasgow Financial Alliance for Net Zero et la Net Zero Asset Management Initiative. »

Mais c’est le FEM qui est le plus grand acteur dans le monde de l’ESG, selon M. Stocklin.

Le FEM, fondé et dirigé par Klaus Schwab, réunit une fois par an en Suisse des dirigeants d’entreprises et des hommes politiques afin qu’ils s’accordent sur la manière dont ils coopéreront pour atteindre des objectifs communs.

Le fondateur du Forum économique mondial (FEM), Klaus Schwab, prononce un discours lors d’une session de la réunion annuelle du FEM à Davos, le 17 janvier 2023. (Fabrice Coffrini/AFP via Getty Images)

« L’avenir n’est pas un simple événement », a déclaré Klaus Schwab lors d’un sommet du FEM, dans un commentaire révélateur de l’état d’esprit des partisans de l’ESG. « C’est nous qui façonnons l’avenir. »

Lorsqu’une entreprise adhère au mouvement ESG, elle doit s’engager à utiliser son pouvoir pour réduire la production de combustibles fossiles au profit d’énergies telles que l’éolien, le solaire et les voitures électriques.

Larry Fink, PDG de BlackRock, l’un des principaux partisans de l’ESG, a déclaré : « Les comportements vont devoir changer, et c’est l’une des choses que nous demandons aux entreprises de faire. »

« Il faut forcer les comportements », a ajouté M. Fink. « Chez BlackRock, nous forçons les comportements. »

Par exemple, les banques qui respectent les normes ESG, comme Goldman-Sachs et J.P. Morgan, ont annoncé qu’elles ne financeraient plus les forages pétroliers dans l’Arctique dans le cadre de leurs objectifs ESG.

Stocklin explique : « Le mouvement ESG comprend les plus grandes banques, gestionnaires d’investissement, fonds de pension et compagnies d’assurance du monde, ainsi que des organisations internationales telles que le Forum économique mondial. Le secteur de l’ESG a atteint un montant massif de 50.000 milliards d’euros d’actifs et devrait atteindre près de 92.000 milliards d’euros d’ici à 2025. Plus de 500 des plus grandes entreprises mondiales et des secteurs tels que la finance, la technologie et les médias se sont engagés à soutenir ce mouvement.

Dans le cadre de cet effort visant à « forcer les comportements », plusieurs sociétés ont vu le jour pour évaluer les entreprises en fonction de leur respect des principes de l’ESG. Les entreprises qui reçoivent une mauvaise note peuvent passer des contrats avec des sociétés ESG nouvellement créées qui aident alors l’entreprise à améliorer sa note ESG grâce à des changements de politique interne.

Les grandes entreprises technologiques

Les entreprises et organisations les plus importantes au monde ne sont pas les seules à défendre l’idéologie de l’ESG : les principes fondamentaux du mouvement ont également fait leur entrée dans les salles de conférence des plateformes de Big Tech telles que Facebook, Twitter et Google.

Par exemple, la plupart des plateformes de médias sociaux – à l’exception de Twitter, qui appartient au milliardaire Elon Musk – ont mis en place des politiques qui limitent ce que les utilisateurs peuvent exprimer publiquement. Par le passé, les utilisateurs qui adoptaient des positions conservatrices sur le climat, le Covid-19, la race, le genre et la sexualité ont fait l’objet d’une suppression, d’une suspension temporaire ou d’un « shadow ban » ( « bannissement caché » : restreindre la portée et la visibilité d’un compte, totalement ou partiellement, sans même que le titulaire du profil ne s’en rende compte), qui limite la portée des messages publiés.

Après la prise de contrôle de Twitter par Musk, le public a appris que Twitter s’était déjà associé au gouvernement fédéral pour supprimer et censurer des messages.

(Apu Gomes/Getty Images)

« Le gouvernement est en mesure d’utiliser ces entreprises [de médias sociaux] pour faire par des moyens détournés ce qu’il ne pourrait pas faire par des moyens directs en raison de la Constitution, parce que nous avons dans ce pays une chose gênante appelée le premier amendement », a déclaré Vivek Ramaswamy, un entrepreneur dans le domaine de la technologie et de la finance, à M. Stocklin.

Lors d’une interview accordée au documentaire, M. Stocklin a déclaré que l’interaction entre les grandes entreprises technologiques et les grands gouvernements s’était transformée en une relation « donnant-donnant ».

« Ils entretiennent une relation dont ils profitent tous les deux », a-t-il expliqué. « Les grandes entreprises technologiques sont prêtes à jouer le rôle de censeurs envers un gouvernement, et nous en avons eu la preuve avec leur volonté de censurer le New York Post lorsque Joe Biden était candidat à la présidence. »

M. Stocklin cite ici la décision controversée de Twitter, Facebook et d’autres grandes plateformes sociales de limiter la portée d’un article du New York Post de 2020 sur l’ordinateur portable de Hunter Biden. Le fils de Biden avait laissé son ordinateur portable personnel dans un atelier de réparation d’ordinateurs et ne l’avait jamais récupéré.

Le témoignage d’un dénonciateur auprès des Républicains de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, qui fait partie d’un important rapport de 1 050 pages publié en novembre, indique, entre autres, que le FBI pourrait s’être entendu avec les plateformes des grandes entreprises technologiques pour supprimer les idées et les articles qui ne correspondaient pas à la version officielle.

Cela a été particulièrement évident lors des retombées de l’article du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden, qui semblait montrer le fils Biden en train de commettre une litanie de crimes, y compris la possession de crack, et une photo de lui se tenant à côté d’une jeune fille qui semblait mineure, vêtue comme une prostituée. Selon les conclusions des dénonciateurs, le FBI aurait joué un rôle dans la suppression de l’article.

L’histoire a été révélée par le New York Post, un média conservateur fondé par Alexander Hamilton. Après avoir publié l’article sur sa page Twitter, le compte du New York Post a été suspendu par la plateforme en attendant la suppression de l’article. Des suppressions similaires ont suivi pour d’autres médias qui ont rapporté le contenu de l’ordinateur portable.

Mais cet exemple, bien que le plus connu, n’est pas le seul, a déclaré M. Stocklin.

« Nous avons vu de nombreux autres cas, même pendant le Covid, où Facebook, Google et Twitter ont censuré des informations que le gouvernement ne voulait pas voir diffusées », a déclaré M. Stocklin, citant la censure systématique par les plateformes technologiques de messages et de commentaires critiques à l’égard des politiques gouvernementales du Covid-19, des masques et des nouveaux vaccins à ARNm de Pfizer et de Moderna.

« En retour, le contrôle oligopolistique des grandes entreprises technologiques a produit une administration heureuse de détourner le regard », a ajouté M. Stocklin.

Le mouvement ESG repose sur la peur : Stocklin

M. Stocklin a déclaré que, lors de la réalisation du documentaire, il avait été « frappé » par « la volonté des gens de renoncer à leurs droits fondamentaux lorsqu’ils ont peur », ajoutant que la peur et la terminologie de crise sont utilisées au profit des groupes d’élite en charge du mouvement ESG.

Selon M. Stocklin, les plus grands partisans de l’ESG sont conscients de la réaction de peur de nombreuses personnes et ont cherché à utiliser cette peur contre les américains.

« Tout est présenté comme des urgences et des crises, qu’il s’agisse d’une urgence climatique, d’une urgence raciale ou d’une urgence liée à la violence des armes à feu », a déclaré M. Stocklin. « Tout cela semble être un processus visant à effrayer les gens pour qu’ils abandonnent leurs droits à ces organisations internationales et à ces clubs élitistes en coulisses. »

Et ces clubs élitistes ont beaucoup à gagner de l’ESG, selon M. Stocklin. Il a expliqué qu’une véritable industrie de l’ESG a vu le jour ces dernières années.

Pour illustrer l’interaction entre les entreprises privées et les pouvoirs publics dans la promotion de l’ESG, M. Stocklin a cité une règle récente de la Securities and Exchange Commission (Commission des opérations de bourse) exigeant que toutes les entreprises cotées en bourse fassent état de leurs émissions de CO2 et de leurs plans de réduction de ces émissions.

« C’est un énorme coup de pouce pour l’industrie de l’ESG », a expliqué M. Stocklin. « Qui en profite ? Des sociétés comme BlackRock, Vanguard et State Street, qui sont autorisées à facturer des frais plus élevés pour les fonds ESG parce qu’il s’agit de fonds gérés. »

Avec la popularité croissante de l’ESG, plusieurs entreprises ont également vu le jour, promettant d’aider à certifier la conformité à l’ESG et de corriger les scores ESG des entreprises qui ne respectent pas les règles.

« Tous ces intérêts particuliers vont également en profiter », a déclaré M. Stocklin.

Les retraites en jeu

M. Stocklin a ajouté que les principes fondamentaux de l’ESG vont à l’encontre des intérêts des investisseurs, y compris des comptes d’investissement destinés à fournir des fonds de retraite.

Bien que de nombreuses personnes pensent aux ultra-riches lorsqu’elles évoquent le marché boursier, M. Stocklin a souligné que c’était loin d’être le cas.

« Ce que les gens doivent comprendre dans ce genre de situation, c’est que lorsque nous parlons d’actionnaires, il s’agit de nous », a affirmé M. Stocklin.

« Il s’agit de l’argent de nos pensions. C’est l’argent de notre retraite. Il s’agit de nos économies. Et les PDG n’agissent pas dans l’intérêt des actionnaires. »

M. Stocklin a déclaré qu’il n’était pas certain que la principale motivation des entreprises en matière d’ESG était le profit ou plutôt une croyance sincère dans les idées de l’ESG.

« Elles agissent soit parce qu’elles croient en cette idéologie, et qu’elles pensent qu’elles doivent faire ce qu’il faut en matière de climat, de politiques raciales ou autres, soit pour améliorer leur score ESG », a ajouté M. Stocklin.

Il cite en exemple la récente croisade désastreuse de Disney contre une loi de Floride interdisant de parler de sexualité aux enfants de 9 ans et moins dans les écoles publiques. Les détracteurs libéraux de la loi l’ont surnommée « Don’t Say Gay » ( Ne dites pas gay), et plusieurs entreprises ainsi que des personnes très riches se sont battues contre cette loi.

En fin de compte, Disney a été l’une des entreprises qui a combattu le projet de loi, ce qui s’est soldé par un désastre en termes de revenus pour elle : Disney World s’est vu retirer son statut d’entreprise indépendante, le cours de ses actions a chuté et ses films ont été moins performants au box-office.

Stocklin explique : « Disney a déclaré qu’il s’agissait d’une question de droits de l’homme. Ils ont sexualisé leur contenu et ont mis en avant la théorie critique de la race. »

Cette situation est inexplicable du point de vue des actionnaires, a déclaré M. Stocklin.

« Du point de vue des actionnaires, c’est terrible, n’est-ce pas ? Les abonnements à Disney Plus sont en chute libre, des familles boycottent leurs parcs à thème et, même si le marché a été horrible, le cours de l’action a été deux fois plus mauvais – et en baisse – que le marché en général. Du point de vue des actionnaires ou des retraités qui veulent compter sur la valeur de ces actions pour leur retraite, c’est terrible. »

« D’un autre côté, a ajouté M. Stocklin, le score ESG de Disney a fait un bond en avant en 2022, probablement en raison de ce comportement. »

Malgré la confluence des pouvoirs qui sous-tendent le mouvement ESG, M. Stocklin a exprimé un optimisme prudent quant à la possibilité de vaincre le mouvement

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