La cour d’appel de Monaco a condamné lundi pour proxénétisme le Sass’Café, un établissement très prisé de la jet-set à Monaco, et deux de ses responsables, instaurant une limite à la tolérance de la Principauté vis-à-vis de la prostitution.
La prostitution est autorisée à Monaco, où les prostituées s’enregistrent comme telles auprès des autorités. Ni l’établissement ni ses salariés n’ont activement recruté des prostituées et le Sass’Café comme ses responsables avaient été relaxés en première instance il y a un an.
Mais la cour d’appel a estimé que les mesures mises en place par l’établissement pour réguler la présence des prostituées dépassaient largement la simple tolérance et relevaient plutôt d’une politique institutionnalisée pour satisfaire les clients et les pousser à la consommation.
Le patron de l’établissement, Samuel Trèves, et son ancien gérant, Pascal Cotillon, ont écopé d’un an de prison avec sursis et d’une amende, tandis que le restaurant devra verser 18.000 euros d’amende.
Au Sass’Café, les jeunes femmes venant chercher des clients fortunés étaient signalées par la lettre T pour « travailleuses » sur le logiciel de réservation, soumises à des quotas et sélectionnées en fonction de leur allure, de leur élocution ou encore de leur odeur.
Trois anciens salariés condamnés
Pour la direction, il s’agissait seulement de réguler « une réalité monégasque ». De plus, les salariés avaient consigne de n’accepter des prostituées que les pourboires liés à leurs consommations, placés comme pour les autres clients dans un pot commun.
Trois anciens salariés ont cependant reconnu avoir reçu des pourboires directs ou des cadeaux de prostituées: ils ont été condamnés à des peines de prison avec sursis qui ont été confirmées en appel.
« Il est injuste que le Sass’ serve de victime expiatoire », a réagi Me Antoine Vey, avocat du restaurant et de son patron, demandant pourquoi ces derniers avaient été poursuivis « et pas les autres, alors même que la tolérance est institutionnalisée à Monaco? ».
« L’Etat de Monaco va-t-il maintenant se poursuivre et se condamner lui-même ? », a-t-il ajouté en annonçant son intention de déposer plusieurs recours.
Fondé il y a 30 ans par Sassa Trèves, père de Samuel, le Sass’Café est un haut lieu des soirées monégasques et s’est développé depuis à Dubaï et en Arabie Saoudite. Il affiche sur son site internet des clients prestigieux: le Prince Albert, les chanteurs Beyoncé, Jennifer Lopez, Will Smith, Lady Gaga ou encore Bono, les acteurs Sean Penn, Matt Damon, Whoppi Goldberg mais aussi le pilote de Formule 1 Charles Leclerc…
Selon ses responsables, les prostituées n’y sont plus tolérées.
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