Un nouveau livre révèle la dissimulation mondiale des origines de la pandémie

Par Lorenzo Puertas
15 décembre 2021 18:02 Mis à jour: 15 décembre 2021 18:02

Fuite de laboratoire ? Arme biologique ? Marché humide ? Deux ans après l’apparition du nouveau coronavirus à Wuhan, le monde en sait encore bien peu sur l’origine du virus, baptisé scientifiquement SARS-CoV-2. Son origine et la façon dont il a infecté l’homme pour la première fois, voilà les questions auxquelles aucune réponse concluante n’a encore été apportée.

Viral, un nouveau livre publié par Harper Collins, examine le début de cette pandémie et explique pourquoi tant de choses n’ont pas encore été résolues. La scientifique Alina Chan, du Broad Institute du MIT et de Harvard, et Matt Ridley, docteur en zoologie et écrivain scientifique, explorent trois possibilités, y compris l’hypothèse de la fuite accidentelle du virus de l’Institut de virologie de Wuhan.

Les auteurs ont présenté leurs conclusions lors d’une récente discussion en visioconférence avec John Walters, président de l’Institut Hudson, un think tank basé à Washington.

Il en ressort un réquisitoire accablant contre les institutions mondiales sanitaires et scientifiques. C’est aussi l’histoire de deux années d’échec pour enquêter correctement sur les origines du virus.

Des origines naturelles ?

L’une des premières théories avancées par les médias était que ce virus était naturellement apparu parmi les animaux de la région de Wuhan. Selon Alina Chan, il n’y a pas beaucoup de preuves pour soutenir cette idée. « Ils ont passé un an et demi à chercher une source animale pour ce virus (…) et ils n’ont rien trouvé. »

Selon Alina Chan, les autorités chinoises ont passé des mois à analyser des tissus animaux, des échantillons de sang humain et à suivre les infections. Malgré tout cela, « les autorités chinoises n’ont pas trouvé la source animale originale ».

Au lieu de supposer une origine naturelle non prouvée, Mme Chan estime que les scientifiques devraient se concentrer sur ce qui s’est passé au laboratoire de Wuhan. Ses recherches ont permis de découvrir des documents « montrant une collecte et une manipulation assez importantes de coronavirus à l’Institut de virologie de Wuhan ».

« Je dirais que le problème est du côté de l’origine naturelle », soutient Alina Chan, « afin de montrer d’une manière ou d’une autre que ces activités [à l’Institut de Wuhan], cette collecte de dizaines de milliers d’agents pathogènes à haut risque provenant d’animaux et d’humains… rassemblés à Wuhan, ces expériences où des modifications génétiques sont élaborées sur ces virus – d’une manière ou d’une autre, tout cela n’a pas conduit à l’émergence du SRAS-CoV-2 ».

TOPSHOT – Une vue aérienne montre le laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan, à Wuhan, dans la province centrale chinoise du Hubei, le 17 avril 2020. – Le laboratoire épidémiologique P4 a été construit en coopération avec la société bio-industrielle française Institut Mérieux et l’Académie chinoise des sciences. (Photo par HECTOR RETAMAL/AFP via Getty Images)

Les données manquantes de Wuhan

Pour souligner le lien possible entre les activités du laboratoire de Wuhan et l’apparition du virus, Alina Chan n’hésite pas à plaisanter : « Disons que nous trouvions dans un document datant de début 2018, un endroit où ils [les chercheurs du laboratoire de Wuhan] proposent de mettre une corne sur un cheval. Puis, à la fin de 2019, on ne sait comment, une licorne apparaît soudainement dans cette ville. »

Malgré cette déduction logique, les preuves présentées dans Viral proviennent principalement d’articles de recherche, de rapports médiatiques et de documents de financement accessibles au public – mais aucune ne provient directement de l’Institut de virologie de Wuhan. La raison : le laboratoire de Wuhan a mis toutes ses données hors ligne le 12 septembre 2019 – 3 mois avant que les premières infections n’aient été signalées.

En décembre 2020, Shi Zhengli, la directrice du Centre des maladies infectieuses émergentes de l’Institut de virologie de Wuhan, déclare à la BBC que la base de données du laboratoire de Wuhan est retirée d’Internet en raison de nombreuses attaques pirates.

Le co-auteur Matt Ridley explique l’importance de ces données dissimulées : « Il existe à Wuhan une base de données de 22 000 échantillons, spécimens et séquences [génétiques]. Et cette base de données a été mise hors ligne juste avant le début de la pandémie. Elle n’a jamais été remise en ligne. Nous n’avons donc aucune idée de ce qu’elle contient. Elle pourrait nous en apprendre beaucoup sur les virus sur lesquels ils travaillaient dans cette institution. »

Cette suppression délibérée de données scientifiques, quelques mois avant le début de la pandémie, est l’un des éléments de preuve les plus solides suggérant l’implication du laboratoire de Wuhan dans la diffusion du SRAS-CoV-2, estime-t-il.

« C’est vraiment étrange », souligne Matt Ridley, « de développer une grande base de données [sur les virus] dans le cadre d’un effort de prévention des pandémies, puis de ne pas publier ces données lorsqu’une pandémie survient. »

Le virus du PCC

Face au comportement du PCC, notamment la censure et les arrestations de médecins qui avaient averti du danger, Epoch Times a adopté le terme « virus du PCC » comme nom pour le virus SRAS-CoV-2. « Ce nom », selon le comité éditorial, « tient le Parti communiste chinois (PCC) pour coupable d’un mépris aveugle envers la vie humaine et celui-ci a entraîné l’apparition de la pandémie, une pandémie qui a mis en danger un nombre incalculable [de personnes] dans le monde entier… »

Dès le 18 mars 2020, les rédacteurs d’Epoch Times désignaient le laboratoire de Wuhan comme la source possible du virus du PCC, en déclarant : « On peut comprendre l’inquiétude suscitée par les activités de l’Institut de virologie de Wuhan, le premier laboratoire P4 de Chine, destiné à travailler sur des agents pathogènes facilement transmissibles qui peuvent provoquer des maladies mortelles. Les récits officiels concernant la source du virus ayant été réfutés, on s’est demandé si le virus du PCC ne s’était pas échappé de l’institut. »

Les auteurs de Viral ont exploré cette possibilité en détail et ont conclu que le laboratoire de Wuhan est l’origine la plus probable du virus.

Cette photo prise le 4 août 2021 montre des techniciens de laboratoire portant des équipements de protection individuelle (EPI) travaillant sur des échantillons à tester pour le coronavirus Covid-19 au laboratoire Fire Eye, une installation de test du Covid-19, à Wuhan, dans la province centrale chinoise du Hubei. (STR/AFP via Getty Images)

Échecs de la communauté scientifique

Autre pièce du puzzle explorée par les auteurs : le manque d’intérêt étonnant des communautés scientifiques et médicales mondiales pour l’origine du virus.

Selon M. Ridley, les organisations sanitaires et scientifiques mondiales ont échoué dans leur mission de protection et d’information du public. « Il est juste de dire qu’elles ont laissé tomber le public », reconnaît-il. « L’Organisation mondiale de la santé a mis en place une enquête qui a duré très longtemps mais qui était franchement assez superficielle et a donné des résultats plutôt médiocres. »

Matt Ridley a déclaré que les Américains n’ont pas fait mieux. « Le gouvernement américain n’a pas communiqué les informations qu’il doit déjà avoir – parce qu’il avait financé la recherche dans cet endroit. »

« Et les institutions de publications scientifiques n’ont pas été aussi transparentes qu’elles auraient dû l’être – publiant plutôt des documents qui… écartaient prématurément une hypothèse [l’origine du laboratoire] sur la base de ce qui semble maintenant avoir été une préférence politique. »

Même la presse mondiale a manqué à ses devoirs d’investigation et de reportage. « Les grands médias ont montré étonnamment peu de curiosité » sur l’origine du virus, déplore M. Ridley. Les plateformes de médias sociaux « ont même interdit les conversations sur l’une des hypothèses les plus évidentes. Facebook a fait en sorte qu’il soit impossible pour quiconque de discuter des fuites de laboratoire. Donc, à toutes sortes de niveaux, il y a eu un surprenant manque de transparence et de responsabilisation. »

Face à cette absence d’examens scientifiques et journalistiques, des scientifiques indépendants, des blogueurs et des écrivains comme Alina Chan et Matt Ridley ont tenté de reconstituer l’histoire.

« L’ensemble de l’histoire a fini par reposer en grande partie sur quelques individus extraordinairement courageux et tenaces », déclare Matt Ridley. « Des analystes de données publiques qui ont examiné des sources d’information difficiles à trouver et ont rassemblé des informations de grande valeur. C’est un cas assez intéressant de science citoyenne. »

Parmi les scientifiques qui étudient les origines de la pandémie, Mme Chan s’est distinguée par sa persistance face aux attaques constantes d’autres scientifiques. Bien qu’elle n’ait jamais suggéré que le virus ait été créé ou diffusé dans l’intention de nuire, Mme Chan a dû faire face à des critiques, des railleries et même des accusations de racisme depuis qu’elle a commencé à étudier l’hypothèse de la fuite en laboratoire.

« Cette recherche des origines a été altérée assez tôt en 2020 », avoue-t-elle. « S’interroger [sur les origines] était présenté comme une initiative raciste. Même d’autres scientifiques me traitaient d’antiscientifique, de raciste ou de traître à ma race. »

« Cela en dit long sur le problème de la confiance que le public place dans la science », précise-t-elle, « et sur la façon dont cette confiance peut être compromise lorsqu’on voit si souvent les scientifiques garder pour eux l’information ou décider de ce que le public doit savoir. »

David Asher, un des membres principaux de l’Institut Hudson commente : « Cet ouvrage constitue vraiment, selon moi, une sorte d’acte d’accusation – pas seulement à l’encontre du gouvernement chinois, mais une sorte d’acte d’accusation global sur la façon dont nous avons effacé des preuves, nous avons dissimulé des quantités incroyables d’informations au public. C’est presque inexplicable selon moi. »

La pandémie, estime David Asher, « est littéralement le plus grand désastre qui s’abat sur notre pays [États-Unis] et sur le monde depuis la Seconde Guerre mondiale. Environ 20 % du PIB [perdu en raison des restrictions liées à la pandémie]. C’est plus que ce que nous avons perdu pendant toute la Grande Dépression ».

Et de conclure : « La question est donc la suivante : que se passe-t-il avec nos autorités sanitaires nationales, et pourquoi agissent-elles ainsi ? »


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