Un père de famille de Chicago placé sur une liste de terroristes potentiels pour s’être opposé à la pornographie dans les écoles

Par Joseph Lord
17 février 2023 17:16 Mis à jour: 17 février 2023 17:16

Un père de famille de Chicago a appris qu’il était placé sur une liste de terroristes potentiels du département de la Justice pour s’être opposé au fait qu’il y avait du matériel pornographique dans l’école de ses enfants.

Au cours de l’été 2021, Terry Newsome était un des nombreux parents d’élèves du 99e district scolaire de Downer’s Grove, à Chicago, à contester la présence d’un livre à contenu sexuellement explicite et pornographique dans la bibliothèque de l’école.

Terry Newsome précise pour Epoch Times qu’il a reçu une « éducation démocrate ».

Le 16 décembre 2022, Terry Newsome découvre qu’il a été placé sur une liste de terroristes potentiels par les autorités.

Ce jour‑là, il tente de prendre l’avion avec sa famille pour se rendre à l’ « America Fest » du Turning Point USA à Phoenix, en Arizona.

Terry Newsome voyage beaucoup pour son travail, c’est un habitué des vols. Or ce jour‑là, il apprend qu’il représente potentiellement une menace. On lui annonce qu’il doit subir un contrôle poussé pour avoir le droit d’embarquer.

On lui explique alors qu’il est inscrit sur une liste émise par le FBI. Lors de son vol retour cependant, il apprendra qu’en réalité la liste dépend du département de la Justice (DOJ).

En plus de dix ans, il n’a jamais eu aucun souci pour voyager. Il fait partie des voyageurs réguliers qui sont autorisés par la Transportation Security Adminstration (TSA) à voyager en « Pre‑Check », c’est‑à‑dire qu’ils peuvent embarquer suivant un protocole de contrôles superficiels et accélérés, car ils sont considérés comme « pré‑controlés ». Ce n’est qu’une fois arrivé à l’aéroport international O’Hare accompagné de toute sa famille qu’il apprend son nouveau statut.

Arrivée à l’aéroport, sa famille constate qu’elle ne peut pas s’enregistrer électroniquement. Dans un premier temps, Terry Newsome et sa femme pensent qu’il s’agit des enfants. Certains des mineurs qui les accompagnent ne sont pas leurs propres enfants.

Plus tard, il remarque sur son billet qu’il est catalogué « quad‑S ». Autrement dit, il fait partie d’une catégorie de voyageurs nécessitant un contrôle de sécurité extrêmement poussé, nommé le « Secondary Security Screening Selection » (SSSS).

Les détenteurs de cartes d’embarquement SSSS sont systématiquement retirés de la file et emmenés pour être contrôlés de près. Les passagers quad‑S doivent retirer tous les objets de leur sac. Tout est minutieusement analysé pendant qu’ils sont eux‑mêmes soumis à une fouille corporelle complète.

Terry Newsome le 13 décembre 2021, vêtu d’une tenue de la Downers Grove South High School, dans l’auditorium de l’école où la question du livre « Genre : Queer » a été abordée. (Cara Ding/Epoch Times)

On analyse également leurs mains (et parfois, selon certains témoignages, les pieds) pour détecter d’éventuelles traces d’explosifs.

Selon les circonstances, cette fouille est plus ou moins invasive. Mais les voyageurs SSSS peuvent s’attendre à ce qu’on leur pose diverses questions. Ont‑ils fait leurs bagages eux‑mêmes ? Où vont‑ils ? Pourquoi ?

Arrivé à l’aéroport, Terry Newsome ignore totalement qu’il est fiché SSSS.

Les problèmes sérieux commencent au guichet. L’employée ne parvient pas à imprimer sa carte d’embarquement. Comme la situation s’éternise, il propose à sa famille d’y aller sans lui. Tous ses proches ont déjà leur carte d’embarquement.

Eux aussi sont cependant soumis à un contrôle supplémentaire quelques mètres plus loin. Terry Newsome se précipite alors vers le bureau de la Transportation Security Administration (TSA) pour demander des explications.

Il apprend alors qu’il est considéré comme un terroriste potentiel. Le personnel de la TSA suppose qu’il s’agit d’une erreur et que le système l’a probablement confondu avec quelqu’un du même nom.

Après le contrôle supplémentaire, Terry Newsome arrive finalement à la porte d’embarquement. On lui refuse cependant l’accès au vol car le contrôle a causé trop de retard. Sa famille, qui a aussi subi des contrôles supplémentaires, est aussi en retard.

Finalement Terry Newsome saisit pleinement la situation quand un employé de l’aéroport lui dit : « Quelqu’un vous a mis sur une liste avec des personnes vraiment mauvaises. »

Il réussit ensuite à trouver un autre vol pour lui et sa famille. Mais avant qu’il ne puisse embarquer, la compagnie aérienne doit obtenir l’autorisation du FBI.

Elle obtient l’autorisation au dernier moment, et la famille peut enfin monter dans l’avion et s’envoler pour Phoenix. Encore une fois, Terry Newsome manque le départ de peu. Il est le dernier à embarquer.

Rebelote au retour. Encore une fois tout est compliqué. Mais cette fois il en apprend davantage. On l’informe qu’il est placé sur une liste du département de la Justice et non pas du FBI.

Le FBI rejette sa demande d’informations

De retour chez lui, en vertu de la Loi d’accès à l’information (FOIA), Terry Newsome envoie une requête au FBI afin d’obtenir plus d’informations sur son nouveau statut de terroriste potentiel.

Le FBI refuse de donner des explications.

Dans la lettre reçue en réponse à sa demande, le FBI écrit : « Le gouvernement des États‑Unis n’est pas en droit de confirmer ou d’infirmer qu’une personne figure sur une liste de surveillance des terroristes. Le maintien de la confidentialité des listes de surveillance gouvernementales est nécessaire pour atteindre les objectifs du gouvernement américain, ainsi que pour protéger la vie privée des personnes qui peuvent figurer sur une liste de surveillance pendant une période limitée et en être retirées par la suite. Si le gouvernement américain révélait qui figure sur une liste de surveillance gouvernementale, les terroristes seraient en mesure de prendre des mesures pour éviter d’être détectés par les autorités gouvernementales. Ainsi, le FBI ne confirme ni n’infirme l’existence du nom de votre sujet sur une quelconque liste de surveillance conformément à l’exemption à la FOIA. »

Comme le gouvernement fédéral refuse de reconnaître qu’il a été placé sur une liste, il lui est impossible de comprendre pourquoi il s’y trouve.

Après réflexion, il informe Epoch Times que l’ajout de son nom à cette liste est probablement lié à ses activités politiques passées.

Epoch Times envoie une demande de renseignements au FBI concernant son cas. Le service de presse du FBI répond et signale que Terry Newsome n’a en aucun cas été placé sur cette liste en raison de ses activités politiques d’autrefois. Le service de presse précise qu’il s’agirait d’une violation du premier amendement sur la liberté d’expression, car les activités politiques sont protégées par le premier amendement.

« Le FBI n’est en aucun cas autorisé à ouvrir une enquête fondée uniquement sur une activité protégée par le premier amendement. Nous ne pouvons pas enquêter sur l’idéologie et nous ne le faisons pas. Nous nous concentrons sur les individus qui commettent ou ont l’intention de commettre des violences et des activités criminelles qui constituent un crime fédéral ou une menace pour la sécurité nationale. »

Le porte‑parole refuse d’en dire davantage et élude toutes les questions relatives aux processus qui permettent de placer un individu sur une liste de surveillance.

Terry Newsome contacte également la TSA.

Dans sa requête, Terry Newsome demande des informations et tente d’être replacé sur la liste des voyageurs pré‑contrôlés.

Dans sa réponse, la TSA lui annonce qu’il n’est plus éligible à la liste des voyageurs pré‑contrôlés. Elle lui annonce également qu’il ne sera cependant plus jamais soumis à des contrôles renforcés. Terry Newsome reste perplexe.

« À la suite d’une vérification complète des antécédents, la TSA n’a pu déterminer que vous présentiez un risque suffisamment faible pour continuer à être admissible à un contrôle de sécurité accéléré dans les aéroports via le programme Pre‑Check de la TSA », indique la réponse.

« Cette admissibilité au programme Pre‑Check est à la seule discrétion de la TSA », ajoute la lettre. « Bien que votre candidature au programme Pre‑Check ait été jugé inéligible, vous serez désormais contrôlé aux points de contrôle de sécurité des aéroports conformément aux protocoles standards de la TSA. »

Terry Newsome s’oppose à du matériel pornographique à l’école

Jusqu’en 2021, Terry Newsome n’avait jamais participé à une quelconque réunion politique et encore moins à des réunions du conseil scolaire. Un jour, son fils en huitième année (équivalent 4e) lui explique que selon son professeur « le rêve américain n’existe pas ».

Terry Newsome, descendant d’immigrés européens qui ont pleinement vécu le rêve américain, est choqué d’entendre cela. Il appelle le directeur de l’école pour en discuter. Il s’inquiète de voir un tel pessimisme devenir extrême quand ses enfants, des jumeaux, arriveront au lycée.

C’est ainsi qu’en juillet 2021, il assiste à sa première réunion de conseil scolaire au lycée de Downers Grove (district 99).

Il critique d’emblée plusieurs aspects, en allant du port du masque obligatoire à la théorie critique de la race. Il devient le porte‑parole de plusieurs mamans qui ont perdu le courage de s’exprimer.

« Les mères sont très heureuses d’avoir un père agressif, avec une personnalité de type A, pour les rejoindre. Elles avaient surtout mené cette bataille seules, contre le système géant des écoles publiques », explique Terry Newsome à Epoch Times.

Le sujet le plus controversé qu’il abordera sera le livre intitulé « Genre : Queer » de Maia Kobabe. L’ouvrage comporte des images sexuellement explicites qui enseignent aux enfants le sexe oral et des notions discutables sur l’identité de genre.

Après s’être exprimé contre le livre et l’idéologie d’extrême gauche qui plane partout dans l’école, il fait face à des attaques de toutes parts, allant des menaces d’Antifa à l’opposition du représentant Sean Casten (Parti démocrate‑Illinois).

Deux jours après la publication par Epoch Times d’un article sur son activisme, il découvre des messages de menace sur un compte Twitter appelé Antifascist Rumor Mill.

« Des mesures seront bientôt annoncées concernant Terry Newsome – il est temps de laisser tomber Pops et son programme haineux », peut‑on lire dans le tweet, en référence à son surnom « Pops ».

« Terry essaie de se faire un nom, regardez son visage stupide dans Epoch Times, le torchon de la #désinformation extrême qui reprend tous les mensonges, le Grand Mensonge, le mensonge de la ‘Plandémie’, etc. »

Terry Newsome explique à Epoch Times que beaucoup de ceux qui se sont exprimés contre lui et l’ont menacé, y compris les membres du conseil scolaire, sont en étroite collaboration avec le représentant Casten.

« Le conseil scolaire et le directeur de l’école sont tous contrôlés par des gauchistes radicaux (…) qui se font entendre dans la communauté de Downers Grove et qui soutiennent Sean Casten. Donc, quiconque s’exprime avec une opinion différente est brutalement attaqué sur les médias sociaux et traité de raciste, d’homophobe, et ainsi de suite, quelle que soit la vérité. »

« Pour faire une remarque, je l’ai dit depuis le tout début, jusqu’à maintenant : moi et les autres parents ne sommes pas antigays ou homophobes – nous sommes antipornographie. »

Le rassemblement du 6 janvier

Certains des détracteurs mettent en avant que Terry Newsome  était présent au rassemblement « Stop the Steal » du 6 janvier 2021.

Terry Newsome admet volontiers qu’il y a assisté. Il n’avait aucune mauvaise intention et n’a enfreint aucune loi ce jour‑là.

« Je suis allé au 6 janvier, avec mon ami, un policier à la retraite. »

Le FBI a déjà enquêté sur cet ami, un officier de police du comté de Cook à la retraite, et l’a innocenté de tout acte répréhensible.

Terry Newsome n’était absolument pas armé ce jour‑là.

De plus, il suivait une immunothérapie contre le cancer à l’époque, il était donc faible physiquement.

Sa seule raison d’assister au rassemblement était d’entendre Donald Trump et de s’assurer que les gens étaient en sécurité.

« Nous sommes allés là‑bas pour deux choses, un pour voir notre président parler. Deux, parce que nous sommes tous les deux encore jeunes dans nos esprits, même si nous sommes plus âgés. Nous avons vu en novembre, décembre, des familles, des parents attaqués par Antifa et BLM [Black Lives Matter) alors qu’ils sortaient de l’hôtel. »

Il a quitté la manifestation du 6 janvier quand elle a commencé à devenir chaotique. Grâce à des photos il a pu prouver qu’il se trouvait ailleurs au moment où les gens ont commencé à entrer dans l’enceinte du Capitole.

Corruption du département de la Justice

Son histoire survient dans un contexte d’inquiétude croissante quant à la corruption du département de la Justice.

En novembre, les républicains de la Chambre des représentants ont dévoilé un rapport de 1050 pages détaillant diverses découvertes faites par des lanceurs d’alerte.

Depuis lors, le Parti républicain a autorisé la création d’une sous‑commission spéciale de la Chambre sur le détournement du gouvernement fédéral, qui a tenu son audience inaugurale le 9 février.

Dans son discours d’ouverture, le président de la sous‑commission sur le détournement, Jim Jordan (Parti républicain‑Ohio), a lu les nombreuses conclusions tirées des témoignages des lanceurs d’alerte.

Par exemple, le 18 novembre 2021, les républicains de la commission judiciaire de la Chambre des représentants ont appris que le FBI avait créé une « catégorie menace » pour les parents qui exprimaient leurs préoccupations lors des réunions des conseils scolaires. En mai 2022, un autre lanceur d’alerte a révélé que des dizaines de parents désignés dans la « catégorie menace » faisaient l’objet d’une enquête.

Le même lanceur d’alerte a déclaré que la direction du FBI était « corrompue jusqu’à la moelle ». Suite à cela, ce lanceur d’alerte a vu son habilitation de sécurité révoquée et a été suspendu du FBI.

En avril 2022, un autre lanceur d’alerte a déclaré aux républicains que des agents du FBI étaient renvoyés s’ils participaient à des événements politiques conservateurs en dehors de leur service.

Jim Jordan a également cité le témoignage d’un lanceur d’alerte selon lequel le FBI avait provoqué des domestic violent extremism events (DVE), soit des événements extrêmement violents pour y répondre afin d’atteindre des « critères de performance qu’il avait lui‑même créés ». Un témoignage supplémentaire en septembre 2022 a révélé que les dossiers du 6 janvier avaient été modifiés pour faire croire que les DVE étaient en augmentation, comme les démocrates et le président Joe Biden le prétendent depuis longtemps. L’agent a ensuite été suspendu.

En septembre 2022, un autre lanceur d’alerte a révélé aux républicains que le FBI considère le drapeau Betsy Ross, le dessin original du drapeau américain avec 13 étoiles, « comme un symbole terroriste ».

(Hulton Archive/Getty Images)

Un autre témoignage a révélé que le FBI collecte les données personnelles des utilisateurs de Facebook « sans le consentement de l’utilisateur ».

Cara Ding a contribué à cet article.

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