Reprise de l’école le 11 mai : incompréhension des parents d’élèves

Par Epoch Times avec AFP
20 avril 2020 15:21 Mis à jour: 21 avril 2020 15:49

« L’État doit leur assurer que toutes les conditions sanitaires (tests, masques, désinfection des classes) sont réunies, avec l’aval d’autorisations médicales et scientifiques », indique Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

Le président Macron a annoncé le retour « progressif » à l’école dans trois semaines, dans des conditions qui restent cependant à éclaircir. Cela pourrait se faire « par territoire » ou « par moitié de classe », mais « les écoles n’ouvriront pas partout le 11 mai », a indiqué dimanche 19 avril le Premier ministre Édouard Philippe.

Jugeant que les conditions sanitaires ne sont pas réunies, Arnaud Malherbe, réalisateur, qui vit avec sa famille à Montreuil (Seine-Saint-Denis) a décidé que ses fils ne retourneront pas à l’école et de nombreux parents ont, comme lui, pris la même décision : leur enfant restera à la maison, même si l’exécutif a décidé du contraire.

« Les écoles ont été les premiers lieux qu’on a fermés, en nous expliquant que c’étaient les pires foyers de contamination. Et là on nous annonce que c’est la première chose qu’on rouvre ! On ne comprend pas », explique Arnaud Malherbe. « Enfin, si, on comprend que c’est une mesure politique et économique, mais en aucun cas sanitaire. On n’obéira pas à ça », lance-t-il. « Si on a un minimum de cohérence et d’esprit de responsabilité, on ne peut pas renvoyer nos enfants à l’école où ils vont contaminer les profs, puis les parents », insiste ce père de famille.

 #SansMoiLe11Mai

De nombreux parents ont d’ores et déjà annoncé sur les réseaux sociaux qu’ils ne renverraient pas leurs enfants à l’école, et des lettres type à remettre aux chefs d’établissement circulent massivement. Le hashtag #SansMoiLe11Mai a même vu le jour. Et de nombreuses pétitions lancées au niveau local circulent depuis une semaine parmi les parents d’élèves dans toute la France.

Depuis l’allocution d’Emmanuel Macron, le 13 avril, Kamel, agent dans le domaine de l’énergie, « devient fou » : « Ça fait un mois et demi qu’on a assimilé le fait que nos enfants sont des « mini-corona » asymptomatiques », déplore-t-il. « Moi je préfère renoncer par exemple à mes congés payés plutôt que mettre en danger ma famille. Mes fils n’iront pas à l’école le 11 mai. Et même le 3 septembre, ça reste un point d’interrogation », estime ce père de deux enfants scolarisés en élémentaire et en maternelle à Pantin (Seine-Saint-Denis).

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L’État doit leur assurer que toutes les conditions sanitaires

Pour Pierre, père de trois enfants scolarisés à Paris, « il n’y a pas à tergiverser : je ne les laisserai pas aller à l’école si les conditions sanitaires ne sont pas réunies à 100%, on ne peut pas jouer avec leur santé, ni celle de tout leur entourage », s’est offusqué ce cadre supérieur.

Même avis pour Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. « Les parents ne doivent pas avoir à se poser la question s’ils les renvoient à l’école ou pas. L’État doit leur assurer que toutes les conditions sanitaires (tests, masques, désinfection des classes) sont réunies, avec l’aval d’autorisations médicales et scientifiques », martèle-t-elle.

Le Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), a écrit lundi dans un communiqué qu’« à partir du 11 mai, ce ne pourra être que si et seulement si ! ». « Ce sera (aux) autorités sanitaires de valider des conditions satisfaisantes pour rouvrir les établissements, comme le ferait une commission de sécurité dans des temps bien moins complexes », pointe-t-il.

Instruction obligatoire, pas la scolarisation

En conséquence, beaucoup de parents s’interrogent : « l’école est-elle obligatoire, même en ces temps de coronavirus ? » La loi impose l’instruction pour chaque enfant dès 3 ans. Mais c’est bien l’instruction qui est obligatoire, pas la scolarisation. Les articles du Code de l’éducation concernant le caractère obligatoire de l’instruction précisent que la transmission des connaissances peut se faire « soit dans les établissements ou écoles publics ou privés, soit dans les familles par les parents, ou l’un d’entre eux, ou toute personne de leur choix« .

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