Une Chinoise est décédée trois mois après avoir été emprisonnée pour sa croyance

Par Dorothy Li
8 janvier 2024 16:55 Mis à jour: 11 février 2024 22:34

Une Chinoise emprisonnée pour sa pratique spirituelle du Falun Gong est décédée en détention en décembre de l’année dernière, ce qui renforce les signes d’une intensification des persécutions à l’encontre de ce groupe religieux.

Xu Haihong, une femme de 56 ans vivant dans l’est de la Chine, est décédée le 7 décembre, trois mois après son arrestation en raison de sa croyance en Falun Gong, une pratique méditative que le régime a cherché à éradiquer par la torture et la propagande au cours des 25 dernières années.

Le décès de Mme Xu, dans un hôpital de la prison, a été confirmé en début de semaine par Minghui, un site web consacré au suivi de la persécution du Falun Gong.

Le Falun Gong est une discipline spirituelle qui associe des exercices méditatifs à un enseignement moral fondé sur la vérité, la compassion et la tolérance. Selon les estimations, à la fin des années 1990, cette pratique a attiré entre 70 et 100 millions de Chinois, et a été saluée par les institutions publiques ainsi que les médias pour ses bienfaits sur la santé et ses effets positifs sur la société.

Son immense popularité a toutefois été perçue comme une menace par le chef du parti communiste de l’époque, Jiang Zemin, qui craignait depuis longtemps que le parti ne perde son emprise sur la vie quotidienne en Chine. Usant de son pouvoir en tant que chef du parti, Jiang a personnellement lancé la campagne nationale d’éradication du Falun Gong en 1999, en chargeant l’ensemble des forces de sécurité du pays de mener à bien la persécution.

Outre les brutalités commises à l’encontre des pratiquants, le régime a également lancé une vaste campagne de propagande, utilisant les médias et le système éducatif gérés par l’État, pour diffamer le Falun Gong et obtenir le soutien de l’opinion publique chinoise pour la persécution.

Le secret

Mme Xu et de nombreux autres pratiquants ont, au fil des années, cherché à atteindre directement les fonctionnaires et le peuple chinois, en leur montrant que le Falun Gong n’est pas ce que prétend le parti, mais simplement un collectif d’individus qui s’efforcent de vivre selon les principes de vérité, compassion et tolérance.

Lorsque Mme Xu a parlé à d’autres Chinois de la persécution de sa communauté spirituelle par le régime en 2022, elle a été arrêtée par la police dans la ville portuaire de Qingdao, dans l’est du pays, selon Minghui. Pour protester contre cette détention arbitraire, Mme Xu a entamé une grève de la faim. En l’espace de deux semaines, elle s’est retrouvée dans un état critique, avant d’être libérée sous caution, selon le rapport.

En septembre 2022, Mme Xu a de nouveau été enlevée par la police locale de son domicile à Qingdao, a indiqué le site Minghui. Sa famille n’a pas été en mesure de lui rendre visite après son arrestation, puisque la police locale a refusé de les y autoriser, a ajouté Minghui.

Les détails de l’affaire de Mme Xu restent entourés de mystère. La famille de Mme Xu a expliqué au site web qu’elle n’avait pas été informée des charges retenues contre elle ni de la date de son procès après son arrestation. Mais en octobre 2023, ils ont appris qu’elle avait été condamnée à 16 mois de prison. La famille a précisé au site Minghui qu’elle n’avait même pas reçu de notification officielle de sa condamnation.

Le 6 décembre, ils ont entendu parler pour la dernière fois de la situation de Mme Xu avant qu’elle ne décède, lorsqu’elle a été envoyée dans un hôpital pénitentiaire à Jinan, la capitale de la province. À ce moment-là, Mme Xu souffrait sérieusement après avoir été nourrie de force pendant une longue période, une procédure douloureuse souvent utilisée à l’encontre des pratiquants du Falun Gong emprisonnés qui font des grèves de la faim ; un tube est inséré dans les narines de la personne jusqu’à l’estomac, ont indiqué les membres de sa famille à Minghui. Mme Xu est décédée le 9 décembre.

Intensification de la persécution

La mort de Mme Xu montre que la persécution du Falun Gong n’a pas cessé, un an après la mort de Jiang, qui a lancé seul la répression et a exercé une influence politique considérable dans les coulisses après son départ à la retraite il y a une dizaine d’années.

Depuis 1999, des millions de pratiquants ont été emprisonnés dans divers centres de détention à travers le pays, où ils ont subi un lavage de cerveau, des décharges électriques, des injections médicamenteuses et d’autres formes de torture pour avoir refusé d’abjurer leurs croyances. Un nombre important mais incalculable de pratiquants sont morts à la suite de prélèvements forcés d’organes pratiqués dans les prisons ou les hôpitaux chinois.

Les défenseurs des droits de l’homme à l’étranger ont demandé à plusieurs reprises à l’actuel chef du parti, Xi Jinping, de mettre fin à la persécution sanglante du Falun Gong, en particulier après le décès de Jiang, âgé de 96 ans, en décembre 2022.

Des pratiquants de Falun Gong participent à une veillée aux chandelles pour commémorer les pratiquants tués en Chine pour leur croyance, à Washington le 22 juin 2018. (Benjamin Chasteen/Epoch Times)

Mais la dynamique de cette campagne sanglante ne montre aucun signe de ralentissement. En 2023, Minghui a recensé plus de 200 décès de pratiquants, dont des dizaines qui n’avaient pas été signalés en 2022. Le nombre réel de décès serait probablement beaucoup plus élevé, selon le site web, compte tenu de la censure stricte imposée par le régime sur les informations qui s’y rapportent.

Parmi les victimes vérifiées figure Liang Lixin, une pratiquante du Falun Gong qui a été arrêtée chez sa fille dans la ville industrielle de Changchun, dans le nord du pays, en mars 2023. Elle est décédée après seulement six jours de détention.

Les pratiquants décédés étaient issus de tous les milieux, dont un animateur de radio, un professeur de collège, une infirmière et un officier de police. L’un des pratiquants, Peng Xun, 30 ans, était animateur à la radio et à la télévision d’État du Sichuan. M. Peng est décédé en décembre 2022, un an après son arrestation pour ses croyances. À l’heure de sa mort, son corps portait des ecchymoses et des cicatrices, donnant un aperçu de ce qu’il avait subi dans une prison chinoise connue pour ses brutalités à l’encontre des pratiquants du Falun Gong.

Un rapport récent du centre d’information sur le Falun Dafa a révélé que la persécution du Falun Gong s’est intensifiée au cours des trois dernières années, avec notamment des arrestations massives, des actes de torture et des décès consécutifs à des abus en détention. Alors que le régime met de nouveau l’accent sur la sécurité nationale, des enquêteurs ont constaté que la répression du Falun Gong était citée comme « une priorité absolue pour la direction centrale et les autorités locales », comme le suggèrent les rapports de travail, les discours et les directives d’au moins 12 provinces depuis 2017. En conséquence, le groupe d’investigation a averti que le régime pourrait consacrer davantage de ressources pour persécuter le Falun Gong cette année.

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