Une coureuse de fond atteinte de sclérose en plaques ne sent plus ses jambes, mais gagne 3 championnats d’État

23 novembre 2018 16:31 Mis à jour: 5 avril 2019 19:47

Les athlètes sont souvent motivés par le désir de gagner ou de se dépasser. Pour la jeune Kayla Montgomery, coureuse de fond, c’est une bataille pour tirer le meilleur parti du temps qu’il lui reste.

Jusqu’à maintenant, cela l’a poussée à devenir l’une des coureuses de fond les plus rapides de son pays.

Kayla a été dévastée lorsqu’elle a appris qu’elle souffrait de sclérose en plaques (SEP), une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux central causant un court-circuit entre son cerveau et ses jambes.

« J’étais en colère. J’étais vraiment en colère », a dit Kayla à ABC lorsqu’ils l’ont mise en vedette dans une interview.

À l’âge de 14 ans, Kayla, de Winston-Salem, en Caroline du Nord, était une joueuse de soccer hautement compétitive. C’est au cours d’un match à cette époque qu’elle a fait une chute et que, plus tard dans la soirée, elle a senti un picotement dans ses orteils. Puis, peu de temps après, elle ne sentait plus rien du tout.

Incapable de continuer à jouer au soccer, Kayla a décidé de se joindre à l’équipe de course longue distance du lycée Mt Tabor pour profiter au maximum de ses jambes pendant qu’elle les contrôlait encore. C’est cette motivation qui a attiré l’attention de son entraîneur Patrick Cromwell.

« Quand elle a été diagnostiquée, elle m’a dit : ‘Coach, je ne sais pas combien de temps il me reste, alors je veux courir vite – ne me retenez pas’ », raconte M. Cromwell. « C’est là que j’ai dit : ‘Wow, qui es-tu ?’ »

Kayla est passée de l’une des coureuses les plus lentes de l’équipe, terminant sa première course de 5 kilomètres en 24 minutes 29 secondes, à l’une des plus rapides au pays, avec 17 minutes 15 secondes cette dernière année.

Kayla admet qu’elle essaie de minimiser sa SEP, mais cela a inévitablement un effet sur sa capacité à courir. Comme son corps se réchauffe pendant une course, cela déclenche les effets de la maladie, ce qui fait que ses jambes perdent progressivement toute sensation.

D’une part, cela l’empêche de ressentir la douleur que ressentent les autres athlètes pendant une course. De l’autre, il est impossible de contrôler son élan lorsque la course est terminée.

« Quand je termine une course, j’ai l’impression qu’il n’y a rien en dessous de moi », a dit Kayla au NewYork Times. « Je commence en me sentant normale, puis mes jambes s’engourdissent peu à peu. Pour y arriver, je me suis entraînée à penser à autres choses pendant la course. Mais quand je cesse le mouvement, je ne peux pas contrôler mes jambes et je tombe. »

À la fin de chaque course, Kayla se serait littéralement écrasée au sol sans l’aide de M. Cromwell, son entraîneur, en qui Kayla a totalement confiance et qui est toujours là pour la rattraper. Ses parents alors accourent et lui appliquent de la glace pour la rafraîchir, ce qui lui redonne de la sensation dans les jambes.

Certains se demandent si l’état de Kayla l’avantage dans la compétition, c’est-à-dire qu’elle est incapable de ressentir de la douleur dans ses jambes et que son rendement s’est amélioré après qu’on lui a diagnostiqué la SEP.

« La maladie n’a pas le potentiel de la rendre physiquement plus compétitive », a souligné Lucie Lauve, neurologue de Kayla, au New York Times. « Si la SEP a fait d’elle une meilleure athlète, je crois que c’est un avantage mental. »

Lors de sa dernière année scolaire au lycée, Kayla avait trois objectifs : gagner trois championnats d’État. Après avoir remporté son premier titre, le cross-country d’automne en Caroline du Nord, et le deuxième, la course nationale sur piste en salle à New York, son troisième championnat d’État sera son dernier sous la direction de l’entraîneur Cromwell. Spectaculairement, après une chute effrayante juste après le départ, elle s’est relevée et s’est rattrapée pour gagner la première place avant de s’effondrer dans les bras de son entraîneur.

Plus tard, M. Cromwell a dit à ESPN : « Pour se battre, pour se dépasser, pour savoir qu’elle a obtenu le plus qu’elle peut de chaque mouvement de ses jambes quand elle peut encore le faire. C’est pour cela qu’elle court. »

Maintenant qu’elle est membre de l’équipe d’athlétisme de l’Université Lipscomb, Kayla continue de défier sa condition. Quand ESPN lui a demandé ce qui la motive, elle a répondu :

« Je pense que je le fais parce que ça me rend heureuse. Je me sens normale et entière. »

« C’est difficile de vivre avec une maladie où son propre corps se bat contre lui-même. Donc, quand je cours, j’ai l’impression de me battre contre ça.

Tant que je cours, tout va bien. »

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beyond stoked to be cleared for the running of the bison!

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