[Vidéo] Le mythique arbre au boulet du Vieux-Québec sera abattu et remplacé par une œuvre d’art

Par Nathalie Dieul
13 mars 2021 04:20 Mis à jour: 13 mars 2021 04:21

Le célèbre arbre au boulet du Vieux-Québec (Canada), un orme d’Amérique centenaire bien connu des touristes et des promeneurs, va être abattu dès la semaine prochaine. La Ville de Québec affirme que l’arbre mythique qui enserre un boulet entre ses racines représente un risque à la sécurité parce qu’il est rongé par la pourriture.

« Un test récent montre qu’il y a 27 % de bois sain alors que ce pourcentage était de 34 % en 2009. À moins de 30 %, il y a un risque de bris », explique au quotidien Le Soleil Luc Nadeau de la firme Nadeau foresterie urbaine, l’entreprise mandatée pour évaluer l’arbre.

Deux autres grilles d’analyses plus conservatrice indiquent pour leur part que le risque qu’une branche casse est d’une chance sur 100 pour l’une et une chance sur 1 000 pour l’autre. Quant au risque à la sécurité publique, il serait d’une chance sur 35 selon la première grille et d’une chance sur 526 d’après la seconde.

Selon TVA Nouvelles, un gros coup de vent pourrait suffire à faire tomber une grosse branche ou même l’arbre entier. La mairie a décidé de couper cet orme centenaire dès mardi prochain le 16 mars, une opération qui se déroulera sur trois jours, avec un périmètre de sécurité de 50 mètres.

Cet orme d’Amérique de 17 mètres de haut est connu comme étant « l’arbre au boulet » ou encore « l’orme au boulet ». Toutefois, son histoire est insolite sur deux aspects. D’une part, le boulet de canon n’est pas un boulet mais une bombe incendiaire. L’engin métallique sera libéré de l’emprise de ce tronc et inspecté par la Défense nationale pour vérifier que la bombe, qui ne devrait plus contenir de poudre, n’est plus dangereuse.

D’autre part, il est surprenant de savoir que, contrairement à ce qu’on pourrait penser et contrairement à la légende, c’est le « boulet » qui se trouvait là avant l’arbre et pas l’inverse. « La légende veut que le boulet fût tiré à partir d’un navire anglais en 1759 et que l’arbre l’ait emprisonné en vieillissant. On a donc cru longtemps qu’il était très vieux », explique l’historien Jean-Marie Lebel.

En fait, photos de 1900 à l’appui, le boulet se trouvait déjà à cet endroit à cette époque, alors qu’il n’y avait pas d’arbre. En effet, selon une hypothèse avancée par l’historien de Parcs Canada Jean-François Caron, l’objet aurait été soudé à une tige de fer plantée dans le sol et aurait servi de chasse roue bien avant que l’orme ne pousse à cet endroit et ne l’englobe en grossissant, indique le magazine Prestige.

Quoi qu’il en soit, le duo va bientôt être séparé. Le tronc de l’arbre sera moulé afin de couler un bronze à son effigie pour servir de base à une œuvre d’art englobant le boulet. Le budget confié à l’artiste Paryse Martin est de 308 000$, soit environ 200 000 €, indique la radio FM93. L’artiste veut rendre hommage à la fois à l’arbre et… à la femme, parce qu’elle trouve que « la représentation de la femme est en déficit dans le paysage artistique ».

« Étant très conscient de l’importance de ce lieu-là et de cet arbre-là, c’est pour ça que la décision a été prise de ne pas laisser de vide et de rappeler son existence avec une œuvre d’art qui a mon sens sera assez monumentale », assure le maire de la ville de Québec, Régis Labeaume, qui justifie la décision de couper l’arbre : « La limite est atteinte quant au danger pour la sécurité des gens de Québec ou de n’importe qui. En toute responsabilité, on devait poser le geste que l’on pose. »

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