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Vols dans les cimetières : un fléau en nette augmentation partout en France

janvier 25, 2022 16:31, Last Updated: janvier 25, 2022 16:31
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Les vols d’objets funéraires, de plaques, de fleurs et de plantes dans les cimetières sont toujours plus fréquents de par la France. Un phénomène que les familles endeuillées vivent très mal et qui touche autant les villes que les campagnes.

« Quand j’ai découvert la tombe de mon père ce matin, je suis resté interdit », écrit Abel‑Antoine Vial dans une lettre ouverte publiée par Le Progrès, racontant sa visite au cimetière de Pollionnay (Rhône) où il venait fleurir la tombe de son père. « Les pensées que ma mère y avait déposées il y a quelque temps avaient disparu. Ainsi que deux chrysanthèmes que mes frères et sœurs avaient apportés à la Toussaint », détaille‑t‑il.

À Maubeuge (Nord), ce sont plus d’une vingtaine d’objets en bronze qui ont été dérobés dans les cimetières récemment, en l’espace de quelques jours. « On ne vole pas les morts ! », s’exclame Dolores Lievens, après avoir remarqué avec stupéfaction, le 15 janvier dernier, qu’une statue religieuse en bronze avait disparu de la tombe d’un de ses proches, rapporte La Voix du Nord.

Dans une autre commune du Nord, Villeneuve‑d’Ascq, ce sont deux plaques en granit et un bon nombre d’objets funéraires qui ont disparu de la tombe du mari et des deux enfants d’Aurélie Carlos, sur laquelle cette femme endeuillée se recueille depuis quinze ans. Ce larcin fait partie d’un total de 140 vols de cimetières qui ont eu lieu dans cette seule ville depuis le mois dernier, selon un reportage de TF1.

« C’est la seule chose qui nous reste en fait. Je sais pas s’il y a un mot tellement ça peut faire mal. C’est un coup de poignard, on nous coupe la respiration », s’indigne Aurélie Carlos.

Traceurs GPS, caméras et appels à témoins

Ici et là, les gens cherchent des solutions pour pallier à l’absence morale des personnes qui s’abaissent à commettre ce type de vols. Elles risquent jusqu’à 15 000 euros d’amende et un an de prison. Certaines communes comme Villeneuve‑d’Ascq s’interrogent sur la pertinence d’installer des caméras de sécurité.

Près d’Orange, la gendarmerie du Vaucluse a lancé un appel à témoins pour retrouver les éventuels acheteurs de plaques funéraires et compositions florales artificielles qui ont été dérobées dans les cimetières des environs – 25 vols commis dans la dernière année ‑ afin de faire avancer l’enquête.

Parmi les initiatives qui peuvent porter fruit pour retrouver et stopper les auteurs de ces délits, certains particuliers installent des traceurs GPS dans des pots de fleurs ou sur un objet. C’est ainsi que Christophe a pu indiquer à la gendarmerie l’adresse de la voleuse des fleurs de la tombe de sa belle‑mère. La femme piégée disposait de tout un jardin fleuri de plantes provenant des cimetières des environs, mais n’avait eu qu’un rappel à la loi.

« Nous avons déposé la plante le dimanche dans la soirée et dès le lendemain matin, la plante était partie se promener », raconte celui qui a dû jouer à Sherlock Holmes pour aboutir à ce résultat.

À Amboise (Indre‑et‑Loire), c’est un petit système de géolocalisation placé sur un objet de décoration par une famille endeuillée qui a permis de mener la gendarmerie à l’interpellation de deux femmes de Loches, selon La Nouvelle république. Plusieurs dizaines d’objets funéraires dérobés dans des cimetières ont été trouvés à leur domicile pendant une perquisition.

« Je me suis demandé comment on pouvait agir de la sorte. Et la vérité, c’est que je n’ai pas de réponse », remarque Abel‑Antoine Vial, désabusé.


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