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Yvelines: pour avoir demandé les raisons de la construction d’une mosquée, un habitant de Magny-les-Hameaux menacé de mort

janvier 5, 2024 5:17, Last Updated: janvier 5, 2024 5:17
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Ce jeune habitant de Magny-les-Hameaux (Yvelines) a été menacé de mort pour avoir interrogé les différents protagonistes dans un projet de construction qui, selon le maire, n’est pas une mosquée mais un centre cultuel et culturel.

À Magny-les-Hameaux, la polémique sur la construction d’une mosquée prend des proportions énormes. Pierre-Louis Brières, qui réside dans cette commune d’environ 9000 habitants, a reçu des menaces de mort et a été contraint de fuir son domicile avec femme et enfants, après avoir simplement posé des questions sur ce projet.

Une mosquée ou un centre cultuel et culturel ?

Dans cette affaire de construction d’un lieu de culte pour musulmans dans un quartier résidentiel, le maire Bertrand Houillon avait donné son accord. Cependant, face à l’opacité du projet, Pierre-Louis Brières avait créé un comité de citoyens, qui est « la base de la démocratie locale », a-t-il signifié ce 3 janvier sur Europe 1, pour en savoir plus. Le comité compte aujourd’hui plus de 350 membres.

Ce projet de construction – qui doit être réalisé sur un terrain appartenant à l’agglomération et que la mairie de Magny-les-Hameaux souhaite acheter, a expliqué Pierre-Louis Brière à Europe 1 – a été décrit par la mairie comme n’étant pas une future mosquée mais un centre cultuel et culturel. Par la suite, la mairie a indiqué que l’association des musulmans de Magny-les-Hameaux (A2MH) sera celle qui présentera et conduira ce projet. Mais en se rendant sur le site de cette association, Pierre-Louis Brière a constaté que l’on parle d’un « lieu de pratique du culte musulman ». Le Magnycois s’est donc demandé qui croire, entre la mairie et l’association en question.

Ces interrogations, qui remontent à novembre 2023, ont notamment donné lieu à la rédaction d’un tract posant des questions très simples sur ce sujet, à des post sur les réseaux sociaux, ainsi qu’à la création d’un groupe WhatsApp. Et c’est après cela que la situation a dégénéré.

« On n’a jamais été polémique, on posait uniquement des questions »

« Nous, on n’a jamais été polémique, on posait uniquement des questions, on n’était même pas ‘pour ou contre le projet’, parce qu’on ne sait pas ce que c’est le projet, c’est aussi simple que ça. Donc on était uniquement dans une demande d’information », a expliqué l’invité de Dimitri Pavlenko. « On voulait uniquement de la transparence », a-t-il poursuivi, mentionnant le fait que le maire – qui est divers gauche encarté chez génération.s, le mouvement lancé en juillet 2017 par l’ancien candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon – « revendique en permanence la démocratie locale, la transparence, la consultation citoyenne ». Mais suite à ses demandes d’informations, Pierre-Louis Brière n’a obtenu « aucune réponse ».

Après quoi, le groupe WhatsApp s’est fait infiltrer par des gens défendant le projet de mosquée. Pierre-Louis Brière a rapidement été taxé d’islamophobe, de raciste et de nazi et « certains des commentaires absolument odieux » ont été relayés, « y compris par des élus municipaux ».

Dans le même temps, des personnes tenant des propos antimusulmans très durs, et que Pierre-Louis Brière condamne, ont été tenus et des captures d’écran de ceux-ci ont été jetés sur les réseaux sociaux. C’est à ce moment-là, soit début décembre 2023, que le jeune Magnycois a été l’objet de menaces de morts, ce qui l’a contraint à quitter son domicile à la hâte.

Entre temps, l’association des musulmans modifie son site

Pierre-Louis Brière a tenu à rappeler sur Europe 1 que ce qui a été qualifié de « déferlement de haine sur le groupe WhatsApp », ce sont des propos tels que « On n’est plus en France ». « On parle d’un côté de menaces de mort et l’autre côté de ‘on n’est pas en France’. Voilà, je pense qu’il faut remettre les choses dans leur contexte », a-t-il nuancé.

Après cet épisode, il a réaffirmé la déontologie de ce groupe. De même, les personnes incriminées ont quitté le groupe et tous les messages ont été supprimés. Quant au comité, il n’a tenu aucun de ces propos polémique, a-t-il réitéré.

Mais pour Pierre-Louis Brière, les menaces de mort à son encontre ont été déclenchées lorsqu’il a dévoilé que l’association des musulmans avait modifié son site. Et pour ne pas être taxé de « malhonnêteté », il a effectué des captures d’écran de ces changements.

L’agglomération a-t-elle pris la décision de suspendre ce dossier ?

À la suite de ces menaces, le Magnycois a fui son domicile avec sa famille et a déposé plainte. Alors qu’il attendait de l’apaisement de la part de l’édile, ce qui est censé être son rôle de « premier magistrat de la ville et officier de police judiciaire », il a récolté une toute autre réponse.

Une semaine plus tard, Bertrand Houillon a en effet publié un tract dans lequel il a dénoncé ce déferlement de haine, ces propos racistes et xénophobes. « Sans nous citer explicitement, il nous colle clairement une cible dans le dos », a lancé Pierre-Louis Brière, ajoutant : « On se sent vraiment insécurisés par la mairie, par le maire qui ne protège pas ses administrés. »

Il a conclu en signalant un fait intéressant. L’ancien maire de la commune – qui a installé Bertrand Houillon comme son successeur – « aujourd’hui condamne une dérive vraiment LFiste, parle d’un certain clientélisme de la part du maire actuel, qui met en danger ses propres administrés ».

Sur CNews ce 4 janvier, Pierre-Louis Brière a expliqué avoir lu une information sur le JDD stipulant que l’agglomération avait pris la décision de suspendre ce dossier. Or, selon lui, même si l’agglomération est extrêmement « vigilante » sur celui-ci, elle n’aurait toutefois « pas plus d’informations que vous et moi sur le sujet », a-t-il révélé dans La Matinale. « Elle est victime aussi de l’opacité de la mairie. Donc l’agglomération se questionne, se questionne très sérieusement, voit le climat délétère que ça produit. Mais à mon niveau d’information, il n’y a pas de décision », a-t-il martelé.

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